Encore plus de découvertes, auteurs à suivre et lectures indispensables
C'est l'une des plus grandes affaires criminelles du XXe siècle. Le 3 juin 1974, à Marseille, Marie-Dolorès Rambla, huit ans, est enlevée sous les yeux de son petit frère, Jean-Baptiste, puis retrouvée morte deux jours plus tard.
Condamné à mort pour ce crime, Christian Ranucci sera guillotiné le 28 juillet 1976. Depuis, sa culpabilité a été remise en cause par l'écrivain Gilles Perrault dans son livre Le Pull-over rouge.
Quarante ans plus tard, Jean-Baptiste Rambla a tué deux femmes. Il est devenu un criminel à son tour. Devant les psychiatres, il invoque le fantôme de Ranucci qui le hante et ceux qui, selon lui, ont « volé la vérité ». En revenant sur l'affaire Ranucci, appelée aussi l'affaire « du pull-over rouge », Agnès Grossmann retrace la tragédie de la famille Rambla, anéantie par la perte et le chagrin, emportée sans ménagement dans la tourmente judiciaire et broyée par la machine médiatique.
Ce récit humain, impressionnant, au plus près des faits et de la vérité, raconte aussi toute une époque, celle du débat passionné sur l'abolition de la peine de mort.
Encore plus de découvertes, auteurs à suivre et lectures indispensables
Ce document qui trouve autour de l’affaire Ranucci et de ses conséquences à long terme, fait divers atroce qui a défrayé la chronique dans les années 70 m’a au départ un peu effrayé. Refaire une enquête qui a déjà fait couler tant d’encre, est-ce utile ?
Eh bien oui, pour ce qui est révélé. En effet, j’en étais resté à la notion d’erreur judiciaire, ayant amené un des derniers condamnés à mort en France, à être décapité pour un crime qu’il n’avait pas commis, cet aspect des choses ayant été révélé par le best-seller de Gilles Perrault, Le pull over rouge . Première surprise donc de découvrir que le contenu de cette contre-enquête était un texte cousu de fil blanc, l’auteur ayant pris beaucoup de liberté avec les faits, jusqu’à les ré-interprèter pour finalement argumenter un procès à charge contre la peine de mort. Et c’est là qu’est le piège. Le but est louable, mais les moyens délétères, pour cette famille endeuillée qui se voit propulsée au devant de la scène politique sur un combat qui n’est pas le sien.
Quant aux suites tellement dramatiques de l’affaire, deux meurtres commis par le frère de la petite victime, des années plus tard, alors que l’enfant puis le jeune adulte n’a jamais pu se défaire de la culpabilité de ne pas avoir sauvé sa soeur, la réalité dépasse la fiction !
Quelques faux pas dans les propos :
"Mais il n'y a aucune certitude scientifique; On n'a pas encore découvert l'ADN" !
Si, si : en 1963 !
Par ailleurs des précisions peu contributives, l'éclipse solaire qui a lieu le jour du rapt de l'enfant. Pas forcément utile, même pour recréer le contexte.
Agnès Grossman décrit l’ensemble sans pathos, avec l’objectivité d’une journaliste qui tente de faire éclater la vérité, polluée par la médiatisation de ces affaires. Si l’écriture est plutôt sobre (on n’est pas chez Jaenada) , le récit se parcourt avec intérêt, d’autant que l’affaire a de quoi laisser perplexe.
Ça vous dit quelque chose l'Affaire du Pull-Over Rouge ?
C'est l'histoire de la petite Marie-Dolorès Rambla, et de son meurtrier, Christian Ranucci, condamné à mort et exécuté le 28 juillet 1976, liés pour toujours dans l'histoire judiciaire française.
D'abord parce que Christian Ranucci, 22 ans au moment de son exécution a été l'un des derniers condamnés à mort de l'histoire de France, à un moment où les débats sur l'abolition de la peine de mort étaient déjà vifs dans l'opinion publique.
Ensuite, et c'est pour cela que je connaissais cette affaire, parce qu'on a fait de Ranucci le symbole de l'erreur judiciaire, notamment grâce au livre de Gilles Perrault « Le pull-over rouge », qui a érigé en victime celui qui n'a jamais été qu'un assassin.
Enfin, parce que l'on retrouve Jean-Baptiste Rambla, le petit frère de l'enfant assassinée, celui qui était aux côtés de sa soeur le jour de l'enlèvement, sur les bancs des accusés près de 40 ans plus tard, condamné pour le meurtre de deux femmes.
