"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En impesanteur, par propulsion, en ondulant. Et, à voir les astronautes flotter ainsi, parmi les objets qui profitent de la moindre occasion pour voleter, on repense aux lois de la gravité qui nous régissent, et à notre rapport aux choses.
On peut alors relire le titre, qui apparaissait d'abord comme la surprise d'un contre-emploi malicieux pour désigner une aventure spatiale : La vie est faite de ces toutes petites choses est aussi une manière de reporter notre attention de l'héroïsme tant conté vers ce qu'il y a de tout simplement sensible dans notre façon d'exister. Parce qu'au fond, là-haut comme sur Terre, ce dont il s'agit, c'est toujours de bouger, d'attraper, de toucher, c'est de l'enthousiasmante et primordiale matérialité de notre relation au monde.
On retrouve dans ce roman, portés à leur comble, la méticulosité narrative et poétique de Christine Montalbetti, son humour délicat, sa manière d'interpeller si joliment le lecteur et d'intervenir de manière tellement gracieuse pour interpréter, commenter, digresser à partir de réalités aussi bien triviales que sublimes, de péripéties anecdotiques comme cruciales. Ici, la manière insolente qu'a un liquide de vouloir s'échapper de son conteneur n'est pas moins enthousiasmante qu'un coucher de soleil sur la terre vu de quelques centaines de kilomètres dans le ciel, une séparation dans l'espace quand le moment est venu pour une partie de l'équipage de regagner la terre est tout aussi émouvante et angoissante qu'une réparation acrobatique et en scaphandre dans le vide. Les repères sont sans doute chamboulés mais les universaux de l'émotion sont tout aussi prégnants que sur terre, sinon davantage, du moins sous la plume joyeuse et virtuose comme jamais de Christine Montalbetti.
Avez-vous déjà rêvé de décoller à bord de la navette Atlantis et de passer dix jours dans la station spatiale internationale ? En lisant le dernier roman de Christine Montalbetti, ce sera chose faite. Ce récit à couper le souffle nous fait embarquer avec quatre astronautes américains dans l’ultime vol habité au départ de la Floride pour un voyage où le temps et les corps flottent, en impesanteur, à 400 kms en orbite autour de la terre.
En s’adressant, souvent avec humour, au lecteur, l’auteure nous fait vivre avec un souci presque obsessionnel du détail les dix jours de la mission STS-135, depuis la nuit précédant le lancement de la navette, jusqu’au retour des astronautes. Une parenthèse délicieuse loin du fracas terrestre : un éloge de la lenteur et une réflexion sur la fragilité de la vie humaine.
Christine Montalbetti dévoile également au lecteur les coulisses de son travail d’enquête et d’écriture dans des pages passionnantes sur la fabrique de son récit. L’on y découvre les doutes et les tâtonnements de l’écrivain et l’on s’y plonge avec régal dans les secrets de l’écriture. Un roman fascinant.
Déposer des livres à la bibliothèque, au guichet, rapidement, puis avoir l'oeil attiré par cette tête de gondole, où trône une couverture toute blanche, discrète, arborant un petit post-it jaune fluo. Un petit mot de la bibliothécaire encensant cette histoire alors que le livre semble presque désolé d'être mis en valeur de la sorte. J'avais dit Non, que je ne craquerais pas, car ma PAL commence à ressembler à la tour de Pise. Je l'ai touché, senti, lu quelques phrases et je suis finalement reparti avec. Arborant une certaine fierté d'avoir l'impression de tenir un bijou sous mon bras.
Quelle surprise !
L'auteur nous conte en temps réel chaque fait, chaque impression, jusqu'aux battements des ailes des oiseaux pendant le lancement de la navette. Un bout d'histoire personnel des personnages.
Tout est symbiose. Tout est ENSEMBLE. Nous formons un tout.
Montalbetti a l'élégance du mot , de l'histoire et des faits.
L'élégance de redorer le blason à toutes ces petites choses qui font la vie.
Elle met en valeur ces détails, qui nous tiennent en haleine. Avec une prise parfaite et interactive ! On se révèle autre que lecteur, on devient spectateur à l'intérieur des pages, au milieu de ces astronautes. Montalbetti nous parle à nous, oui, en s'adressant souvent directement au lecteur.
Elle nous enrobe de poésie dans le fond comme dans la forme cette expédition spatiale.
Elle focalise sur les détails (comment retirer son casque, comment s'allonger dans sa couche ...)
Mais cela fait réfléchir aux détails qui nous entourent, sur Terre, où tout est plus facile. Cuisiner, courir, écouter les oiseaux, sentir la brise dans les cheveux, écouter la pluie tomber. Ça parait simple tout ce luxe dont on se blase, non ? Et pourtant si inestimable.
Quel ravissement de lire sa prose impeccable et parfois drôle sur la richesse de notre planète , la pluie, le vent, les saisons, les forêts.
Native du pays De Balzac, j'ai toujours été allergique aux descriptions interminables.
Mais cette auteure rend beau le plus insignifiant des détails.
J'hésite entre quatre et cinq étoiles, mais qui suis-je pour être avare en étoiles, alors que Montalbetti m'en a offert par dizaines ?
Ce livre est inclassable. C'est un roman. Historique. Documentaire. Poétique. Scientifique. Bucolique. Extre-terrestre.
Montalbetti m'a emmenée dans la navette. Je me suis sentie astronaute pour quelques heures. Et c'était bon.
La vie est faite de toutes ces petites choses, bien plus jolies les unes que les autres.
Ma mise en scène :
https://twitter.com/jalleks/status/826841027478749187
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