Lire ces quelques douceurs à savourer sans modération !
Bernard Quiriny peint dans un savoureux roman la vie mouvementée des habitants d'un immeuble. Quand un mystérieux groupe immobilier parvient à racheter « le petit manoir » de la rue Mayerling dans le centre-ville, c'est la surprise générale dans la petite ville de Rouvières. Le chantier démarre : la vieille maison est démolie et « le Mayerling », résidence de standing, ne tarde pas à sortir de terre. L'ennui, c'est que, sous ses apparences cossues, le Mayerling est un immeuble de piètre qualité : un assemblage de clapiers en béton mal insonorisés, mal finis, où les voisins sont autant d'ennemis. Surtout, ces habitants ne tardent pas à découvrir que le Mayerling n'est pas du tout un immeuble ordinaire... Ce roman, aussi drôle que grinçant, offre une satire de l'urbanisme qui saccage l'environnement, de la promotion immobilière et du bétonnage à tout crin. De situations cocasses en dérapages incontrôlables, le narrateur retrace avec beaucoup d'humour le naufrage d'une communauté de voisins aux tensions exacerbées.
Lire ces quelques douceurs à savourer sans modération !
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Si, comme beaucoup de Belges, vous avez une brique dans le ventre, la lecture de ce roman va vous la rendre particulièrement indigeste.
La résidence Mayerling est un immeuble à appartements de haut standing, fraîchement sorti de terre à Rouvières, paisible petite ville de province. Les candidats à l’achat et au bonheur immobilier se précipitent sur cette promesse de luxe et de modernité, de calme et de sécurité entre gens de bonne compagnie.
Un nid douillet, un rêve, qui va pourtant se transformer en taudis et virer au cauchemar.
Des voisins bruyants et irrespectueux, des fenêtres qui ne se ferment/ne s’ouvrent pas, la plomberie qui coule goutte à goutte ou à torrents, les sanitaires qui refoulent les horreurs censées y disparaître, les caves squattées par d’épouvantables malpropres sans-gêne, des garages où l’on peut à peiner parquer une trottinette, des poubelles qui ne sont pas collectées, et tout ce qui peut arriver de pire dans un tel habitat collectif, jusqu’à engendrer changements de comportements, fantômes, dépressions et violences.
Mais que se passe-t-il donc au Mayerling ?
Malfaçons, malversations, malédiction ?
Il semble bien qu’en l’espèce, le coupable soit (rien que ça!) l’immeuble lui-même. La vengeance du béton sur les humains, coupables de vouloir s’entasser dans des cellules empilées et semblables les unes aux autres ?
Quoi qu’il en soit, la créature se rebelle contre ses créateurs, et en l’occurrence le combat est titanesque. Un noyau dur d’habitants du Mayerling constitue une société secrète et entend bien mater le monstre par tous les moyens (oui, tous), quitte à déclencher une guerre destructrice, sans quartiers ni prisonniers.
Un immeuble maléfique, un cauchemar immobilier comme on espère ne jamais en vivre et qui tourne au drame, rien que du glauque et du terrible, et pourtant l’auteur en fait un conte fantastique cocasse et jubilatoire, bourré d’ironie. Il croque à merveille les relations de voisinage, les petites et grandes catastrophes typiques de ce genre d’immeuble, et il mène une charge virulente contre toute la chaîne immobilière, des architectes aux agents en passant par les promoteurs et l’administration de l’urbanisme.
Un roman addictif et jouissif, mais néanmoins angoissant quand on réalise que, dans ce type d’habitat, il suffit finalement de peu de choses pour que son « chez soi », censé être l’ultime abri, l’ultime refuge, devienne soudain inconfortable, insupportable, invivable.
L’affaire Mayerling De Bernard Quiriny
@rivagespoche
Premières phrases : » J’aime bien les publicités pour les programmes immobiliers. Je ne manque jamais de les admirer à la devanture des agences. »
Bonjour, vous cherchez un logement, du t2 au t5, notre résidence de standing est faite pour vous, construite au cœur de la ville de Rouvières entre le BVD Voltaire et la rue Mayerling à l’emplacement de l’ancien manoir Ramut : le Mayerling vous attends !! Hâtez-vous !!!
