"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Grand moment d'angoisse pour Carol au sein du vaisseau de croisière Bron-825: Carol se réveille seul, désespérément seul. Où est passé tout l'équipage, et plus particulièrement sa femme, Sonia? Pour tromper la solitude, et parce que son esprit commence sérieusement à chavirer, Carol entame un dialogue avec Frank, ou du moins son cadavre congelé qu'il a retrouvé dans un frigo médical du vaisseau... Un cadavre plutôt sympathique qui servira aussi de réserve de nourriture à un Carol de plus en plus tourmenté, et à l'aune d'une transformation lente mais irréversible, en attendant un éventuel sauvetage. Récit de science-fiction surprenant, La Voix de Zazar marie habilement suspense, épouvante et humour loufoque, et passe ainsi, avec la plus grande fluidité, d'un registre à un autre. Geoffroy Monde, sans jamais s'égarer, revisite habilement un grand mythe fantastique tout en nous faisant visiter les méandres d'un esprit dérangé et schizophrène, le tout dans un décor futuriste qui mélange éléments familiers et insolites. C'est drôle, rythmé, malin, plein d'invention, et tout simplement passionnant à lire de bout en bout.
C'est pour faire plaisir à sa femme que Carol est parti avec elle en croisière spatiale. Ou pour sauver son couple, l'ingénieur ciné-virtuel et Sonia ne font que se croiser ces derniers temps. Alors quand il se réveille, seul, dans l'obscurité du vaisseau vide et silencieux, c'est l'incompréhension qui le saisit.
Il faut survivre coûte que coûte en attendant d'éventuels secours. Les cosmopirates qui ont attaqué le vaisseau ont tout pris, les passagers, les vivres... Comment Carol va-t-il tenir ?
Je n'ai pas l'intention de vous en dire plus sur cet ovni qu'est "La voix de Zazar". Ce récit post-traumatique est teinté d'humour absurde, de scènes horrifiques glaçantes mais aussi de réflexions autour de la vengeance, l'amour, la résilience...
Le tout dans un dessin assez déconcertant, un peu naïf (Les personnages ressemblent à des jouets dans le style monsieur patate) mais qui finalement, une fois la surprise passée, permet peut-être d'accepter un récit dur et noir.
J'ai aimé être bousculé et surpris par "La voix de Zazar", son récit habité, son dessin surprenant et sa fin touchante. Voilà qui me donne envie de lire "Furieuse", également dessiné par Geoffroy Monde.
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