La journaliste Agnès Grossmann s'est emparée de cette affaire : elle revient sur les faits, les aveux de Ranucci, les témoignages, les enjeux d'une affaire qui aura suscité l'émotion oui, le débat assurément et qui aura également servi la cause de l'abolition de la peine de mort malgré toutes les approximations de ceux qui se sont empressés de crier à l'erreur judiciaire.
A. Grossmann analyse également les conséquences de cette affaire très médiatisée sur la famille Rambla. Sur Jean-Baptiste évidemment, qui affirma lors de son procès avoir été hanté toute son existence par le fantôme de Ranucci mais aussi pour le père, l'infatigable Pierre Rambla auquel Grossmann rend un vibrant hommage.
Une enquête impressionnante, qui cherche à rétablir la vérité des faits, et dresse en filigrane le portrait d'une époque, pas si lointaine, où on se demandait encore si la peine de mort était justifiée.
Un travail remarquable, pour les passionnés d'affaires judiciaires, et tous les autres !
Je suis de la génération Mitterrand donc Badinter. Pour moi l’abolition de la peine de mort s’est inscrite dans la normalité du pays des droits de l’homme. Comment la vie d’un enfant victime collatérale t’elle à ce point oublié dans la prise en charge de l’affaire par la justice ?
Comment un romancier, c’est-à-dire un non spécialiste de la justice a t’il pu renverser à ce point les opinions, en occupant toute la place dans les médias, régulièrement jetant à chaque fois l’opprobre sur une famille qui n’en finissait pas de pas faire son deuil ?
Une grosse claque, je crois que je ne pourrai plus jamais porté de pull rouge ni moi, ni mes enfants…
«Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » Fable de Jean de la Fontaine
«Les animaux malades de la peste »
Retour sur un jugement, une enquête policière qui devrait se lire facilement, mais nous tenons un petit livre très complexe, l’histoire de deux familles échouées, celle de la victime et celle du bourreau, lorsqu’un écrivain à sensation rendu célèbre avec le fameux «Pull-over rouge» inverse la tendance, remet en question la sentence et parvient à retourner l’opinion publique. Et c’est l’escalade, « le mal » change de camp, la famille de la victime devient bourreau au grès de rebondissements hallucinants…
«En infusant le doute dans l'affaire Ranucci, Gilles Perrault a aussi créé une énigme dont les médias vont s'emparer. L'affaire judiciaire des Rambla, qui se confond maintenant dans la plupart des esprits avec celle du «Pull-over rouge» va devenir ce que l'on appelle dans la presse un marronnier c'est-à-dire un sujet sur lequel on peut revenir régulièrement et de façon inépuisable »
Merci à Agnès Grossmann pour ce travail titanesque, ce récit détaillé et captivant, fpsychologue-profileuse à la plume toujours précise, incisive si nécessaire… Des années de bataille et de débats houleux vont captiver la France entière de 1970 à 80 -dernier pays en Europe à guillotiner ses condamnés- jusqu'à l'abolition de la peine de mort en 1976.
Super intéressant ! Au-delà du drame, de cette période abolitionniste et de grands changements, ce livre a fait surgir en moi moult souvenirs et anecdotes heureux de mon enfance, avec ses chansons, émissions, bonbons…
En décembre 2020, à la cour d’assises de Toulouse, s’ouvre le procès de Jean-Baptiste Rambla, cinquantenaire, pour le meurtre d’une femme, commis en 2017 alors qu’il était en libération conditionnelle suite à un autre meurtre d’une jeune femme commis en 2004.
Jean-Baptiste Rambla est le frère de Marie-Dolorès Rambla, assassinée en 1974 par Christian Ranucci, guillotiné en 1976 pour ce crime très médiatisé.
Ce document, très renseigné, nous replonge dans ce drame qui divisa la France et toucha de plein fouet la famille Rambla, plus particulièrement Jean-Baptiste dont la vie fût détruite. En effet il fût, dans cette affaire, le seul témoin visuel capable d’identifier le meurtrier et sa voiture, il n’avait que six ans !
Avec Agnès Grossmann, nous remontons le fil de l’enquête, les faits qui se sont déroulés lors de cette sinistre journée du 3 juin 1974, les désastres pour cette famille de la médiatisation de l’affaire, de la sortie du livre « Le pull-over rouge » de Gilles Perrault en 1978 qui se voulait une contre-enquête et qui est démonté ici, et de la sortie du film du même nom en 1979, où la culpabilité de Ranucci était remise en question.
