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À peine né, Charlie Gabian est déjà une farce ambulante. Personne, dans sa grande famille sétoise, ne se résout d'ailleurs à y croire. Un garçon, aujourd'hui, le 1er avril ? Allons donc ! Eh bien si. Les yeux écarquillés, il découvre le monde, ses formes et ses couleurs, tous ces gens qui se pressent autour de lui pour le tatouer de bisous baveux.Lorsqu'on naît huitième merveille du monde, il n'est pas aisé de grandir. Alors, tout en croisant quelques fées clochettes et capitaines Crochet, notre Peter réincarné va se battre pour trouver son Pays Imaginaire.
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Je pense que cela m'arrive très peu souvent, mais j'ai eu dur à comprendre cette histoire. L'intrigue n'est pas mal, mais j'ai eu du mal à comprendre le personnage. On le découvre à sa naissance jusqu'à maintenant avec différentes passions et envie. Le hic, c'est un personnage trop changeant avec un caractère flou pour ma part.
Maintenant, l'auteur apporte un message important dans cette histoire, que tout est possible lorsque l'on y croit.
Pour conclure, je n'ai malheureusement pas grand-chose à raconter sur ce livre qui pour moi est loin de la revisite de Peter Pan, mais reste original. Je n'ai pas accroché, mais je pense que cela peut quand même vous plaire. Donc, ne vous arrêtez pas sur mon avis négatif.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fascinée par le mythe de Peter Pan … Toute petite déjà, je regardais le dessin-animé Disney en boucle des semaines entières et attendais chaque soir en vain l’arrivée de ce cher Peter à la fenêtre, m’inventant mille et une aventures au Pays Imaginaire. Et, autant apprendre que le Père Noël n’était qu’une invention des adultes ne m’a fait ni chaud ni froid, du moment que des cadeaux m’attendaient chaque année au pied du sapin, autant prendre conscience que Peter Pan n’existait pas et que je n’avais aucun moyen de rejoindre les Garçons Perdus m’a littéralement dévastée. Il ne m’a pas fallu longtemps pour additionner un et deux, et j’ai rapidement compris que je n’avais pas d’autre choix que de grandir, que rien ne pouvait arrêter cette effrayante machine et que j’étais condamnée, un jour ou l’autre, à devenir adulte. Le cauchemar absolu pour l’enfant que j’étais alors … et pour la « jeune adulte » que je suis censée être aujourd’hui. Aussi, lorsque Guilhem Meric m’a parlé de cette transposition contemporaine du conte sur fond d’autofiction, je n’avais plus qu’une seule envie : lire ce roman ! Et c’est maintenant chose faite …
Quand on nait un 1er avril, il ne faut surtout pas s’attendre à avoir une vie banale, et ce n’est pas Charlie Gabian qui va vous dire le contraire ! Bichonné par sa mère, ses grands-mères et sa ribambelle de tantes, le petit dernier de la famille ne se plains pas d’être fils unique : lorsqu’on a des mondes imaginaires pleins la tête, pas besoin d’un petit frère ou d’une petite sœur, on s’auto-suffit … Jusqu’au jour où il ressent le besoin viscéral de faire sortir les milliards d’histoire de sa tête afin de les partager au monde entier et de voir briller, au moins une fois, une lueur de fierté dans les yeux de son père obnubilé par son abbaye en ruine … De la bande-dessinée au roman en passant par le cinéma, la musique et la comédie-musicale, Charlie s’efforce de donner vie à ses rêves. Contre vents et marées. En dépit des embuches que le monde s’obstine à placer sur son chemin. Envers et contre tout. Sans jamais se laisser abattre. Car tout le monde le sait : tant qu’on croit aux fées, celles-ci existent. Tant qu’on est persuadé de pouvoir voler, alors on vole …
