"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Citoyens clandestins + Le serpent aux mille coupures.
Une véritable petite saloperie chimique se balade dans la nature et il ne s'agit plus seulement de sauver des vies. L'État français ou certains de ses représentants sont prêts à tout pour éviter ce qui pourrait déclencher une hécatombe et un formidable scandale. La journaliste Amel Balhimer ou l'apprenti djihadiste Karim ne le savent pas encore mais leurs destins sont liés et pourraient devenir matière à gros titres. Ailleurs, un homme braque la lunette de son fusil high-tech sur la fenêtre d'une ferme. Démarre alors un effrayant compte à rebours...
...Six heures après l'heure H, à Moissac, paisible bourgade viticole du Quercy, trois criminels sud-américains sont tués. Pour le lieutenant-colonel de gendarmerie Massé du Réaux, aucun doute, c'est le travail d'un professionnel. Règlement de comptes ou drame du hasard, le mauvais endroit au mauvais moment?
Merci aux Editions Folio policier et à Livraddict de m’avoir permis de lire ce roman.
Avec ce roman nous nous retrouvons en 2001 et 2002, durant les mois qui précèdent et qui suivent le 11 septembre 2001. Nous plongeons au cœur d’une guerre clandestine et sale, celle qui oppose les services secrets français à des terroristes islamistes en pleine préparation d’un un attentat d’envergure. Une guerre silencieuse dont les combattants s’épient, s’observent, se côtoient, se mentent, s’entretuent parfois.
On assiste aussi à un affrontement larvé entre les différentes composantes des services français : armée, police, ministère de l’Intérieur, chacun y va de ses barbouzes, de ses spécialistes des filatures, de son infiltration, quitte à ce que tout ce joyeux petit monde se marche sur les pieds, se court-circuite et se mette en danger mutuellement.
Le récit est froid, clinique, extrêmement précis, et semble particulièrement bien documenté. Très peu d’affect et de sentiments dans ces 700 pages, mais des prises de décision, des faits, des actes, des plus anodins au plus violents. Aucun jugement non plus, et ce même quand il est question de torture, de manipulation, de traitrise ; juste une description du quotidien si particulier de ces hommes de l’ombre.
DOA nous fait entrer dans leur tête et dans leurs vies, des vies de clandestins pour certains, toujours sur la brèche, sur le fil du rasoir, et qui parfois sont au bord de la schizophrénie. Comment concilier en effet normalité et duperie, signes extérieurs de croyance et athéisme profond, vie normale et boulot de tueur ? C’est d’ailleurs tellement bien décrit que par moment je me suis même demandée si j’avais bien compris qui était qui, chacun des clandestins ayant un vrai nom, un nom officiel et un pseudo, que l’auteur alterne, entremêle et mentionne en fonction des situations.
Une chose, une seule, mais de taille, m’a empêchée d’adhérer à ce roman qui aurait pu être par ailleurs excellent : la place accordée aux femmes dans ce roman. Un seul personnage féminin important, une jeune journaliste débutante, qui, la pauvre, va représenter ce qu’on peut imaginer de pire en terme de poncifs ! Car tout y est : la stagiaire ignorante, la bêtasse qui commet bourde sur bourde, le « plan c..l », la paumée qui ne sait pas choisir entre vie privée et professionnelle, la midinette qui tombe raide dingue du mec qu’il ne faut pas. Franchement, DOA, je ne vous connais pas, mais un peu de subtilité n’aurait pas nui pour rendre ce personnage tout aussi intéressant que les personnages masculins. A la fin du roman je n’en pouvais plus de cette pauvre fille perdue au milieu de cette histoire, et j’en suis venue à me demander si l’auteur était conscient du fait que parmi ses lecteurs il pouvait y avoir des lectrices. Car oui il existe des lectrices qui apprécient ce genre, et qui pour le coup se sentent quelque peu oubliées, voire pire !
Quel dommage donc car tout le reste est intéressant, maitrisé, agréable à lire, avec une histoire réaliste et d’actualité, qui vous embarque sans peine. Je ne pense donc pas m’arrêter là et voir si dans ses romans récents, DOA a su faire évoluer ses personnages féminins.
http://desmotssurunepage.eklablog.com/noir-complexe-bien-ecrit-mais-bien-trop-macho-a127723716
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