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A la fin de la Seconde Guerre mondiale, François Liévain, un prisonnier de guerre français en Prusse Orientale, a passé ses derniers mois de captivité dans le domaine des Wallenburg. Il accepte d'y retourner avec Andrei Mayerov, le conservateur du musée de Leningrad, qui recherche d'un album. Mais ils découvrent que presque tous les habitants sont morts, excepté les deux filles Marion et Anna.
1955, Berlin. Anna travaille avec Sebastian Uhlworm, restaurateur de dessins anciens. Elle se rend à une exposition de la Nationalgalerie. Sur le carton, elle retrouve l’aquarelle de Dürer qui appartenait à son père. Mais, c’était avant… Avant l’invasion, l’annexion, en 1945, de la Prusse orientale par les russes suite à la fin de la seconde guerre mondiale. Cette exposition présente « des œuvres emportées en Russie par la Commission des trophées en 1945. A Leningrad, l’Ermitage les a gardées dans ses réserves pendant dix ans et les restitue maintenant aux musées situés dans le secteur soviétique de Berlin. »
Avant il y a eu la guerre puis l’annexion d’une partie de l’Allemagne par l’URSS où la famille de Anna connaît une fin tragique et violente. Andrei Mayerov, russe, conservateur du musée de l’Hermitage est chargé de récupérer toutes les œuvres volées, mais, également, de récupérer certains dessins et toiles de grandes valeurs dans la Prusse orientale annexée.
C’est ainsi qu’il rencontre un prisonnier français, menuisier ébéniste de son état, qui travaille comme jardinier au domaine des Wallenburg. La famille de Anna. Respecté et respectueux, il n’a que de bonnes relations avec cette famille. Plus loin, je saurai jusqu’à quel point.
Andrei et Anna se rencontrent dans l’atelier de Uhlworm. Une relation bizarre se noue entre eux faite d’attirance et de rejet. Ils ont en commun un carnet de croquis, le fameux Album de Menzel propriété de la famille Wallenburg. Le russe est le dominateur, l’ennemi, celui qui a pris ses biens, sa maison et peut-être sa famille. Elle recherche des membres de sa famille et lui recherche des œuvres. Pourtant, « Il savait ce qui avait jeté ces gens, éperdus et terrifiés, sur des chemins impraticables et des routes encombrées. Deux fois déjà, alors qu’il s’était égaré avec son unité, il avait vu des convois de civils qui fuyaient devant l’avancée des Russes. Ils croyaient pouvoir s’échapper mais se retrouvaient piégés par la glace et le froid, à la merci des chars qui écrasaient tout sur leur passage, hommes et charrettes. Il savait aussi que les soldats tiraient sur ceux qui basculaient dans les fossés et tentaient de fuir des las champs de neige. »
Andrei recherche pour les redonner à l’état russe les œuvres d’art perdues. Des français, pendant la guerre, cachaient les œuvres magistrales des musées français. En lisant ce livre je ne pouvais m’empêcher de faire le parallèle. L’art est au coeur de la guerre, pris comme des trophées, ils peuvent même être plus importants que les humains.
L’écriture fine, visuelle de Béatrice Wilmos charrie les émotions. Les douleurs, le manque d’espoir, dans un environnement où out est gris et froid, les immeubles dévastés par les bombardements, sont parsemés d’éclats de couleurs et de chaleur humaine qui colorent le livre. J’ai apprécié la construction du livre qui fait des allers et retours entre les années 50 et la seconde guerre mondiale et permet de suivre les émotions de Anna.
Lu après avoir découvert et apprécié Tant de neige et si peu de pain.
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