« Quant à moi, je n’ai guère envie de sortir. Cette histoire de naissance flaire l’arnaque. Je le sens, je vais en baver pour des lustres » … Le pauvre Charlie ne croyait pas si bien dire ! En quelques lignes à peine, en effet, le ton est donné : la huitième merveille du monde n’en est qu’au début de ses déboires avec la vie, cette traitresse, qui vous fait miroiter le bonheur pour mieux vous l’arracher quand il est à votre portée. Quel régal que cette narration, vivante, drôle et décalée à souhait ! Quel plaisir que de suivre les pérégrinations de Charlie le rêveur, Charlie le passionné, qui se bat sans jamais – trop – baisser les bras malgré les déboires et les désillusions ! A chaque fois que ce malheureux Charlie voit l’un de ses incroyables projets tomber à l’eau et être piétiner par la cruauté du monde, on est triste pour lui. Et à chaque fois qu’il se redresse vaillamment pour se plonger dans une nouvelle entreprise encore plus audacieuse, on a le cœur qui se gonfle d’espoir avec lui. Charlie nous apprend à ne jamais laisser le monde des adultes éteindre tout à fait la flamme de l’enfance en nous, parce que c’est elle qui nous pousse en avant, elle qui nous pousse à vivre nos rêves au lieu de les enterrer sur les conseils de la raison … Charlie, c’est celui qui nous rappelle qu’il faut toujours croire en ses rêves, même si la vie s’acharne contre eux, parce qu’ils ne peuvent se réaliser que si l’on ne les laisse pas tomber.
Mais ce roman est loin d’être une simple fiction … et Charlie est loin d’être un simple personnage. Derrière cette histoire à l’humour décapant se cache en réalité une autofiction pleine d’autodérision : Charlie Gabian et Guilhem Meric ne forme qu’une seule et même personne, et la frontière entre fiction et réalité est bien floue pour qui ne connait pas bien l’auteur ! Auteur qui nous relate son parcours du combattant pour faire vivre les histoires qu’il a dans la tête, qui nous raconte ses mésaventures sans jamais tomber dans l’auto-apitoiement, qui nous expose ses espoirs et ses doutes … Quelle expérience singulière que de suivre, à travers cette histoire où le « vrai » se mêle au « faux », la genèse de la fantastique saga grâce à laquelle on a découvert l’auteur ! Ce livre montre à quel point un auteur déverse une partie de son être dans ses histoires, à quel point l’écriture est à la fois un exutoire et une thérapie. Découvrir la blessure qui se cache derrière la thématique des Ames-Sœurs si chère à l’auteur m’a bouleversée, et prendre conscience du long chemin parcouru pour donner vie à ces romans qui siègent désormais sagement dans mes bibliothèques m’a impressionnée … Je suis pleine d’admiration et de gratitude envers Guilhem Meric, qui a mis tout son cœur et toutes ses forces dans ses livres, qui a lutté pour que des lecteurs puissent avoir l’immense joie de les lire et de les relire. Deux mots, donc : merci, et bravo.
En bref, vous l’aurez compris, ce livre m’a fait rire à en pleurer et m’a émue aux larmes. Ce livre, c’est à la fois une belle histoire et un beau témoignage. C’est un livre qui invite à croire en ses rêves, qui nous appelle à chercher coûte que coûte notre Pays Imaginaire, qui nous exhorte à fuir les Capitaine Crochet qui nous font du mal et à se rapprocher de nos Fées Clochette qui nous aime et nous soutienne. C’est un livre qui nous pousse à se battre pour mener à bien nos projets, qui nous donne la force de nous relever quand tout semble perdu ou désespérer, qui nous aide à garder courage et motivation pour laisser la magie opérer en nous. C’est un livre qui montre à quel point le monde, malgré sa cruauté et sa dureté, a quelque chose à offrir à chacun de nous, même si ce quelque chose est bien différent que ce que l’on s’imaginait avoir besoin pour être heureux. C’est un livre qui fait du bien au moral, un livre qui met du baume au cœur, un livre qui donne le sourire. C’est un livre d’espoir pour tous les Peter Pan de notre monde : la magie existe, elle vit en chacun de nous …
https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2018/10/lart-de-se-prendre-les-murs-guilhem.html
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