Comment devenir traître, comment ne pas l'être? C'est la question que se pose le héros du récit qui travaille en même temps pour la Gestapo française et pour un réseau de résistance. Cette quête angoissée le conduit au martyre, seule échappatoire possible.Par ce livre étonnant, tendre et cruel, Modiano tente d'exorciser le passé qu'il n'a pas vécu. Il réveille les morts et les entraîne au son d'une musique haletante, dans la plus fantastique ronde de nuit.
Emporté par sa plume, l’auteur fait valser la Carlingue et d’un trait flouté réveille les âmes perdues qui, déjà lors de leurs vivants, n’étaient que marionnettes somnambules au service de la peur.
En dépit de lui-même et insidieusement, un jeune homme est pris en tenaille par la Gestapo française et un réseau de résistants.
« A ce jeu-là, on finit par se perdre soi-même. De toute façon, je n’ai jamais su qui j’étais. »
La solitude d’un homme dans un brouillard d’interrogations où les lumières de la ville sont fades mais encore trop vives pour y voir clairement les salons éclairés de cristal et les rues sous les lampadaires de nuit où des automobiles sans phares nous perdent sous le beau clair de lune…
Un chef d’œuvre modianesque…
Pour moi, un de ses meilleurs.
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