"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Quand Ryan met le nez dans ses comptes le dix du mois, il réalise à quel point la situation est critique, il ne lui reste plus que 19 euros pour tenir jusqu'à la fin du mois. Maintenant qu'il compte fonder une famille avec Cyndie, qu'ils veulent avoir un enfant il va falloir qu'il change de vie. Mais comment faire pour joindre les deux bouts, pour faire la soudure d'un mois sur l'autre quand on ne vit que d'expédients, de petites combines : une seule solution s'asseoir sur sa conscience et se "réinsérer" dans la délinquance, la vraie, l'organisée, celle qui rapporte.
Sur la voie de la "réinsertion" Ryan va faire la connaissance de personnages hauts en couleurs qui vont l'aiguiller, le conseiller. Tout d'abord il y a l'avocat marron, protecteur de tous les trafics, Maîte Carré, dit maître Cube, qui va l'orienter vers la voie la plus conciliable avec ses idéaux. Ce sera le vol. Sur son chemin il va croiser aussi le Capitaine, ancien capitaine de la marine marchande qui va lui expliquer le système capitaliste. À l'aide de son cher Homère, il va lui montrer que le vol est justifiable, que l'État lui-même est un voleur. Avec l'aide d'un clan de gitans et sous la direction spirituelle du Capitaine, ils vont devenir des malfrats cultivés et adulés, ridiculisant la police et les politiques. Le vol va devenir pour eux un acte quasi mystique.
"- Copain, j'ai compris ma place dans l'univers : je suis un serviteur de Kali. Et maintenant, j'ai une très sainte mission : héracliter tous les malheureux bourgeois, et les aider à plus se cramponner aux choses...
Il tourna sur lui-même au milieu de la carrée, le bénouze en bas du cul, chancelant, les yeux bizarrement phosphorescents et faisant des moulinets avec ces sabres invisibles dans des postures approximatives d'art martial, il beugla :
-On va piller humaniste mon pote !...Aider les gens à lâcher prise en les détachant de leurs biens de ce monde ! Puis il tituba jusqu'à Ryan et l'attrapa à la nuque, sa bouche contre la sienne, mêlant leur haleine alourdie de ganja, il murmura avec des accents vibrant d'émotion :
-Frère, toi et moi, à partir de maintenant, on va chouraver mystique."
La soudure est un roman picaresque , il raconte la vie de gens qui vivent en marge de la société, à son dépend, il tourne en ridicule ce monde dans lequel nous vivons. Ce roman jubilatoire, hilarant par moment n'est pas que cela, c'est surtout une critique sans concession du monde capitaliste, un roman éminemment politique et social. Un roman foisonnant, joyeusement politiquement incorrect porté par un style plein de verve et de poésie. La poésie de la zone, la poésie manouche, s'y mêlent brillamment à la poésie des anciens, la poésie antique. Alain Guyard écrit avec fougue, avec jubilation et nous emporte dans son souffle. Un roman qui ne peut pas laisser indifférent.
"Nous croyons saisir la terre ferme mais de l'eau s'échappe de notre poing serré. Toute forme transitoire. Toute possession est illusoire. Tout circule dans l'univers, mais il est des hommes, et ce sont les plus malheureux, qui veulent arrêter le flux du monde. Ce sont eux qui décrètent que le monde est à eux, que les choses leur appartiennent.
-Pourquoi ils font ça? demanda le Manouche.
-Sans doute parce qu'ils ont peur de mourir. Ils ont peur du flux qui les emporte. Alors ils font tout pour le freiner en voulant posséder les choses à jamais."
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