Dans cette famille dévastée où il n’y a aucune place pour l’oubli et le pardon, personne ne s’est véritablement inquiété des conséquences psychologiques de cette affaire sur ce jeune garçon puis cet adolescent, joyeux et admiratif de sa sœur ainée, qui s’en voudra éternellement de ne pas l’avoir protégée, se renferme en lui-même, perd le sommeil, cauchemarde.
Ce document retrace également le cheminement vers l’abolition de la peine de mort. Par un malheureux concours de circonstances, le jugement de l’affaire Ranucci a lieu 6 semaines après que Patrick Henry ait assassiné le petit Philippe Bertrand, fait qui fût déterminant dans ce contexte anxiogène car la grâce présidentielle fût refusée à Ranucci.
Jean perd son innocence, celui qui a enlevé et tué sa soeur lui a aussi volé son enfance. Il est prisonnier de ce drame, il est cloué au sol, il ne pourra plus prendre son envol. Il est aspiré par le vide que Marie-Dolorès a laissé, il vit désormais dans son ombre. Depuis l'âge de six ans, il n'a plus d'avenir, il est devenu transparent. La victime va se transformer en meurtrier.
Agnès Grossman décrit parfaitement le traumatisme subit par Jean Rambla et ses parents. L'impossibilité de connaître l'intimité du deuil face au déchainement des médias, il explique le drame à venir. Une souffrance continuelle, l'appartement familial si joyeux qui devient un caveau, la famille qui explose, la cocaïne pour oublier
Agnès Grossman reprend tout depuis le début : un homme qui invite une fillette à l'aider à chercher son chien noir, la découverte du petit cadavre abandonné, les aveux de Ranucci, son mépris lors du procès, le climat de haine. Il nous raconte de manière glaçante les vingt minutes entre le moment où on a réveillé Ranucci dans sa cellule et celui où le couperet est tombé sur sa tête bien positionnée sur la guillotine. le débat sur la peine de mort qui s'installe ensuite.
Elle démonte avec brio les arguments développés par Gilles Perrault dans son livre « le pull-over rouge », l'écrivain prend des libertés avec la vérité pour démontrer l'innocence de Ranucci et faire naître le doute dans l'opinion publique Ce livre et son adaptation cinématographique deviennent le cheval de Troie des partisans de l'abolition de la peine de mort. le mal est fait, les parents de Jean passent du statut de victimes à celui de coupables, coupables d'avoir fait guillotiner un innocent.
C'est un récit minutieux, Agnès Grossman sait reconstituer avec objectivité le parcours tragique d'un homme et de sa famille disloqués, emportés par la tourmente médiatique. Avec une écriture concise et précise, elle nous replonge dans les années 70, et le débat sur la peine de mort qui suscite des passions. C'est un livre qui m'a intéressé par son souci permanent d'essayer de comprendre comment un enfant de six ans peut se transformer en meurtrier.
Un grand merci aux éditions Des Presses de la Cité et à Babelio pour leur confiance.
Un récit judiciaire sur Jean Baptiste Rambla qui est convoqué à son second procès pour le meurtre d'une deuxième femme.
Jean Baptiste Rambla n'est pas un criminel « normal ». Il est le « Petit Jean » de l'affaire Ranucci, dans les années 70 : il est le petit frère de Marie Dolorés, la petite fille enlevée, assassinée à Marseille.
Il s'agit de l'affaire du « pull-over rouge » qui était un texte percutant de Gilles Perrault, sur une erreur judiciaire et un plaidoyer contre la peine de mort.
« Tout le problème avec la peine de mort, c'est qu'elle est une peine absolue et définitive administrée dans un monde où tout est relatif et en mouvement. » (p150).
Une image récurrente du chien noir, celui que devait chercher le Petit Jean et sa soeur Marie Dolorés, l'opinion publique qui change d'avis.
Des « accusés « deviennent des victimes, des victimes deviennent des accusés. Après la parution et le succès du livre de Gilles Perrault « le pull-over rouge », la famille Rambla va changer de statut, de victimes, ils deviennent l'objet d'un changement de l'opinion publique, ils auraient tué le présumé assassin de leur fille, de leur soeur.
