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L'art comme photographie

Couverture du livre « L'art comme photographie » de Walter Benjamin aux éditions Allia
  • Date de parution :
  • Editeur : Allia
  • EAN : 9782844855893
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Quand Arago défend l'invention de Daguerre, le 3 juillet 1839, devant la Chambre des députés, il précise qu'un instrument mis au service de l'étude de la nature n'est rien à côté de toutes les découvertes dont cet instrument peut être à l'origine. On ne saurait être plus prophétique. La Petite... Voir plus

Quand Arago défend l'invention de Daguerre, le 3 juillet 1839, devant la Chambre des députés, il précise qu'un instrument mis au service de l'étude de la nature n'est rien à côté de toutes les découvertes dont cet instrument peut être à l'origine. On ne saurait être plus prophétique. La Petite Histoire de la photographie, texte de 1931, précède les différentes versions de L'OEuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, qui a rendu célèbre la notion d'"aura", mise à mal avec l'apparition et la multiplication des moyens de reproduction. Benjamin y évoque aussi la notion d'"inconscient optique" : l'arrêt sur image ou l'agrandissement permet de sonder le réel comme la psychanalyse les pulsions humaines. A la lumière de sa propre intimité, l'auteur parle des grands noms qui ont marqué l'histoire de cet art : August Sander, Karl Blossfeldt, Eugène Atget ou encore Nadar. L'OEuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique annonce le tournant opéré par la modernité.
L'auteur montre dans cet essai lumineux que l'avènement de la photographie, puis du cinéma, n'est pas l'apparition d'une simple technique nouvelle, mais qu'il bouleverse de fond en comble le statut de l'oeuvre d'art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son «aura». C'est désormais la reproduction qui s'expose, mettant en valeur la possibilité pour l'oeuvre d'art de se retrouver n'importe où. Capacité à circuler qui la transforme en marchandise. Benjamin met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Avec le cinéma, c'est la technique de reproduction elle-même qui désormais produit l'oeuvre d'art. Là, c'est l'image de l'acteur qui devient marchandise, consommée par le public qui constitue son marché. Et cette massification d'être au service des totalitarismes. D'où "l'esthétisation de la politique" encouragée par le fascisme et la "politisation de l'art" défendue par le communisme.

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