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La conquête de l'identité suit des voies croisées. Le processus de subjectivation est l'une d'elles. Permanent, même s'il culmine à l'adolescence, il s'accompagne de sentiments d'inquiétante étrangeté ou de dépersonnalisation. Ceux-ci peuvent conduire le sujet à « suspendre » son adolescence. Loin de présenter celle-ci comme une rupture, Nathalie Zilkha met en avant sa fécond ité : il faut souvent revivifier une adolescence interrompue pour rendre au psychisme sa liberté, et il est des adolescences interminables faute d'avoir été laissées en vie.
Mais la subjectivation ne peut se développer que dans la relation à l'autre : père, mère, ami, maître, analyste, objet d'amour... Pourtant la rencontre avec un objet est à certains égards périlleuse, il est des « objets grandioses » aliénants dont il faudra se désidentifier : le jeu des instances, des imagos, le conflit entre moi et surmoi, les mécanismes de clivage sont au coeur du processus de subjectivation, lutte que l'auteur illustre, entre autres, par l'analyse de La Lettre au père de Kafka.
Comment favoriser l'appropriation subjective de ce qui se joue dans la séance d'analyse, alors même que l'expérience du transfert met en tension le processus de subjectivation ?
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