Ce que l’annonce ne dit pas, ce sont les évènements inquiétants et angoissants qui apparaissent sitôt les cartons vidées et la vaisselle rangée. D’aucuns changent radicalement de personnalité en entrant dans la copropriété, d’autres sentent d’étranges présences dans leur appartement et enfin certains voisins sont disons devenus vraiment étranges.
Le Mayerling serait-il capable de faire surgir le côté obscur de tous les habitants qui ont acheté ou loué un logement ?
Cependant et c’est votre droit si vous souhaitez voir votre vie parfaite et heureuse sombrer en quelques jours … alors installez-vous dans cette résidence flambant neuve.
La construction du texte est vraiment agréable, une multitude de paragraphes et une rédaction sous forme d’enquête donnent un rythme vraiment dynamique à l’ensemble.
La qualité d’écriture est indéniable et le plaisir vraiment présent dans cette lecture très originale.
Emma aime
-le rythme du texte
-L’originalité de l’histoire
-se dire qu’un jour elle détruira un mur.
LOUFOQUE... MAIS PAS QUE
L'affaire Mayerling est un roman drôlement barré comme vous en verrez peu avec une histoire complètement perchée et des personnages totalement farfelus. Derrière ces apparences foldingues, se cache une satire sociale finement pensée sur la bétonisation de nos centre-villes. Le lecteur est invité à suivre le destin du Mayerling, une résidence de standing érigée en lieu et place d'un vieux manoir dans la petite ville de Rouvières, et de ses habitants malmenés par des forces supérieures. Entre les problèmes de plomberie des Lequennec, d'insonorisation de M. Paul, d'effluves malodorantes de Mme Meunier ou de libido débridée de Mme Camy, on assiste aux heurs et malheurs (surtout aux malheurs) de ceux qui ont placé dans le Mayerling, tous leurs espoirs de vie confortable et paisible.
Construit en trois parties (l'avant Mayerling, la vie à Mayerling et l'après), ce roman enchaîne les situations ubuesques sur fond de fantastique. Pourtant, derrière le grotesque se cache un plaidoyer pas si loufoque que ça sur l'urbanisme sauvage qui dénature les villes à la recherche d'un profit immédiat en se souciant comme d'une guigne du bien-être des résidents et des riverains. Un roman que j'ai trouvé finalement aussi enrichissant que divertissant.
Copropriétaires à terre
En racontant les déboires de copropriétaires d’une résidence dite de Standing, Le Mayerling, Bernard Quiriny s’en prend férocement à tout un système.
Mayerling vous rappellera peut-être la tragédie de l'archiduc Rodolphe et de Mary Vetsera. Et si le visuel choisi pour le bandeau de couverture peut aussi vous y faire penser, oubliez-le. Car Bernard Quiriny est à mille lieues du récit historique. Le Mayerling dont il est question ici est un immeuble sis à Rouvières, «ville française d’environ 250000 habitants (350000 avec l’agglomération), rue Mayerling.»
Déambulant dans cette ville de province, le narrateur va confier à son acolyte Braque l’intérêt qu’il porte aux opérations immobilières et plus particulièrement à la stratégie de communication employée. Expliquant et détaillant combien «les annonces pour les programmes immobiliers sont un genre en soi, codifié subtilement», il va nous en faire la démonstration avec la construction de cet immeuble de cinq étages confiée à une société espagnole.
Tout semble ici avoir été conçu pour le bonheur des futurs résidents, y compris le bout de nature adjacent. Si bien que les appartements se vendent rapidement et qu’à l’issue du chantier la quasi-totalité du Mayerling est occupé.
Comme pour une pièce de théâtre Bernard Quiriny nous offre la distribution détaillée des rôles. Du rez-de-chaussée au cinquième étage, il y a là un microcosme représentatif de la population. De la famille bourgeoise aux étudiants, du couple de retraités au célibataire sans oublier les primo-accédents qui ont mis toute leur épargne dans cet investissement, dans ce rêve de petit paradis.
Seulement voilà, dès les premiers jours, il faut bien se rendre compte que malgré la promesse des agences, on est bien loin du rêve, car déjà des malfaçons apparaissent.
