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L'abolition des privilèges

Couverture du livre « L'abolition des privilèges » de Bertrand Guillot aux éditions Les Avrils
  • Date de parution :
  • Editeur : Les Avrils
  • EAN : 9782383110033
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

C'est un État en déficit chronique, ou les plus riches échappent a l'impôt. Un régime a bout de souffle. Un peuple a bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloque , en proie aux caprices d'un climat déréglé. Telle est la France a l'été 1789. Jusqu'a ... Voir plus

C'est un État en déficit chronique, ou les plus riches échappent a l'impôt. Un régime a bout de souffle. Un peuple a bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloque , en proie aux caprices d'un climat déréglé. Telle est la France a l'été 1789. Jusqu'a ce qu'en une nuit, a Versailles, tout bascule. C'est la Nuit du 4 août.

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Avis (7)

  • De la nuit du 4 août 1789, je ne savais rien. Oui, je l’avoue, la Révolution française ne m’a jamais passionnée, et m’a même provoqué un ras-le-bol lors du Bicentenaire.

    A priori, ce roman n’était pas pour moi, et pourtant, j’ai apprécié ma lecture.

    L’auteur suit quelques personnages :...
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    De la nuit du 4 août 1789, je ne savais rien. Oui, je l’avoue, la Révolution française ne m’a jamais passionnée, et m’a même provoqué un ras-le-bol lors du Bicentenaire.

    A priori, ce roman n’était pas pour moi, et pourtant, j’ai apprécié ma lecture.

    L’auteur suit quelques personnages : d’Eprémesnil qui retourne sa veste mais a l’aissé passé son moment ; l’abbé Chevallier et sa folie complotiste ; Necker (je le connais celui-ci) qui va et qui vient et dont la fille n’est autre que Mme de Staël.

    Et bien sûr Louis XVI qui veut bien faire et qui acquiesce à presque toutes les propositions.

    J’ai aimé les pics et parallèles avec l’état du pays actuel.

    J’ai aimé les quelques envolées lyriques toujours à propos.

    J’ai découvert que dans les cahiers de doléances, personne ne voulait spécialement en finir avec les privilèges, mais que, suite à un banquet bien arrosé, les députés, sans doute un peu pompettes, se sont laissés emporter à déclarer la fin des privilèges, même les Bretons.

    J’ai découvert que la sténo avait été inventé à cette époque, alors appelée logogramme.

    Enfin, j’ai aimé que ce roman démontre que l’on n’en fini jamais vraiment avec les privilèges.

    Quelques citations :

    Au soleil couchant, le royaume de France n’était qu’une fédération de provinces hétéroclites ; au matin du 5 août, c’est un pays unifié qui va se réveiller. Une seule nation, un seul droit, un seul régime. (p.201)

    Il y avait un plan. Il a été dépassé, débordé mais Chjapelier, Fréteau et quelques autres ont accepté l’imprévu. Après des décennies de blocage, mille députés ensemble ont accepté de se laisser transformer, d’abandonner leurs avantages particuliers au profit d’une idée bien plus grande qu’eux. Voilà comment cette nuit résonne encore. (p.202)

    Si je n’avais pas peur des anachronismes, je dirais que Louis XVI est un des premiers anticapitalistes de l’Histoire. (p.236)

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la salle des menus-plaisirs (j’adore ce nom) dans laquelle se déroule les débats et les avancées.

    https://alexmotamots.fr/labolition-des-privileges-bertrand-guillot/

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  • 4 août 1789 : Abolition des privilèges
    Cette date que je connais encore par cœur, 25 ans après l’avoir apprise à l’école. Date que tous les écoliers connaissent !
    Mais connaissons nous le détail de cette nuit qui a changé l’histoire de la France ? Comment s’est-elle déroulée ? Qui a voté cette...
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    4 août 1789 : Abolition des privilèges
    Cette date que je connais encore par cœur, 25 ans après l’avoir apprise à l’école. Date que tous les écoliers connaissent !
    Mais connaissons nous le détail de cette nuit qui a changé l’histoire de la France ? Comment s’est-elle déroulée ? Qui a voté cette abolition ? Quels hommes se cachent derrière ce basculement, cette idée ? Était-ce prévu depuis plusieurs mois ou une succession de surenchères ? De nombreuses questions…..

