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L'histoire de l'Abencérage et de la belle Jarifa est un thème littéraire capital du Siècle d'Or espagnol.
Entre 1561 et 1565, au début du règne de Philippe II, apparaissent en Espagne trois versions d'une même histoire. Le récit, situé à la frontière du royaume nasride de Grenade au XVe siècle, raconte l'histoire de deux chevaliers : Abindarráez le maure et Rodrigo de Narváez le chrétien. Ces deux chevaliers s'affrontent dans un combat singulier, remporté par Narváez. Le jeune maure devient donc son prisonnier. Sur le chemin du retour, les deux hommes discutent, et dévoilent leur identité. Abindarráez comprend ainsi que son adversaire est un guerrier pour lequel il a énormément de respect ; Narváez, quant à lui, apprend que son prisonnier appartient à la célèbre famille grenadine des Abencérages. Bien évidemment aussi, Narváez demande au jeune maure où il se rendait au moment où leurs chemins se sont croisés. Là, Abindarráez lui fait le récit de ses amours... compromis maintenant par sa captivité. Touché par le récit de son prisonnier et convaincu de son honnêteté, Narváez décide de lui donner une liberté provisoire afin qu'il puisse retrouver sa bien-aimée et l'épouser. La sympathie qui unit les deux hommes a pour ciment la compassion mais surtout la confiance mutuelle. A la fin du récit, ils seront liés par une étroite amitié.
Voici un très court récit de Antonio de Villegas, écrivain espagnol du 16ème siècle.
L’histoire se déroule à la fin du 15ème siècle, quelque temps avant la chute de Grenade (1492). A l’époque, l’actuelle Espagne était divisée notamment entre le royaume chrétien de Castille et le royaume musulman de Grenade.
Une nuit, non loin de la frontière, une patrouille, menée par le gouverneur local Rodrigo de Narváez, capture, après une rude bagarre, l’Abencérage* Abindarráez. Le jeune homme se rendait en secret dans la ville voisine pour y épouser Jarifa, sa bien-aimée. Désespéré d’avoir été fait prisonnier et de ne pouvoir se marier, il confie son désarroi à Narváez. Celui-ci, ému par l’histoire, décide de libérer le jeune homme pour lui permettre d’aller retrouver sa fiancée, tout en lui faisant jurer de revenir se constituer prisonnier trois jours plus tard, promesse qui sera honorée.
Placé sous les auspices de la vertu et de ses valeurs de courage, de justice, de tempérance et de sagesse, ce récit met donc face à face un chrétien et un musulman, tous deux imprégnés du même esprit chevaleresque noble et inébranlable. Deux hommes qui font preuve l’un envers l’autre d’une tolérance telle qu’elle dépasse leurs différences de culture et de religion, et fait triompher les valeurs précitées, auxquelles on peut encore ajouter le respect et la confiance.
Ecrit en 1565 dans un contexte d’intolérance croissante à l’égard des « morisques » (qui aboutira à leur expulsion pure et simple d’Espagne en 1609), ce texte idéaliste et humaniste – et audacieux vu le risque de censure – veut montrer que la vertu est universelle et n’est en aucun cas l’apanage d’une culture ou d’une religion. Eclairé par la présentation de la traductrice Isabelle Taillandier et la postface de Eduardo Torres Corominas, et joliment illustré par Louise Heugel, ce récit est un petit bijou de subversion élégante et délicate, dont le message est toujours actuel.
*Les Abencérages étaient une famille de nobles musulmans de Grenade, installés en Espagne depuis le 10ème siècle.
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