"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsqu'Emanuel Haldeman-Julius se noie dans la piscine de son jardin le 31 juillet 1951, il est perçu comme un homme fini. Accusé de communisme par la presse américaine et mis sous surveillance par le FBI de J. Edgar Hoover, il vient de perdre un procès pour évasion fiscale et risque la prison. Compte tenu de l'atmosphère qui prévalait en ces temps de guerre froide, on murmura dans les cours d'écoles qu'Haldeman-Julius avait été assassiné car il était un espion soviétique ; les adultes, quant à eux, tablaient sur un suicide - quoique le seul mot qu'il eût laissé fût une mauvaise blague à l'attention de sa femme. Une fin étrange pour un homme qui, en seulement trente ans, était devenu l'un des éditeurs les plus prolifiques de l'histoire des États-Unis, diffusant environ 300 millions d'exemplaires de ses «?Petits livres bleus?» aux lecteurs américains des classes ouvrière et moyenne. Vendus au prix modique de 5 cents et conçus pour tenir dans une poche de pantalon.
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