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Le cadeau du froid relate une des légendes fondatrices des tribus d'alaska. elle convoque une époque où la culture occidentale était inconnue de ces peuples nomades.
Lors d'un hiver des plus rigoureux, une tribu vient à connaître la faim : plus de réserve de baies, la viande se fait rare et les hommes sont trop faibles pour chasser. pour espérer survivre, ils doivent marcher, inlassablement, laissant derrière eux les plus anciens. comme beaucoup avant elles, deux vieilles femmes sont abandonnées au beau milieu de la grande plaine blanchie par la neige, avec deux peaux de phoque pour leur tenir chaud.
Alors qu'elles s'apprêtent à s'endormir, l'une se rappelle un lieu de son enfance, où la rivière regorge de poissons, et les buissons de lapins. luttant contre le froid qui les mord, le vent qui épuise leurs membres fatigués, elles avancent coûte que coûte dans la plaine, réapprenant petit à petit les gestes de leur jeunesse : entretenir le feu, poser les pièges pour se nourrir, creuser le sol pour trouver les racines comestibles...
Pendant ce temps, la tribu subit toujours les ravages de la faim , et chacun s'interroge en secret sur le destin des deux anciennes, sans savoir encore qu'ils leur devront la vie.
Sagesse venue d'alaska, le cadeau du froid est un merveilleux conte de courage et de survie, qui nous rappelle la richesse de l'expérience, de l'entraide et de la volonté.
Traduit de l'anglais par gerald messadié
Cette lecture est un véritable bonbon. On est au fin fond de l’Alaska auprès d’une communauté nomade qui vit « à l’ancienne ». Traditionnellement dans ce type de communauté, quand il y a famine au coeur de l’hiver, on a tendance à se débarrasser de ses personnages âgées car elles n’apporteraient plus rien à la communauté. Celles-ci s’assoient dans la neige et attendent que le froid les emportent sauf que cette fois tout ne va pas fonctionner de la même manière. Quand arrivent le tour de notre duo de vieillardes, elles ne se laissent pas faire, ne se contentent pas de s’asseoir dans la neige pour mourrir et décrètent quelles ont encore de beaux jours à vivre et que si on ne veut plus d’elles, elles vont essayer de vivre seules sans eux. Grâce à l’avantage qu’apportent l’expérience, elles vont marcher vers un coin proche d’un lac dont elles se souviennent. Elle survivent à l’hiver, un peu par chance soit mais elles sont motivées pour survivre. Le printemps arrivées, elles organisent leur survie et vont pouvoir stocker et préparer le prochain hiver. C’est très beau, très touchant l’association de cette volonté de vivre et l’entraide qui en découle.
Cette vie en adéquation avec la nature dans tout ce qu’elle a de beau mais aussi de cruel est passionnante. L’autrice en profite à travers son histoire pour nous rappeler que nous sommes des animaux sociaux et que la solitude à des limites. Le langage et les mots utilisés sont simples et minimalistes mais forts. Cela colle avec l’ambiance dans un milieu froid où toute la consommation d’énergie doit être minimisée et conservée pour la survie. Avec ce climat, il n’est pas question de dépenser dede l’énergie pour ce qui n’est pas essentiel/vital donc on parle au minimum. Attention pour les personnes sensibles avec la cause animal : qui dit grand froid dit chasse et pêche donc si vous y êtes sensible même si elles ne sont pas très explicites et détaillées les scènes existent. Ca fait plaisir d’en apprendre plus sur l’Alaska d’autant que l’autrice est de là-bas et a grandi avec ces légendes là. On lit donc le point de vue d’une personne concernée.
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