Une liste de 8 romans incontournables sur la Guerre d'Algérie
«J'allais mal ; tout va mal ; j'attendais la fin. Quand j'ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire, il l'avait faite la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n'arrive pas à finir, il avait parcouru le monde avec sa bande armée, il devait avoir du sang jusqu'aux coudes. Mais il m'a appris à peindre. Il devait être le seul peintre de toute l'armée coloniale, mais là-bas on ne faisait pas attention à ces détails.
Il m'apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire. Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang qui traverse ma ville si paisible, je vis l'art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l'émeute qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises qui ne changent pas. Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier, à travers la guerre qui hante notre langue.» Alexis Jenni.
Une liste de 8 romans incontournables sur la Guerre d'Algérie
Deux guerres en parallèle.
Celle de Salagnon. Regard bleu acier trempé. Et la mort partout, la mort dans les rivières, la jungle, la mort sur soi, en soi, qu'on ne peut plus quitter. Là-bas, l'Indochine. Les autres tombent, les uns après les autres. Pas lui.
Salagnon peint.
Et si l'encre protégeait ? Sauvait ?
Et si l'encre lui avait permis de survivre...
Salagnon peint.
A la fin, il ne restera que l'art.
Deux guerres en parallèle.
Celle du narrateur.
Qui accepte de raconter l'Indochine, l'horreur, l'inénarrable, voilà, il accepte de raconter ça, ce qui n'a pas de mots.
En échange, Salagnon lui apprend à peindre.
Alors c'est quoi sa guerre, au narrateur ?
C'est la vôtre.
La mienne.
Celle qui n'a pas cessé depuis toutes ces décennies.
Une guerre de race.
De peur.
Une guerre au quotidien. Une violence qui passe presque inaperçue, presque, il faut lever la tête et la reconnaître pour ce qu'elle est.
En bas de chez vous, entre la police et les manifestants.
Quand on vous demande vos papiers. Ou pas.
Au bureau, quand il faut tenir encore et encore, esclave d'une violence qui ne dit plus son nom.
Dans le métro, et puis à la télé...
Dans le silence et l'indifférence.
Une guerre qui n'en finit plus.
Alexis Jenni a affûté consciencieusement ses mots avant de se jeter dans la bataille. C'est cinglant. Sanglant.
La plume heurte, accroche, te ramène sur les lieux du crime si besoin est.
Il établit un lien entre deux époques, deux situations qui semblent aux antipodes, et la démonstration ne manque certes ni de panache, ni de discernement.
Un Goncourt mérité. (Je ne l'aurai pas dit souvent ça)
J’ai commencé plusieurs fois ce Goncourt 2011. Le titre, à la fois m’appelait et me hérissait. Comment parler d’un art (terme noble à mes yeux) et de la guerre ? Associer ces deux notions est antinomique pour moi. En revanche, comme la quatrième de couverture semblait me le dire, habiller de mots le récit de l’un tandis que l’autre habille de couleur, même noire, les perceptions de l’autre, mélanger, échanger l’art et le récit d’une vie de guerre me semblait un beau défi, un pari tenable.
J’ai donc tenté plusieurs fois la poursuite de ma lecture. Petit à petit, je suis rentré dedans mais de manière pénible, forcée, je dirais « scolaire » … J’ai lu, je me suis appliqué à percevoir le fond, la forme, à entrer en réflexion avec les ‘commentaires’, à vivre le témoignage de vie avec le ‘roman’. J’ai compris, je crois, l’idée globale du message : Tant que la notion de race, cette fausse vérité malheureusement bien ancrée, tiendra le haut du pavé, le Français lambda (le Belge, l’Allemand, l’Italien…) restera le Français moyen (le Belge, l’Allemand…) capable d’accepter toutes les guerres au nom de l’Identité, la sienne, la seule qui vaille d’être défendue et posée en valeur suprême.
Mais diable, pourquoi quasi 700 pages pour nous dire cela !
Le style – ou plus exactement, l’absence de style – de Alexis Jenni m’a proprement insupporté ! La construction de son livre en commentaires et partie romanesque m’a fait penser aux analyses lourdes, fastidieuses et très peu productives telles celles que m’imposaient les vieilles fiches scolaires proposées pour les lectures imposées du programme. Tout cet ouvrage m’est apparu brouillon et je n’y ai trouvé aucun plaisir de lecture même si, comme toujours, j’ai aimé qu’un livre me pousse à réfléchir sur notre humanité… mais, comme avec les ados, il n’est pas bon de toujours insister sur ce qu’on veut défendre, cela finit par agacer !
Deux, trois idées à retenir, un livre à oublier !
Lecture finalisée dans le cadre du Défi de Madame lit !
J’ai lu 100 pages….. et puis j’ai abandonné.
Pourquoi ?
Je ne sais pas.
L’histoire est intéressante : la rencontre entre ces deux hommes et le lien qui se tisse entre eux.
Le style est agréable.
Peut-être les 600 pages qui m’attendent encore.
