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La ville

Couverture du livre « La ville » de Max Weber aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Arnhem, cité de rentiers, Wiesbaden, cité de retraités, Düsseldorf, cité des banquiers. La liste est longue de villes saisies à un moment historique ou au cours d'une période essentielle de leur histoire : La Mecque, Sparte, Londres et surtout Venise au temps des Guelfes et des Gibelins.

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Arnhem, cité de rentiers, Wiesbaden, cité de retraités, Düsseldorf, cité des banquiers. La liste est longue de villes saisies à un moment historique ou au cours d'une période essentielle de leur histoire : La Mecque, Sparte, Londres et surtout Venise au temps des Guelfes et des Gibelins.

Avec La Ville, Weber excelle dans l'art de la typologie. Il y définit toute une gamme de villes « idéaltypiques », selon qu'on les considère sous l'angle juridique, économique, politique. Et il le fait avec d'autant plus d'aisance que son étonnante érudition lui permet d'interpeller les villes babyloniennes, juives, hindoues, islamiques, chinoises ou russes au même titre que celles de l'Antiquité grecque ou romaine et celles du Moyen Âge.

En retraçant l'histoire des conjurations et des corporations, Weber souligne l'originalité de l'histoire européenne : la seule à avoir produit la commune dans son plein développement. Du même coup, il évoque le rôle moteur du christianisme, les transformations du rapport entre la ville et la campagne, la nature essentiellement politique des luttes que se livrent les divers ordres sociaux, la lente montée de la bourgeoisie. Le passage du capitalisme foncier impliquant l'esclavage dans l'Antiquité au capitalisme marchand du Moyen Âge n'est jamais qu'une longue série d'étapes d'un processus menant au capitalisme moderne et à l'Etat moderne.

La Ville, dit Weber, se développe selon la logique propre à chaque civilisation, mais il existe en même temps une loi interne au champ politique, qui limite le nombre de compromis possibles pour faire cohabiter dans une même cité des couches sociales qui se distinguent et que leurs intérêts opposent. Les rapports de souveraineté et de luttes pour la domination entre villes et Etats sont au coeur de la réflexion wébérienne. Aussi, ces analyses gardent-elles une actualité manifeste en un temps où les métropoles s'agrandissent et en un temps où, avec cet accroissement spatial, démographique et économique, l'acuité des problèmes sociaux, environnementaux et politiques se fait plus vive.

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