"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ils ont tué mon père.
Je les aurai.
Après la Fièvre qui a décimé les neuf dixièmes de la race humaine, mon père, Willem Storm, a fondé Amanzi, une nouvelle colonie, et l'a menée du chaos à l'ordre, de l'obscurité à la lumière, de la famine à l'abondance.
Je suis Nico Storm, formé par Domingo à l'art de tuer.
Je détestais mon père et je le vénérais.
Ils l'ont abattu à Witput, dans notre beau Karoo, en bordure de l'ombre effacée d'un cercle d'irrigation.
Je vais trouver ses tueurs et je le vengerai.
Ce qui suit est mon histoire.
Traduit de l'afrikaans et de l'anglais par Catherine Du Toit et Marie-Caroline Aubert.
D.M. assume le fait qu'il soit sorti de sa zone de confort et transforme cet essai avec succès. J'ai commencé ce roman sans lire la 4e et fus agréablement surpris au bout de quelques pages d'être immergé dans un Post-A. La narration est un peu lente mais construite de manière magistrale. Les personnages sont attachants et le thème sociétal intéressant. Mitigé néanmoins quant à la conclusion.
Très bon livre post apocalyptique de Deon Meyer! Bien maîtrisé du début à la fin!
Un gros livre, L’Année du lion ! Le sous-titre annonce la couleur tout de suite : Les Mémoires de Nicolas Storm sur l’enquête de l’assassinat de son père, et si vous avez raté le sous-titre puisqu’il n’apparaît pas sur la couverture, vous ne pourrez pas ignorer la première phrase : « Je veux te raconter comment on a assassiné mon père. » Et voilà, en route pour 120 chapitres répartis en cinq parties de longueur inégale : L’année du Chien, du Corbeau, du Chacal, du Cochon et du Lion. J’ai d’abord cru que les deux polices de caractères différentes symbolisaient les deux langues (afrikaans et anglais) dans lesquelles est rédigé ce pavé. Mais non : elles signalent les récits autres que celui de Nico, récits recueillis d’abord par Willem Storm, le père qui sera assassiné, puis par quelqu’un d’autre après sa mort afin d’établir une histoire d’Amanzi.
Dans le très bref premier chapitre, un narrateur à la première personne, Nico, 47 ans quand il entreprend ce récit, l’âge de son père quand il est mort, justifie son entreprise par la peur d’oublier les faits et les personnes, et explique qu’il a tardé parce qu’il avait besoin de recul. Nous ne savons pas qui est le « tu » auquel il s’adresse. Le récit de Nico proprement dit commence alors qu’il a treize ans : « Nous nous souvenons le mieux des moments de peur, de perte et d’humiliation » ; cette phrase avec quelques variantes reviendra comme un leitmotiv tout au long du livre. Sans cette première phrase, on pourrait croire momentanément que tout est normal, un père et son fils roulent dans un camion un jour d’orage, si ce n’étaient les éclairs « impressionnants », les nuages « incroyables », et à l’horizon, le ciel qui « saigne d’un rouge profond et troublant ». On apprend qu’ils ont trouvé le camion et l’ont pris, que le père a bricolé un système qui leur permet de faire le plein dans un monde sans électricité, et brusquement, ils sont attaqués par une meute de chiens féroces… « Onze mois après la Fièvre ».
Le décor est campé en cinq pages : vous êtes brutalement plongé dans un monde apocalyptique à la suite d’une catastrophe sanitaire qui finira par entraîner des catastrophes écologiques. Le nombre de morts est énorme, les bêtes sont retournées à l’état sauvage : les titres des parties prendront ainsi tout leur sens au fil de l’histoire. Le temps du récit ne se présente pas de manière chronologique, mais avec de fréquents retours dans le passé (ce n’est pas très original) et de nombreuses incursions dans le futur (c’est moins commun) : Nico parle d’un personnage que nous n’avons pas encore rencontré ou dévoile le dénouement d’un événement qui, pour le lecteur, n’a pas encore eu lieu : « cet hiver horrible, quand j’ai anéanti les types de la KTM, dans l’année du Chacal » (p. 60). Ce procédé attise la curiosité…
Dans ce monde hostile, Willem Storm décide de fonder une communauté, Amanzi, formée de gens de bonne volonté, sans distinction de couleur de peau ni de statut social, où chacun amènera son savoir-faire et ses connaissances, où chacun sera libre de pratiquer sa religion, etc. Bref, il s’agit de réinventer une façon de vivre ensemble dans laquelle on tenterait de ne pas recommencer les erreurs du passé. Noble entreprise s’il en est ! Willem Storm est un optimiste, mais ce n’est pas un naïf. Il est conscient des difficultés présentes et de celles à venir. Les problèmes ne tardent évidemment pas à surgir puisque la population s’étoffe. Ils s’incarnent dans certains personnages qui vont défendre bec et ongles leur propre vision de l’avenir quitte à passer par la menace, le chantage ou la trahison. Mais les problèmes ne viennent pas seulement de l’intérieur. Dans un monde qui manque de tout, le relatif confort d’Amanzi fait bien des envieux…
Deon Meyer écrit habituellement des romans policiers dans lesquels il décrit l’Afrique du Sud et les problèmes qui se posent à une communauté multiraciale avec un passif très lourd. Il délaisse ici momentanément (j’espère !) Benny Griessel pour mettre en scène un père et son fils dans un monde dont les repères connus se sont volatilisés. Tout autant qu’une dystopie, plus peut-être, L’année du Lion est un roman d’apprentissage : construire une relation avec son père alors qu’on aborde l’adolescence dans des circonstances épouvantables, exploiter ses forces sans écraser les autres, acquérir une vraie confiance en soi dans un environnement plus qu’hostile, tomber amoureux, bâtir un monde nouveau, etc. Roman d’apprentissage pas seulement pour Nico, mais pour tout le monde : réinventer la démocratie, tout simplement…
J’ai presque tout aimé dans ce roman ! J’en ai parlé autour de moi, j’ai incité des gens à le lire avant même de l’avoir terminé et je fais la même chose ici : lisez-le, Meyer est un maître du récit... Pourquoi ce bémol, alors ? À cause de la toute fin. Non seulement je n’y ai pas cru, mais je n’ai pas vu l’utilité de dénouer un à un chaque fil, ni de répondre à des questions que le lecteur ne se posait pas. Ça reste un excellent livre, difficile à lâcher…
La Fièvre, une épidémie qui a frappé le monde entier, pays riches comme pays pauvres, a entraîné la mort de 90 % des humains ...