Je sors de deux pavés, c’est peut-être celui de trop. (D’autant que c’est très inconfortable à lire au lit !)
Et puis le sujet est grave.
Envie de légèreté, voire de facilité.
J’espère pouvoir le reprendre un jour.
Le fond de l'histoire m'intéressait vraiment , mais il y a beaucoup trop de commentaires. Ce livre aurait vraiment gagné a être allégé, le propos y perd de sa force.
Ce livre a un côté "gâteau basque" , ça donne très envie à première vue et ensuite on a du mal à aller jusqu'au
bout, on cale vite.
Se lancer dans L’art français de la guerre est une véritable aventure. Dans ce livre de plus de six cents pages, Alexis Jenni réalise une fresque incroyable qui débute en 1991 avec le départ des Spahis de Valence (Drôme) pour la guerre du Golfe, la fameuse opération Daguet. La ville de Lyon sera le lieu choisi par le narrateur pour ancrer son récit avec, parfois, des descriptions peu flatteuses pour la capitale des Gaules.
Alexis Jenni décrit bien la guerre et s’appuie sur le film montrant l’intervention de l’armée américaine à Mogadiscio, en Somalie, pour nous faire toucher du doigt la dissymétrie constante dans le dénombrement des morts. Là, on avait 19 soldats américains tués pour 1000 somaliens…Le rapport habituel est de 1 pour 10, la proportion du massacre colonial.
Arrive enfin la rencontre avec Victorien Salagnon, dans un bistrot lyonnais. C’est un ancien d’Indochine et c’est son histoire qui sert de trame à ce livre qui a décroché le Prix Goncourt 2011. S’il l’avait voulu, l’auteur aurait très bien pu servir son œuvre en plusieurs volumes mais le résultat étant couronné de succès, c’est ce professeur de biologie qui a eu raison, dès sa première publication.
Alexis Jenni réussit à nous montrer comment un homme, sans s’en rendre compte, commet à son tour les atrocités qu’il a vues faire par les allemands…Pour lui, c’est le système de la colonie et de la gestion des troupes de cette colonie qui a généré la torture. Là, nous sommes dans les « Commentaires II », l’auteur décrit une scène fantastique avec la réception des invités par un couple. A lire absolument.
Petit à petit, l’histoire progresse et nous mène des chantiers de jeunesse à la guerre d’Algérie, en passant par le maquis et l’Indochine et cet amour du dessin qui sauvera Victorien Salagnon, devenu lui-même professeur pour le narrateur. Les commentaires permettent de retrouver notre homme aujourd’hui avec son compère Mariani et la dérive vers une extrême-droite jusqu’au-boutiste. Ainsi est menée en parallèle l’épopée guerrière d’une France qui essaie de conserver ses colonies et l’escalade de la violence urbaine avec la course à l’armement à laquelle nous assistons. Pour un même échec final ? Enfin, il ne faut pas oublier que ce sont toujours les survivants qui racontent les guerres, un détail qui a son importance.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Je n'ai pas véritablement accroché sur ce livre. J'apprécie le découpage et l'alternance entre la vie du narrateur et de Salagnon, mais je regrette tout ce temps consacré à des descriptions incessantes sur l'environnement de la guerre. Certes, on se sent proche de Salagnon, lorsqu'il se trouve en Indochine ou en Algérie, mais à trop en faire, on se perd dans les grandes phases d'observation et dans les grandes tirades (je ne pense pas que quiconque est capable de lancer de tels discours entre deux bombes, surtout lorsque l'on est la cible).
Ma lecture précédente (Karine Giebel) m'avait laissé l'effet d'une route sinueuse au volant d'un bolide sportif. Tel ne fut pas mon choc, lorsque j'ai enchainé avec "L'art français de la guerre", qui m'a déménagé sur une longue ligne droite en tracteur.
Le fond de l'histoire ne m'a pas intéressé. Le passage d'un personnage à l'autre ne m'a paru d'une grande utilité. La vie du narrateur principal part dans diverses directions, à chaque nouvelle information, ce qui permet à l'auteur d'intégrer ses pensées politiques ou sociales (souvent très intelligentes d'ailleurs) sur les différents sujets abordés. La lecture en devient pesante. Et en ce qui concerne l'histoire de Salagnon, l'histoire des guerres, elle ne m'est pas vraiment apparu comme passionnante, sans rythme et sans réelle imagination.
J'ai trouvé ce roman extrêmement long car peu accrocheur. De plus il est écrit dans un langage pas très plaisant à la lecture, ce qui rajoute à la lourdeur de l’œuvre.
Je lui mets tout de même la moyenne car j'ai rencontré dernièrement Alexis Jenni et c'est un être véritablement sympathique. Sans rancune!
Les thèmes abordés sont variés et très actuels: la violence (sociale), le racisme, le rôle de l'art, l'histoire avec petit et grand h, l'amûr et la mort. Bref c'est riche et dense, j'ai failli frôler l'indigestion au début, mais finalement tout y est passé.
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