"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Clarisse est morte. Elle ouvre les yeux sur son corps mutilé, entouré par la police scientifique qui s'affaire sur la scène de crime de son propre meurtre, quelque part sur une route de montagne des Alpes françaises...
Clarisse va vivre ses derniers instants post-mortem dans une bien singulière situation : celle de refaire à l'envers le chemin des heures qui ont précédé sa mort, afin de confondre son propre meurtrier.
Chris Lanzman, officier de police judiciaire, va chercher à découvrir ce qui a bien pu se produire cette nuit-là, sur cette route isolée. Egalement chargés de l'affaire, deux autres enquêteurs accompagnés d'un médium vont tenter d'entrer dans la tête du redoutable criminel.
Mais à trop vouloir approcher le monstre, on en oublie parfois que la vie ne tient qu'à un fil...
Il y a un peu plus d’un an j’avais découvert Fabio M. Mitchelli par son livre « Le tueur au miroir » que j’avais beaucoup aimé (voici le lien de ma chronique : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/01/le-tueur-au-miroir-de-fabio-m-mitchelli.html). Il faut savoir que l’écriture de cet auteur a une petite particularité : il s’inspire de faits réels et plus particulièrement, de vrais tueurs en série pour en tirer des thrillers.
Dans son dernier livre, « Le dernier festin », il s’inspire d’Andreï Tchikatilo, surnommé le « Monstre de Rostov », criminel célèbre aux tendances cannibales. Pour cette seconde lecture de cet auteur, j’en ressors un peu dubitative, peut-être par son côté un peu trop fantastique. Le début commençait plutôt bien car l’histoire y est racontée du point de vue de la victime, ce que j’ai trouvé particulièrement atypique.
Mais ce que j’ai moins apprécié en fin de compte dans ma lecture est le nombre conséquent de personnages qui débarquent au fil des pages. Car l’histoire initiale n’est qu’une infime partie du récit. Malgré les liens unissant les protagonistes, je les ai trouvés un peu alambiqués. Pour ce qui est du final, je ne m’y attendais pas mais alors, pas du tout!
Attention, ma lecture n’est pas négative pour autant mais je pense que j’en attendais plus ou peut-être devrais-je dire moins de difficultés, moins de liens tentaculaires.
Vu que jamais deux sans trois et que je n’aime pas rester sur un sentiment un peu mitigé, je lirai sûrement un autre livre de Fabio M. Mitchelli (« Une forêt obscure », par exemple). pour ainsi ne pas terminer par cette note un peu moins positive que pour « Le tueur au miroir ».
Ma chronique sur mon blog : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2019/02/chronique-rapide-le-dernier-festin-de.html
Waouh, je ferme ce livre complètement bluffée par son originalité très très loin du train train du polar qui ronronne en mode pépouze.
Pourtant ce n'était pas gagné au départ. Pour un esprit très cartésien qui goûte peu au polar fantastique, une morte violée post mortem qui parle et raconte son meurtre, rejointe par un autre macchabée qui transite dans une sorte de purgatoire + un médium qui communique avec les ports ... pas forcément ma came.
Et bien fi des a priori grâce au talent de Fabio M.Mitchelli et à sa puissance invocatoire.
Avec ce dernier festin, on est bien loin de la gentille Cène, hein, on est plutôt en mode orgie terrifiante : cannibalisme, schizophrénie, pédophilie, nécrophilie, tortures, brrr faut avoir l'estomac solide. Ce thriller plonge dans les tréfonds de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de plus sombre et effroyable.
Ça pulse direct avec une incroyable construction qui monte en puissance, tournoyant autour de personnages passionnants dont on découvre toutes les facettes au fur et à mesure ( Clarisse, la morte donc, femme fatale ; Chris, son amant, flic sombrant dans la folie ; Melvin, le medium sensible aux pouvoirs extraordinaires ; Kavarov le monstre mais pas que ... ), avec des ellipses et des valses dans le temps.
Plein de tiroirs s'ouvrent en spirale, se percutant, se bousculant mais avec une rigueur et une maitrise folle. Tout s'emboîte parfaitement.
Le dosage entre fantastique et réalité est subtil, toujours l'auteur revient les pieds sur terre, au plus près de l'enquête qui se déploie entre Paris et Los Angeles.
