"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Écosse, au milieu du XXe siècle. Janet, seize ans, est retrouvée assassinée au pied de l'escalier de la demeure familiale, vêtue de la robe en dentelle noire de sa mère. Ce qui commence comme un roman policier sera en fait le récit rétrospectif de la courte et triste vie de Janet. Dans une région battue par les vents, elle grandit entourée de frères et de soeurs plus beaux et plus brillants qu'elle. Incomprise par les adultes, rejetée par les autres enfants, Janet trouve refuge auprès des animaux et dans les livres, qui deviennent autant de remparts contre l'hostilité du monde. Farouchement déterminée à rester elle-même quoi qu'il en coûte, cultivant une imagination sauvage et merveilleuse, Janet parviendra à connaître quelques instants de grâce, avant de finir sa vie tragiquement. D'une plume mordante et pleine d'esprit, qui rappelle à la fois les soeurs Brontë, Edgar Allan Poe ou encore Edward Gorey, Elspeth Barker signe avec Le Champ des soupirs un conte gothique magistral.
Préface de Maggie O'Farrell.
Traduit de l'anglais (Écosse) par Jean Esch
Janet a 16 ans lorsqu'elle est victime d'un meurtre sanglant. Le titre du livre renvoie au nom de la demeure où elle va passer une grande partie de son enfance et où elle va mourir : Auchnasaugh, qui doit son nom à la présence des vents toute l'année.
Il n'est pas question d'élucider le meurtre mais de comprendre Janet. C'est le récit de la courte vie d'une jeune fille atypique et mal-aimée.
Grande déception pour ce roman. Je m'attendais à une réflexion profonde sur la pression sociale portée aux femmes différentes et indépendantes en ce milieu du XIXème siècle. Je me disais que si Janet était morte dans l'indifférence générale c'est qu'on lui reprochait de n'être pas conforme à la société et à ses attentes. Janet est notamment rêveuse. Elle préfère la compagnie des animaux et des livres car le monde réel est trop cruel et possède trop de codes sociaux pour elle.
J'ai détesté ce personnage caricatural de la jeune fille anglaise solitaire et un brin gothique. Janet se révèle arrogante, jalouse des autres et égocentrique. Je me suis dis que c'était peut-être l'effet recherché par l'autrice. Qu'elle voulait nous montrer comment les autres voyaient Janet parce qu'elle était en avance sur son temps. Et qu'au final on découvrirait que c'est juste une jeune fille différente et anticonformiste. Elle m'a notamment touché une ou deux fois par ses maladresses à vouloir plaire à ses camarades du collège ou à sa mère. Mais au final elle reste une vraie peste. Elle a par exemple pour obsession d'essayer de placer prétentieusement une belle phrase issue de ses lectures pour clouer le bec à ses détracteurs. Malheureusement j'ai beaucoup de mal à apprécier un roman lorsque j'exècre le personnage principal.
L'histoire en elle-même est plate, longue, ennuyeuse et enfantine. Sa vie jusqu'à sa mort nous est racontée dans les moindres détails. Certains souvenirs évoqués sont futiles et n'apportent pas de profondeur au propos.
La psychologie des personnages est sommaire et caricaturale.
Je n'ai pas saisi ce que l'autrice a voulu démontrer avec son histoire. Je me doute qu'il y ait une double lecture mais pour moi c'est raté. Je n'y vois que du premier degré. J'avais même l'impression parfois de lire une parodie de littérature classique anglaise. Contrairement à d'autres je n'ai pas trouvé l'œuvre poétique. Le roman est bien écrit sans plus. L'autrice a su toutefois créer une ambiance particulière avec ce lieu gothique d'Auchnasaugh. Le manoir est tellement lugubre que Vera, la mère de Janet, n'arrive pas à y faire planter quoi que ce soit de lumineux.
Je suis quand même arrivée péniblement jusqu'à la fin. Les raisons et l'identité du meurtrier sont dévoilés. Certains y trouveront une interprétation ou une symbolique, moi j'y ai vu une fin raté et précipitée.
Maggie O'Farrell a écrit une introduction plus qu'élogieuse de ce roman. J'ai également pu lire plusieurs bonnes critiques. Aussi je vous invite à vous faire votre propre avis en le lisant.