Parler d'un fait divers et de son implication dans les vies des proches : l'affaire Rannuci était un fait divers terrible puis est devenue une affaire médiatique, politique, qui a duré de nombreuses années, mais que sont devenus les membres de la famille Rambla : le père qui a fait de cette affaire une affaire personnelle, militance et ne jamais rien lâcher et le petit jean. Et plusieurs années plus tard, le petit Jean devient un « personnage » de fait divers car il va commettre deux féminicides et ne cessera de revenir à ce fameux 3 juin 1974.
Un livre qui parle très bien de la vie judiciaire, médiatique, politique autour de cette première affaire et de la campagne contre la peine de mort et de son abolition. Ce livre pose aussi la question du suivi des victimes, collatéraux de crime, que ce soient les familles des criminels (portrait de la mère de Ranucci qui n'a jamais cru à son inculpation) ou des membres de familles des victimes (le petit Jean n'a jamais été écouté, aidé psychologiquement, il devenu un « héros » puis un accusé)
L'auteure démontre aussi le rôle excessif du rôle de la parution d'un livre, « du pull-over rouge », et de sa récupération politique, médiatique, de rôles d'avocats qui se sont « servis » de certaines affaires pour se faire connaître. Elle parle aussi très bien de l'opinion publique et de son « utilisation » par les politiques, par les médias. Ce live questionne beaucoup sur notre rapport à la justice, aux meurtres, à nos opinions face à des affaires, à des faits divers et à leur utilisation.
Retour sur une Affaire qui marqua les esprits, celle dite du Pull-over rouge. Le destin tragique de cette petite fille, Marie-Dolorès Rambla, qui, un jour de juin 1974, alors qu'elle jouait avec son petit frère Jean-Baptiste, en bas de son immeuble à Marseille, a disparu dans la voiture d'un inconnu prétendant chercher son chien. Après l'inquiétude, l'horreur, en découvrant le cadavre de la petite fille quelques jours plus tard. Christian Ranucci, suspect n°1, sera confondu à cause de son véhicule. Il sera finalement jugé et guillotiné en juin 1976.
Agnès Grossmann n'apporte pas d'éléments nouveaux sur cette histoire tristement célèbre, et sur laquelle tout (ou presque) a été dit, mais porte son récit sur les personnages qui seront impactés par ce drame, et en premier lieu les victimes directes, et collatérales. Jean-Baptiste Rambla, qui avait six ans à l'époque, a vu cet inconnu, mais ne reconnaîtra pas Ranucci lorsqu'il lui sera présenté par la police. Il portera toute sa vie une culpabilité dont il n'arrivera pas à se défaire.
J'ai trouvé l'approche de l'auteure intéressante, bien que par moments peu objective. Les critiques à l'égard de la thèse de Gilles Perrault et de sa plume jugée « romanesque » ont toutefois, il me semble, été le fruit d'un travail qu'il a mené, même si des doutes subsistent encore sur l'innocence ou non de Ranucci. Cette innocence présumée de Ranucci dont plusieurs personnalités se faisaient l'écho, parmi lesquelles Robert Badinter, qui par sa loi de 1981 abolissait la peine de mort, sera vécue comme un nouveau drame par la famille Rambla. Les travers et failles de la justice sont ici peu, voire pas du tout évoqués, et la thèse de Perrault, qui avait justement pointé ces faiblesses, peut alors paraître romanesque. Lorsque j'ai lu il y a quelques années le livre de Perrault, j'avais compris que cette affaire avait servi la cause abolitionniste, en raison des doutes qui subsistaient encore lors du verdict. Mais il ne s'agit pas de cela ici en effet, car Agnès Grossmann part du principe que Christian Ranucci est coupable.
J'ai été particulièrement touchée par la détresse du père de Marie-Dolorès, Pierre Rambla, immigré espagnol qui a fui la misère andalouse des années 1960 pour tenter de construire une nouvelle vie en France, pays d'Eldorado pour tant d'immigrés. Arriver dans une cité HLM, à l'époque, c'était déjà une vie meilleure. C'est triste, et cette douleur, j'ignore comment lui et sa famille ont réussi à la supporter. Ce livre est aussi à mon avis une manière de saluer le courage de cette famille dont la douleur a été sans doute méprisée, au profit du personnage de Ranucci et de la cause qu'il a pu représenter sans même en être conscient lui-même. L'isolement et l'incompréhension que la famille a dû ressentir est bien décrite ici, et je salue le travail édifiant d'Agnès Grossmann.
Je remercie Net Galley pour l'envoi de cet ouvrage que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt.
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