Cet essai est une promenade, une promenade faite de courtes étapes qui se succèdent et s'emboîtent. Il ne faut pas y chercher un système, encore moins des affirmations, mais seulement une manière, un regard et un éclairage sur ce que les mots, difficilement, tentent de dire. Cette promenade est en devenir. Elle propose des passages à travers la diversité toujours changeante. Elle explore l'instant qui se souvient et anticipe. Elle donne toute sa place à l'intuition qui est pour chacun sa façon d'être, de recevoir et de donner. Elle accepte des rencontres, les reconnaît ou les provoque entre celui-ci ou celui-là qui ne correspondent jamais tout à fait, mais tout de même. Elle laisse les sens donner ce dont il sont capables, qu'il faut accepter comme des indications, des signes pour ce qui cherche à être, et y parviendra peut-être, ou pas. Et c'est sans doute mieux ainsi. Et il vaut mieux, sans doute, que cela n'arrive pas, car ce serait l'immobilité alors. Tout s'arrêterait et nous avec. Les sens ne nous trompent pas. Ils sont en quête. Ce sont les utilisations que nous faisons de ce qu'ils nous montrent qui souvent conduisent nos errances. Ils sont tout ce que nous avons, les seuls moyens dont nous disposons pour appréhender le monde. Et cela est beaucoup déjà. Ils sont au commencement, et peuvent parfois et rarement, furtivement, proposer une saveur d'autre part, suggérer que se dissimule là bas, tout au bout, quelque chose, si l'on veut, si l'on peut ... Les sens ouvrent sur le Devenir dans lequel il s'agit d'accepter d'être. Ils ouvrent sur le Changement qui est la loi première du monde qui nous entoure. Le Changement est le seul Être du Devenir, le seul possible.
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