Bien entendu, dans l’euphorie de la nouveauté, on s’imagine qu’il faut bien essuyer les plâtres, que ces ennuis au démarrage ne seront bientôt qu’un vague souvenir…
C’est pourtant bien le contraire qui va arriver, les ennuis vont aller crescendo. Les murs, les canalisations, le bruit, les parties communes, la cave: à tous les niveaux la colère gronde. La tension va croître.
« Il faudrait réaliser le rêve de Perec, dans sa Vie mode d’emploi: tomber la façade d’un immeuble (mais moderne, cette fois), sans que les habitants s’en rendent compte, pour les observer. Comme les appartements d’aujourd’hui, type Mayerling, sont tous identiques et superposés parfaitement, avec les toilettes en enfilade pour économiser sur la plomberie, on verrait ce spectacle fascinant de gens qui, littéralement, se chient sur la tête: le résident du quatrième sur celui du troisième, celui-ci sur celui du deuxième, etc. Cela me vient toujours à l’esprit quand j’utilise les toilettes dans un immeuble: j’imagine qu’au-dessus de moi, tout près, le voisin plié en deux, pantalon sur les chevilles, se livre aux mêmes activités honteuses, et que si l’on ôtait d’un coup le béton qui nous sépare tout tomberait droit sur mon crâne. »
Et de fait, dans le jardinet de Mme Meunier finit par atterrir un bloc de béton énorme tombé des étages. Fort heureusement « elle était loin de chez elle, internée depuis quelques semaines à l’asile de Rouvières, où elle continuait sa collection d’ordures qu’elle entassait sous son lit. »
Car l’auteur s’intéresse d’abord à l’immobilier sous l’angle sociologique, nous donnant à voir les effets psychologiques de cette résidence qui va engloutir les rêves des uns et des autres, qui va entraîner des comportements étranges une fois que la désillusion et la colère auront gagné tous les résidents, notamment après qu’ils aient appris que leur promoteur avait fait faillite. De la révolte individuelle à la dynamique de groupe, le spectacle est permanent, la tension aussi palpable que dans une cocotte-minute.
« Une assemblée générale de copropriétaires, quel spectacle passionnant! C’est un chaudron, une arène, un ring où l’on règle ses comptes, publiquement, avec tous ses voisins qu’on déteste; mais il faut continuer de cohabiter ensuite avec eux, d’où la difficulté: frapper fort pour soulager son cœur, mais pas trop, pour éviter la guerre. C’est aussi une épreuve de stratégie. Il faut passer des alliances diverses, en fonction des sujets; tel voisin insupportable sur le chapitre du bruit peut se révéler un partenaire précieux dans une coalition visant à faire obstacle à telle autre décision »
Dans ce roman qui risque de donner des cauchemars à tous ceux qui rêvent d’acheter un appartement, la guerre va finalement être déclarée.
Bernard Quiriny réussit là un conte moderne, une tragi-comédie en béton armé! http://urlz.fr/76Lt
Un sujet qui m'intéresse, surtout s'il est traité avec humeur, par un auteur que je vais découvrir, voilà pourquoi j'aimerais beaucoup lire "L'affaire Mayerling" de Bernard QUIRINY.
Sur un sujet assez inhabituel en littérature, Bernard Quiriny propose une histoire originale, pleine d'humour et de fantaisie, et qui traite mine de rien de quelques sujets de société. Une lecture agréable !
Perplexe et séduite à la fois ... Le roman est curieusement construit, c'est à la fois agaçant et attirant. L'histoire tourne avec humour (noir) autour d'un immeuble et de ses occupants, tous un peu bizarres et prêts à en découdre, suffisamment cruels pour déclencher des mini-guerres et quelques tornades. Serait-ce une critique glaciale de l'urbanisme ou un thriller immobilier ? Difficile à classer, ce texte interpelle mais manque peut-être d'un petit quelque chose qui pourrait faire décoller le lecteur. Pour ma part, je suis restée en attente, alors que les 50 premières me laissaient espérer davantage.
un livre original, humoristique à lire sans se prendre la tête. Une plage de détente simplement....
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