"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout commence à Port-au-Prince, par le tonnerre et l'engloutissement, le grand tremblement de gorge de « Monsieur Richter » avalant d'un coup des centaines de milliers de femmes, d'hommes, d'enfants et d'animaux. Face à ce nouvel esprit vaudou de la mort, M'Badjo Baldini - « nègre errant d'origine italienne » surnommé l'Ange de charbon - parvient à tenir la dragée haute à l'apocalypse, danse macabre où défilent Baron Samedi et Grande Brigitte, tous les saints du calendrier et tous les zombies des cimetières.
Mais l'Ange de charbon est aussi une espèce singulière de traité sur le désir, un cantique des cantiques adressé à toutes les amantes sans discrimination, vierges verrouillées, reines, filles de joie, à commencer par Salomé dite Sassa, « si belle qu'elle valait trois Parisiennes ».
Cette autobiographie d'un rescapé en tenue de prêtre vaudou, la tête dans les étoiles et le regard insolent, est secouée d'un bout à l'autre d'un grand éclat de rire, ultime réplique du séisme ravageur, ajoutant une dimension à ce chant d'un Maldoror noir qui se demande, après avoir crié « halte-là ! vagabond séisme ! », s'il ne devrait pas mettre sa peau à l'envers.
Si le texte est beau, il m'apparaît parfois totalement abstrus. Entre poésie, lamentation, explication, prières, incantations, assertions. L'Ange de charbon, c'est M'Badjo : "Depuis mon enfance, à cause de mon teint noir profond et ma peau très lisse, parents et proches m'appellent "Italien peau d'ange de charbon". Ils étaient parvenus, bon gré mal gré à faire mon éducation." (p.13). Je m'en veux un peu d'être passé à côté de ce roman, parce que j'en ai aimé l'écriture, mais sans en comprendre toujours la signification, il me manque beaucoup de références bibliques, religieuses car Dominique Batraville se rapporte très souvent à la Bible et aux évangiles et j'avoue que je suis assez loin de tout cela et que les souvenirs de mon éducation religieuse sont enfouis très profondément ; cette lecture nécessite aussi des connaissances d'Haïti que je ne possède pas. Je m'en veux également parce que je suis rarement déçu par une publication Zulma et parce que, encore une fois, la couverture est magnifique ! Mais bon, tant pis, ce texte parlera à d'autres qu'à moi.
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