    Alors au début (les 30 premières pages), j’ai complètement été dérouté par cette lecture qui ressemblait davantage à un manuel d’histoire qu’à un roman…. Une multitude de personnages difficiles à mémoriser ! J’ai même hésité à le poser pour le lire plus tard…..
    Et quelle erreur j’aurai fait !
    Très rapidement finalement, j’ai été happée par l’histoire, par ces inconnus qui par une nuit d’été ont marqué l’histoire, ont osé abolir des années de privilèges injustes…des privilèges des nobles, des évêques, des régions, de la chasse…..une France ou les riches ne payaient pas d’impôts ! Ou les régions avaient des régimes indépendants…..

    J’ai assisté à cette nuit où tout a basculé ! J’étais dans la salle ! J’ai vécu ce moment historique mais aussi le cheminement, la préparation, l’émulation des idées, le besoin de changement ! J’ai assisté à la naissance de la France moderne !
    L’auteur réussit avec brio à rendre ce roman historique vivant !
    C’est passionnant ! Et très documenté !
    La construction est originale, l’auteur intervient et nous dévoile son processus de création du roman, ses recherches, mais surtout il fait des liens avec notre politique actuelle et le tout non dénué d’humour !
    Et si des années après rien avait changé ? La dette, les élites…..
    Alors évidemment je ne peux que le conseiller à tous les amoureux d’histoire mais pas que !
    Un très grand coup de cœur ❤️

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  • M. Bertrand Guillot nous livre le récit d’une nuit de l’année 1789, celle du 4 août, dans son ouvrage « L’abolition des privilèges ».

    Oui, car pour ceux qui auraient séché les cours d’histoire, c’est bien ce grand moment de l’abolition des privilèges qui se déroule par cette nuit d’un été...
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    M. Bertrand Guillot nous livre le récit d’une nuit de l’année 1789, celle du 4 août, dans son ouvrage « L’abolition des privilèges ».

    Oui, car pour ceux qui auraient séché les cours d’histoire, c’est bien ce grand moment de l’abolition des privilèges qui se déroule par cette nuit d’un été révolutionnaire. Mais attention, même ceux qui ont suivi le plus attentivement du monde leur cours d’Histoire sont des lecteurs potentiels de ce formidable livre. Car M. Guillot a parfaitement bien fait les choses : il va plus loin que les quelques lignes des manuels scolaires et nous rend vivant la fougue des débats de l’Assemblée Nationale de l’époque, ainsi que les doutes et les atermoiements de ceux qui la composent. D’ailleurs, si vous croyez tous connaître tous les membres de cette Assemblée, avez-vous déjà entendu parler d’Adrien Duquesnoy, de Joseph Delaville, de Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil, de Guy-Jean-Baptiste Target, de Guy-Gabriel-François-Marie Le Guen de Kerangal ? Si oui, vous avez une bonne connaissance des débateurs de l’hôtel des Menus Plaisirs à Versailles (ou vous avez déjà lu ce livre). Si non, je ne peux que vous invitez à vous plonger dans les pages de ce récit historique de la fin de l’Ancien Régime. Vous apprendrez, entre autres, que les fameux privilèges dont il est question ne sont pas uniquement ceux de la noblesse et du clergé, et que beaucoup des cahiers de doléances ne voulaient point les supprimer.

    Pour ceux qui doutent encore et pensent qu’ils vont subir un pesant et indigeste livre d’histoire, sachez qu’il s’agit ici d’un récit très libre des évènements. M. Guillot n’est pas historien, et même s’il a effectué un travail de documentation ultra solide et conséquent, il parvient à le faire oublier par son style qui mobilise notre langue contemporaine et notre grille de lecture du XXIème siècle pour nous rendre accessible ces lointains évènements. On se prend même souvent à imaginer que les pensées de certains des protagonistes ne sont pas si éloignées des nôtres, et à réaliser que leurs problèmes sont fort semblables à nos modernes questionnements. Et, last but not least, la plume alerte de l’auteur distille un humour plein d’à-propos très appréciable qui rend encore plus savoureuse cette très enrichissante lecture.

    En bref, un livre passionnant et à mon avis indispensable à la compréhension du monde et de sa complexité.