Cerise sur le gâteau, il y a une vraie fin, qui m'a déroutée car ce n'était pas ce que j'attendais, ou plutôt que j'avais envie de lire, mais tellement savoureuse et jubilatoire que je la plussoie !
Une fois de plus et pour notre plus grand plaisir nous allons découvrir de quels grands criminels Fabio M. Mitchelli va tirer son inspiration pour nous proposer une intrigue prenante entre notre réalité et le monde de l’au-delà, une touche de fantastique qui n’est pas sans alléger le côté sombre et nauséabond de l’intrigue.
Nous plongeons dans le grand bain dès le premier chapitre puisque c’est le personnage de Clarisse décédée, qui prend la parole après avoir été tuée. Son amant n’est autre que l’inspecteur chargé de l’enquête Chris Lanzman qui est bouleversé par la mort de la jeune femme et va tenter de résoudre l’affaire aidé en cela d’un médium talentueux. Nous allons entrer dans la tête de deux sérials killer. Une lente avancée dans la psychologie de ces grands malades entre celui qui aime manger ses victimes et celui qui aime avoir des rapports sexuels avec leur dépouille, mon cœur balance.
J’ai surtout apprécié le style de l’auteur qui sait être incisif et nous détailler une scène de crime particulièrement abjecte tout en utilisant des tournures qui font ressortir l’œuvre que le tueur à voulu créer. L’écriture de la partie concernant le côté fantastique est aussi fabuleuse avec un bel imaginaire qui m’a rappelé celle de Jacques Weber dans les thanatonautes par exemple, il s’en dégage parfois une inspiration poétique et onirique sur l’au-delà du plus bel effet.
A aucun moment on ne risque de s’ennuyer alors que l’intrigue va nous transporter de Lyon à Los Angeles avec la rencontre de personnages forts de la Police locale et du FBI. L’histoire va s’étalée sur plus d’une décennie ce qui nous laisse l’opportunité de nous attacher aux personnages principaux. Le clin d’œil à un certain pirate m’a fait sourire. J’ai passé un excellent moment de lecture à me faire peur toute seule et à relire la fin deux fois tant elle m’a surprise par sa portée. Une mention spéciale pour la couverture du livre qui est de toute beauté. Bonne lecture.
Attention, cette lecture entraîne une augmentation du rythme cardiaque, ainsi qu’une forte dépendance !
Je l’avoue, je n’avais pas encore lu de roman de Fabio M Mitchelli. Je partais donc sans à priori ni attente démesurée.
Sauf que... Sauf que dès la seconde page j’étais scotchée, figée, cramponnée à mon livre sans aucune volonté de le laisser ne serait-ce que quelques minutes.
Le style de l’auteur est chirurgical. Ce terme est celui qui me semble le plus adapté. Chaque phrase vous laisse une trace, malgré (et je trouve que c’est un de ses points les plus forts, et pourtant il n’en manque pas!) des tournures très littéraires, dans le sens le plus noble du terme. Pas de vulgarité excessive, loin de là, il y a même de la délicatesse dans le phrasé. Il allie l’horreur la plus absolue à une tournure presque poétique, et c’est précisément ce qui crée l’addiction citée plus haut.
Constamment pris entre la barbarie des actes et la douceur du ton, votre imagination se représente sans peine chaque scène. Elle s’imprime durablement dans votre rétine, comme dans celle de Clarisse, et y laisse une marque au scalpel, fine mais indélébile.
Et le lecteur reste, fasciné, terrifié, et définitivement dépendant de sa lecture.
Chaque Mouvement, comme un métronome froid et tranchant, vous percute de plein fouet, ne reculant que pour prendre plus d’élan pour le Mouvement suivant.
Les personnages sont eux aussi d’une puissance et d’une finesse folles. L’histoire (les histoires) s’enchaîne avec aisance et justesse, toujours cadencée par ce subtil mélange de la violence crue du fond et de la délicatesse de la forme.
Clarisse, Chris, Dale, d’un personnage à l’autre, d’un continent à l’autre, d’une décennie à l’autre, vous vous laisserez embarquer, bousculer, entraîner dans ce manège infernal, sans jamais demander à en descendre, totalement dépendants des sensations contraires, mais tellement complémentaires, que la plume de Fabio Mitchelli vous fera ressentir.
Un style unique, sombre et surnaturel, barbare et addictif, élégant et animal.
Un auteur à lire, à suivre, et tant pis pour notre santé mentale.
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