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Ce devait être un simple détournement d'avion, une façon de lutter pour la reconnaissance du génocide arménien de 1915.
L'avion volait à destination d'Istanbul. Un enquêteur de la brigade criminelle de Brano Sev se trouvait à l'intérieur, pulvérisé avec ses secrets par une bombe laissant derrière elle une multitude de questions. En cette année 1975, au coeur de la décennie de tous les dangers, la guerre froide, le terrorisme et les affrontements souterrains déchirent les services de renseignements. Deux agents ennemis, par souci du " détail qui tue ", et pour comprendre l'attentat, vont remonter la piste a priori insignifiante d'un meurtre vieux de sept ans...
En 1968, le Printemps de Prague est réprimé dans le sang par les troupes du Pacte de Varsovie, peu enclines à laisser prospérer le ‘’socialisme à visage humain’’ prôné par Alexander Dubcek. Peter Husak, étudiant praguois, soupçonné d’avoir voulu passer à l’Ouest, réussit à convaincre la police politique de son innocence mais ses camarades de l’université ne lui font plus confiance. Errant dans Prague, il fait la connaissance de Stanislav Klym, un soldat qui fête son prochain retour chez lui. Cette rencontre sera funeste pour chacun d’entre eux.
Sept ans plus tard, en 1975, en pleine guerre froide, un avion en partance pour Istanbul est détourné par des activistes arméniens. Mais avant même d’avoir exprimé leurs revendications, ils font exploser l’avion en plein vol. A son bord se trouvait un enquêteur de la brigade de Brano Sev qui, de ce fait, se rend en Turquie pour trouver une explication à ce drame. Et il n’est pas le seul à s’intéresser à l’affaire. Il semblerait que différentes branches des services secrets se soucient de cet attentat.
Où l’on retrouve Brano Sev, la Capitale, les services secrets et la guerre froide dans ce pays inventé par Olen Steinhauer, sorte de melting-pot de tous les pays satellites de l’Union soviétique.
Comme souvent dans les romans d’espionnage, il faut un peu s’accrocher pour comprendre qui est qui, qui fait quoi, qui est loyal ou qui trahit. L’intrigue est des plus complexes, les personnages nombreux, leurs motivations bien cachées et on nage en eau trouble entre passé (1968) et présent (1975) sans comprendre a priori le lien entre les deux affaires. Qu’on se rassure, tout finit par s’éclairer et cela ne nuit en rien au plaisir de lecture. Olen Steinhauer sait promener son lecteur dans cette époque, de plus en plus lointaine, où l’Est et l’Ouest s’épiaient, se harcelaient, se concurrençaient.
Comme les précédents tomes, celui-ci est passionnant et a le mérite de rappeler quelques faits historiques tout en divertissant.
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