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  • « L’abolition des privilèges » est un récit très vivant des évènements de la nuit du 4 août 1789. S’il est nourri par l’imposant travail sur les archives d’époque de l’auteur, il n’en est pas moins très clair et accessible. Il est écrit dans une langue parfois familière et truffée de mise en...
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    « L’abolition des privilèges » est un récit très vivant des évènements de la nuit du 4 août 1789. S’il est nourri par l’imposant travail sur les archives d’époque de l’auteur, il n’en est pas moins très clair et accessible. Il est écrit dans une langue parfois familière et truffée de mise en perspective des réalités historiques de l’époque avec notre propre grille de décodage contemporaine. L’auteur se situe au-delà du récit stricto sensu des évènements successifs qui ont abouti à cette abolition pure et simple des privilèges. En effet, avec le recul, on peut avoir l’impression que les privilèges de la noblesse et du clergé devaient forcément tomber, que leur disparition était dans l’ère du temps, comme un des éléments impératifs de la révolution. Pourtant, en lisant ce livre, on se rend compte qu’il n’en est rien et qu’elle ne figure même pas dans les cahiers de doléances. Au contraire, elle est le fruit d’un ensemble de circonstances et d’une convergence difficile à imaginer à l’époque. C’est toute la force de Bertrand Guillot de parvenir à totalement déconstruire la chaîne d’évènements, de décisions et même de ressorts psychologiques qui ont permis d’aboutir à ce résultat.


    Un livre qui trouve un écho contemporain intéressant dans la persistance de certaines privilèges actuels et les difficultés à réformer ou faire valoir une autre manière de vivre ou de fonctionner collectivement. Une superbe lecture !

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  • On a parfois l’impression de tout connaître de cette année 1789 et de celles qui ont suivi. La prise de la Bastille le 14 juillet, la fin des privilèges votée le 4 août, la mort de Louis XVI en 1793... Mais finalement, serait-on capable de dire avec précision de quels privilèges il s’agissait et...
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    On a parfois l’impression de tout connaître de cette année 1789 et de celles qui ont suivi. La prise de la Bastille le 14 juillet, la fin des privilèges votée le 4 août, la mort de Louis XVI en 1793... Mais finalement, serait-on capable de dire avec précision de quels privilèges il s’agissait et de ce qu’impliquait leur abolition ? Pas vraiment. Et pourtant de cette nuit du 4 août, la France va sortir transformée, l’Ancien Régime disparaître et une nouvelle France va naître.

    Dans ce livre très documenté, très moderne et plein d’humour (oui, c’est possible en parlant de l’Histoire de France), Bertrand Guillot revient sur cette fameuse date et surtout sur tous les événements qui se sont enchaînés et qui ont amené, inexorablement, à ce moment charnière pour la France. C’est un récit très vivant car l’auteur met en scène les différents protagonistes osant leur prêter parfois des propos à la tournure très actuelle. Et cela fonctionne très bien.

    Il convoque ainsi Sieyès, Mirabeau et de Noailles, peut-être les plus connus, Louis XVI évidemment et Necker, mais aussi des personnalités qui ont joué un rôle primordial et dont les noms ne sont pas forcément enseignés dans les livres scolaires : Adrien Duquesnoy, Joseph Delaville, Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil, Guy-Jean-Baptiste Target... et tant d’autres. Membres de la noblesse, du clergé ou du tiers-état, venant de toute la France, ils ont tous siégé à la toute nouvelle Assemblée Nationale et donné une véritable impulsion pour faire bouger les choses même si l’impulsion a été parfois longue à venir. Bertrand Guillot s’amuse ainsi de ce défaut, très français, de ces discours et de ces réunions sans fin dont rien n’émerge avant qu’une sorte d’emballement ne s’empare des personnes, donnant parfois l’impression que les événements échappent à leurs initiateurs.

    C’est cette nuit, et ces hommes (oui, uniquement des hommes !) réunis dans cet Hôtel des Menus Plaisirs, qui ont fait chuter l’Ancien Régime et qui ont permis à une nouvelle ère d'advenir. Même s’il faut bien le reconnaître, les privilèges ne sont sans doute pas tous tombés, loin de là !
    L'auteur analyse ici avec beaucoup de finesse les causes et les conséquences de cette date décisive mais la met aussi en perspective par rapport une actualité plus contemporaine et à notre société moderne ouvrant ainsi à une vraie réflexion sur les effets à long terme d’une décision prise il y a plus de 230 ans !

    C’est passionnant et très plaisant à lire. Malgré le gros travail d’enquête et de recherche qu’il a dû effectuer, Bertrand Guillot ne fait jamais ressentir à son lecteur tout le labeur que la rédaction de ce livre a nécessité.