Dans les années qui ont suivi la Fièvre, en Afrique du Sud, Nico Storm, marche avec son père Wilhelm à la recherche d'un endroit où se poser pour démarrer une nouvelle vie.
Après des mois d'errances, à se nourrir de conserves trouvées dans des maisons abandonnées, dans des supermarchés ayant échappé aux ravageurs et aux bandes armées, ils arrivent près d'un barrage hydroélectrique, en hauteur, à l'abri d'une gorge étroite, un endroit stratégique pour repérer toute invasion maléfique.
Ils feront venir d'autres colons, créeront une petite ville prospère dotée de toutes les ressources permettant la vie en autarcie : un ingénieur électrique leur redonnera la lumière, ils domestiqueront poules et moutons et sauront se protéger des bêtes féroces, une milice armée les protégera des prédateurs animaux et humains ...
Car l'homme n'est qu'un animal parmi les autres, un animal social, mais un animal tout de même dont les bas instincts peuvent ré-émerger à la moindre crise ...
Un roman qui fait penser à 'La route' de Cormac Mc Carthy, mais sans sa désespérance, ou à 'Station Eleven' d'Emily StJohn Mandel mais dans une vision plus communautaire qu'individuelle
Un roman qui traite de l'amour d'un père pour son fils, un roman d'apprentissage
Un excellent roman qui démontre que Deon Meyer est un vrai conteur qui ici dépasse le cadre strict des romans policiers auxquels il nous avait habitués ...
A travers les souvenirs de Nico Storm et d'autres personnes de son entourage, nous revivons les premières années de leur nouveau départ dans un monde qui a perdu 95% de sa population suite à un virus .
Un récit post-apocalyptique que l'auteur Déon Meyer a situé en Afrique du sud, son pays d'origine.
Et dés le début le lecteur est happé par cette histoire, non seulement parce qu'elle a du sens par rapport au monde dans lequel nous vivons actuellement mais aussi parce qu'elle nous démontre que l'être humain menacé d'extinction est capable de s'unir pour le meilleur comme pour le pire. Nous observons le meilleur avec Willem Storm, le père de Nico, un homme foncièrement bon, qui recrée une colonie où chacun s'entraide. Cela ne va pas sans mal, car il est évident que chaque être étant unique il a ses propres idées, son ressenti, ses besoin vis à vis des autres. Et puis il a le pire, avec ceux qui ne construisent rien mais veulent s'approprier ce qui ne leur appartient pas. Et puis il y a autre chose, qui se diffuse peu à peu et qui pousse le lecteur tout comme les protagonistes de ce roman a s'interroger.
Un récit qui fait la part belle aux sentiments humains, si contradictoires parfois, passionnant dans son déroulement jusqu'à la fin. Un roman qui marque son lecteur qui pourrait bien se dire : et si la vérité de notre futur était là, au creux d'une fable post-apocalyptique ?
Je n'avais jamais lu de roman de Déon Meyer mais désormais il fera parti des auteurs que je suis parce qu'ils m'apportent plus qu'un divertissement, une autre façon de voir le monde.
Alors un conseil ne lâchez pas ce livre dès que lecture commencée ! Truffé de noms de détails, de retour en arrière, il y a de quoi se perdre surtout si l'on doit interrompre sa lecture pour ne la reprendre quelques jours après ! Il y a comme un peu de "La route" de Cormac Mac Carthy mais juste un peu....D'autant que le livre s'étale sur 588 pages ! Un roman dense, coloré, truffé de suspens et d'évènements inattendus...Un petit bémol quant à la chute qui m' a laissée un peu sur ma faim car je l'ai trouvée un peu bâclée comparée au déroulé ... Mais cela n'a en rien gâché le plaisir de la lecture : la preuve je n'ai pas décollé des pages durant la journée ! Commencé le matin et refermé en après midi ! Talentueux Déon Meyer !
Un très bon roman "d'anticipation" j'ai adoré; Don Meyer a réussi à rendre "très" crédible ces premières années post virus, à travers le destin de quelques personnes en Afrique du Sud (bien évidement). ON suit l'évolution du jeune Nico dans l'épopée de la construction d'un nouveau (?) monde. Le twist final est très réussi.
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