Dès la première ligne, on sait que Janet, 16 ans, est morte assassinée dans le château familial. Ce livre n’est pourtant pas un roman policier dans lequel on assisterait à l’enquête sur la recherche du meurtrier (dont l’identité est révélée à la fin, tout de même). « Le champ des soupirs » nous emmène au contraire dans le passé et relate la courte existence de la jeune victime.
Or donc, au milieu du 20ème siècle et des sauvages landes écossaises, Janet vit avec sa famille dans un vieux château décrépit, ouvert à tous les vents. Enfant turbulente puis adolescente exaltée, sensible, excentrique, dotée de grandes capacités intellectuelles et d’autant d’imagination romanesque, Janet se sent à l’étroit dans sa vie, constamment décalée, coincée de toutes parts par la discipline familiale et les conventions sociales. Malgré ses efforts, elle n’arrive pas à se fondre dans le moule de jeune fille bien élevée dans lequel on veut la couler. Elle rêve d’être libre et de pouvoir vivre comme elle l’entend, mais personne dans son entourage ne la comprend ni ne l’accepte telle qu’elle est. Brimée par sa famille comme un vilain petit canard puis ostracisée par ses compagnes de pensionnat qui la considèrent comme une toquée et une tocarde, Janet trouve refuge auprès des livres, dans ses études et auprès des animaux, s’imagine en héroïne tragique, crève d’ennui et de solitude.
Ce roman gothique est porté par une belle écriture, mais je n’ai pas très bien compris où l’auteure voulait en venir. Elle semble dénoncer la pression et l’oppression sociales qui pesaient sur les femmes à cette époque et dans ce milieu, mais c’est relativement feutré. Ou alors est-ce un roman d’apprentissage ou initiatique qui tourne court vu la mort brutale de Janet (et d’ailleurs le meurtre n’aurait sans doute pas eu lieu si Janet avait été la « jeune fille bien élevée » susmentionnée) ?
Quoi qu’il en soit, je reste un peu sur ma faim : les personnages sont assez stéréotypés, leurs psychés sont peu approfondies et ils ne suscitent guère l’empathie, même pas Janet. Quant à la scène du meurtre, elle est balancée en trois coups de cuiller à pot, et le mobile me semble nébuleux : j’hésite entre une vengeance et un geste aussi excessif qu’insensé. Ou alors un peu des deux.
Au final, l’histoire sombre, triste et vaguement ennuyeuse d’une vie gâchée et traversée par l’ennui, elle aussi.
En partenariat avec Le Livre de Poche via Netgalley.
#OCaledonia #NetGalleyFrance
J'ai découvert ce roman par le plus grand des hasards ,La couverture me paraissais énigmatique, un résumé qui a titillé ma curiosité, et le tout couronner d'une préface élogieuse de Maggie O'Farrel,
Tout commence par le découverte du corps de Janet qui vient d'être assassinée, tout porte à croire que nous allons lire un thriller, un roman policier, mais que nenni. Janet devient la narratrice , elle nous dépeint sa vie d’enfant jusqu'à son adolescence, avant sa mort, L'histoire se déroule en Écosse, dans les plaines des Highlands, au château d'Auchnasaugh, Janet est un personnage atypique, Elle est insouciante, elle veut vivre et réaliser ses rêves. Elle ne trouve pas sa place parmi les adultes, l'amour , la tendresse, l'amitié , elle ne connaît pas. Ils ne prennent pas le temps de la comprendre .Elle est transparente, insignifiante, une sorte de personnage in gratta, Elle prendra un laps de temps, pour essayer de s’intégrer dans cette société, dans ce milieu social, qui est le sien. Malgré tous ses efforts, elle n'y arrivera pas, Elle trouvera refuge dans les livres, dans l'amour qu'elle porte à la nature et aux animaux, elle la grande solitaire. Un roman court qui dégage une grande émotion, le reflet d'une vie bouleversante , La plume l'auteure est fluide, poétique, sensible et subtile, Une histoire qui dégage une véritable empathie pour Janet, elle qui était et restera un fantôme, personne ne regrettera, ou réalisera sa disparition. Pourquoi assassinée, Janet, qui a pu commettre un tel acte, elle qui était pure, intelligente, elle qui vivait dans son monde. Un roman qui m'a littéralement transportée, une histoire déroutante , émouvante et tragique à la fois, Un roman époustouflant , majestueux , une véritable pépite, à la limite du chef d’œuvre.
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