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  • http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2022/02/14/39348243.html

    La couverture ne paye pas de mine, la petite maison d’édition n’est pas des plus engageante non plus, et pourtant voilà une des plus belles pépites 2022 que j’ai lu et que je serai probablement amener à lire. Bertrand...
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    http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2022/02/14/39348243.html

    La couverture ne paye pas de mine, la petite maison d’édition n’est pas des plus engageante non plus, et pourtant voilà une des plus belles pépites 2022 que j’ai lu et que je serai probablement amener à lire. Bertrand Guillot signant ici un roman historique et documentaire des plus complets, et des plus agréables à lire par son érudition et surtout son humour finement ciselé.

    Il est question dans ce livre de la nuit du 4 août 1789 qui vit l’abolition des privilèges en France. Dans les livres d’histoire elle ne fait généralement guère couler d’encre et les évènements sont condensés justement en cette unique date, faisant in fine oublier les acteurs, les débats, les oppositions, le temps et même tout le reste - on a dû se dire que ça ne devait pas passionner grand monde. Mais avec Bertrand Guillot, ses noms que l’Histoire n’a pas retenu vont ressortir des limbes, parce qu’ils ont été spectateurs de l’Histoire et de ses heures perdues ou longues.

    Ce positionnement a un véritable but narratif. En effet, s’attarder sur ces gens et avec ces gens qui pensaient revenir vite chez-eux pour certains et prenez en prime à cœur leur tâche, sert avant tout à montrer aux lecteurs la difficulté de l’accord, le désespoir qui peut saisir les acteurs de l’évènement face à la lenteur, mais aussi à lui donner la possibilité d’être spectateur de ce temps où l’Histoire avance plus ou moins lentement pour finir en festival. Car que ça soit côté scène ou côté tribune, et je ne parle même pas des loges, du spectacle et des coups de théâtres il va y en avoir ! Toi lecteur qui lit ceci, prends du pop-corn en ouvrant ce livre, car après tant de siècle de distance tu vas assister à un véritable sketch. Certes, la plume de l’auteur n’y est pas pour rien dans cette impression divinement drôle qu’est l’évènement du 4 août et qui se dégage de ces pages, mais quand de surcroît tu vois des nobles ou des membres du clergé renoncer à des privilèges qu’ils n’ont pas, faut dire que ça ne manque pas de piquant aux yeux du lecteur. Tout comme quand tu découvres les paroles échangées entre députés et qui cachent mal un égo blessé, ou encore quand tu saisis la surenchère que chacun apporte par ses idées et ses refus, promettant après ce moment d’euphorie une belle gueule de bois à l’arrivée.

    Vous l’avez sans doute compris, ce livre qui manie l’histoire et l’humour nous raconte la longue histoire de l’abolition des privilèges qui ne s’est donc pas faite en une nuit, et peut-être même un peu par hasard. Il nous fait découvrir également ces personnages qui ont raconté et participé à cet épisode, et qui assis sur des bancs durs comme de la pierre ont trouvé le temps long ou ont raté leur rendez-vous avec l’Histoire.

    Mais croire que ce livre ne s’arrête que sur ces débats ou ces refus de débats - si certains sont prompts à abandonner leurs privilèges ou ceux du voisin, d’autres au contraire s’y accrochent -, c’est une erreur. En effet, ce bouquin va au-delà en s’attardant sur le climat du royaume, météo certes pourrie, mais je parlais surtout de celle du peuple. C’est-à-dire, de ce peuple qui a écrit des cahiers de doléance où dedans il existe encore un respect pour le roi (la fin de la monarchie ce n’était pas leur priorité), et qui demande entre autres choses l’impôt pour tous ou encore l’abolition de certaines taxes, mais sûrement pas la fin des privilèges. Certaines régions françaises possédant des privilèges sur lesquelles même le bas-peuple ne serait pas prêt de s’asseoir…
    De cette immense foire revendicatrice, l’auteur va également s’en éloigner pour aborder dans le même temps l’esprit du royaume encore une fois incarné par la foule. Au bord de l’explosion et paniquée, comme l’indique la grande peur de l’été 1789, la Journée des Tuiles à Grenoble en 1788, ou encore la peur de la famine qui hantait les esprits du royaume étant donné que le blé manquait et qu’il était source de spéculation(s). Ainsi nous voyons donc et pour ceux qui l’avait oublié, que la prise de la bastille, que la réduction du pouvoir royal… ne résolurent pas les problèmes immédiats du peuple qui n’en a pas grand-chose à foutre d’une constitution, ou des virgules et des adjectifs d’un texte de loi (parce que oui, on est déjà chiant comme ça à l’époque). Ce que Louis XVI ne manquera pas de souligner. (Louis XVI est un personnage très contrasté.)

