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Après le décès de son grand frère, Camille se sent abandonnée. L'arrivée d'un cousin éloigné redonne de la joie à sa vie solitaire. Remplaçant le mécanicien de l'entreprise de son père, il est logé sur place et joue le dimanche avec la fillette. Mais ces jeux innocents n'ont qu'un temps. Elle vient d'avoir onze ans quand le jeune homme de vingt-trois ans la viole. Ces abus se répètent pendant trois années sans que la petite fille n'ose en parler. Les Trente Glorieuses apparaissent bien silencieuses concernant les viols d'enfants.
Dans une langue sensible mais n'atténuant pas la cruauté des actes décrits, Michèle Aubrière livre le récit poignant d'une enfance brisée par trois fois : la mort, le viol et le silence. Un ouvrage fort pour lutter contre ces crimes et l'indifférence qui les entoure. Car, malgré la loi, il n'y a jamais de prescription pour les victimes.
Ce qu'elle vient de vivre lui semble irréel, une séquence dénuée de sens : son cousin subitement transformé en un type bizarre et dégoûtant comme certains, croisés dans le métro, qui ont les mains baladeuses. Et l'obligeant, elle Camille, à jouer un rôle, à être sa «partenaire». Tous deux dédoublés, radicalement «autres», dans cette pantomime absurde. Elle s'aperçoit qu'elle ne respire pas normalement, se sent oppressée. Elle ne sait pas encore que sa vie vient de basculer. M. A.
Dans un récit très autobiographique, « le cousin », Michèle Aubriere, apporte sa pierre à l’édifice des témoignages des petites filles victimes de leur prédateur.
Le prédateur appartient à la famille. Ici, c’est le cousin de 22 ans; qui va profiter de la naïveté d’une enfant de 10 ans, ignorante de la vie et de ses pièges pour transformer un rapport épisodique en soumission quotidienne jusqu’au viol et l’inceste. Camille est sidérée par la transformation de son cousin en un type lubrique, obscène et pervers. Au début, elle accepte considérant qu’elle n’a pas le choix pour avoir la paix.
Elle essaye de lui échapper et de s’enfermer mais lui est à l’affut de sa proie. Elle est sur ses gardes jour et nuit et ne peut avoir de relations normales avec d’autres garçons pendant les vacances.
Il a fallu trente ans d’analyse à Michèle Aubriere pour se remémorer ces années de peur et de grande solitude sans recours ni partage avec une personne proche ou une amie.
Ce livre est prenant et glaçant avec une montée en tension tout au long des pages. On sent que la libération n’est jamais totale et que le traumatisme est à vie. Au contraire, même pour ses 80 ans, le cousin n’a pas oublié sa proie.
Un premier roman avec une écriture aussi crue que juste.
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