"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Anna peine à se remettre du suicide de ses parents. Devenue maman, elle ressent plus profondément que jamais l'absence de sa mère et commence à se poser des questions sur leur mort. Déterminée à découvrir ce qui leur est vraiment arrivé, Anna déterre le passé. Mais ne met-elle pas alors sa vie en danger ? Il est parfois plus sûr de rester dans le mensonge. Un thriller palpitant !
Le troisième roman de Clare Mackintosh emprunte beaucoup à « Te laisser partir », le précédent. « Laisse-moi en paix » (je ne suis pas emballée par le titre) c’est l’histoire d’Anna. Il y a 18 mois, son père s’est suicidé en sautant d’une falaise, 6 mois après, sa mère l’a imité au même endroit et de la même façon. Si le suicide maternel peut s’expliquer par le deuil, celui de son père lui est décidément incompréhensible. Un an après la mort de sa mère, Anna est jeune maman mais n’a toujours pas « digéré » le deuil parental lorsqu’elle reçoit une carte postale qui sous-entend qu’il ne s’agit pas d’un double suicide. Anna décide donc d’aller à la police où elle est reçue par un policier en retraite qui, sur son temps libre, accepte d’investiguer. S’il ne s’agit pas de suicide, alors il s’agit de deux meurtres, ou bien de tout autre chose… Pas facile de savoir quoi penser de ce polar en 3 parties qui vous mène en bateau pendant un long moment. Au début, il y a des passages qui vous font croire au surnaturel, puis ensuite, dans sa deuxième partie, se dessine une vérité presque improbable, qu’on devine puis dans sa partie finale, une réalité encore différente s’impose, crue et cruelle. Comme dans les romans précédents de l’auteur, il faut toujours se méfier de ceux que l’on croit victimes, ils ne sont pas si victimes qu’on l’imagine. Pareil pour les coupables, les apparences peuvent être cruelles. Là encore, l’entourage familial et amical peut être une source de trahison et de danger, c’est finalement un propos assez pessimiste ! Il y a une réflexion intéressante sur la violence conjugale, et une aussi sur les rancœurs familiales et amicales cuites et recuites, en apparence anodines mais qui peuvent déboucher sur une haine pure. Au travers du personnage de Murray, l’enquêteur, on découvre son épouse bipolaire, quasi ingérable. Les chapitres où Sarah, son épouse, sont évoqués, semblent un peu « extérieurs » à l’intrigue mais il transpire la tendresse et ça contrebalance l’histoire d’Anna, qui s’avère bien plus noire que prévue. La fin est plutôt bienvenue, ni cynique, ni bêtement hollywoodienne. Agréable à lire, le roman n’a pourtant pas la force de « Je te vois » ni même de « Te laisser partir », sans doute à cause d’une intrigue un peu trop statique et à des personnages auxquels on a un peu de mal à s’attacher ou s’identifier.
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