    Mais si ce livre est un roman/récit sur un épisode de la Révolution Française dont certains parallèles avec l’actualité aident à mieux en comprendre l’enjeu et la profondeur, ces pages portent également un regard sur notre France actuelle. Oui les privilèges n’ont pas disparu le 4 août car à chaque régime ses privilèges, sans oublier ceux qui luttent avec véhémence pour en réclamer des nouveaux comme l’interdiction du droit au blasphème par exemple. Enfin en filigrane, il dénonce cette bureaucratie française - déjà ancienne - qui enlise dans des débats stériles le pays par ses pinailleries et sa rigidité - pas encore cadavérique mais pas loin. Mais le plus important à mes yeux, c’est qu’il met en évidence à quel point cette nuit du 4 août et les évènements qui l’ont concrétisée, ont reforgé le territoire du royaume de France en une nation une et indivisible. Tout cela est encore balbutiant, évidemment, mais il faut un début à tout.

    En conclusion, c’était une lecture intelligente, bien écrite et salvatrice, et je n’ai pas parlé de tout ce que je voulais parler. Ce livre embrasse tellement l’horizon révolutionnaire qu’il en est vaste.

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  • La Révolution Française n’est pas l’époque de l’Histoire de France que je préfère. Peut-être parce que je garde le souvenir de cours plutôt ennuyeux en classe de seconde qui ne m’avaient pas donné envie de m’y intéresser.

    Si mon prof de l’époque nous avait présenté les faits de la même...
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    La Révolution Française n’est pas l’époque de l’Histoire de France que je préfère. Peut-être parce que je garde le souvenir de cours plutôt ennuyeux en classe de seconde qui ne m’avaient pas donné envie de m’y intéresser.

    Si mon prof de l’époque nous avait présenté les faits de la même manière que Bertrand Guillot, nul doute que j’aurais alors accroché !

    Celui-ci brosse un tableau de la situation désastreuse en France à l’été 1789. Les riches continuent de s’enrichir sur les pauvres qui eux n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent. Des conditions climatiques perturbées ont considérablement réduit les récoltes, entraînant spéculation sur le blé et hausse des prix.

    A Versailles, depuis le mois de mai, plus de mille députés sont réunis dans la salle des Menus Plaisirs. Ils sont venus pour les Etats Généraux du Royaume, convoqués à la demande de Louis XVI. Leur mission : « faire des propositions visant à rétablir le calme et la tranquillité ».

    Bertrand Guillot a mené une enquête approfondie dans les archives, s’est intéressé à des députés peu connus, venus de toute la France, qui par leur détermination vont bousculer des siècles d’establishment et inventer un jeu politique qui est encore le nôtre.

    D’une plume alerte, il nous raconte la façon dont la nuit du 04 Août 1789 accouchera dans l’effervescence de l’abolition des privilèges.

    Les comparaisons entre l’été 1789 et l’époque actuelle sont très intéressantes et sonnent très juste.

    » L’opinion publique : c’est l’une des nouveautés du siècle. Certes, la presse n’est pas libre, mais la censure ne peut rien contre les libelles qui s’échangent sous les manteaux troués, les « nouvelles à la main » et autres gazettes clandestines. L’information circule de plus en plus vite. »

    » Le lendemain, mercredi 17 juin, devant quatre mille spectateurs en liesse, le nom d’Assemblée Nationale est adopté par 491 voix contre 90. Un geste fou, quand on y pense. Six cents inconnus venus de toute la France, qu’on a laissés sans consigne et qui décrètent soudain que désormais la loi passera par eux. »

    » Les privilèges de la noblesse et du clergé devaient tomber. Voilà sans doute pourquoi leur abolition ne tient jamais qu’en quelques lignes dans les manuels. (…) Avec la fin des privilèges des villes et des provinces, la date marque aussi la naissance de la France moderne, celle qui bientôt et pour longtemps se divisera en départements. Il est peut-être là, l’évènement le plus marquant. »

    Un grand merci à Bertrand Guillot pour son remarquable éclairage sur ce moment de la Révolution.

    La lecture de son livre était passionnante.

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