"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Kensington, Philadelphie. Dans ce quartier gangréné par la drogue se croisent deux soeurs autrefois inséparables.
Aujourd'hui, tout les oppose. Mickey, l'aînée, la protectrice, a rejoint la police. Kacey a sombré dans la drogue et se prostitue pour acheter des opioïdes.
Quand Kacey disparaît à nouveau, alors qu'une série de meurtres fait rage dans le quartier, Mickey n'a plus qu'une obsession : retrouver le coupable, et sa soeur, avant qu'il ne soit trop tard.
Alerte prochaine mini série !!!!
Thriller psychologique palpitant et poignant de Liz Moore, une ville gangréné par la drogue et la pauvreté, une écriture fluide, immersive et descriptive. Mickey et Kacey deux sœurs au vies et aux caractères opposés, l'une est prostitué et l'autre flic, on retrouve du suspense, l'autrice fait monter petit à petit la tension.
Les héroïnes sont attachantes. L'autrice partage un récit profond, intelligent, l'amour entre soeur, la solidarité, addiction, on alterne différente temporalités passé et présent.
Un polar tendre et cruelle.
"Y a-t-il un être au monde qui puisse expliquer, par de simples mots, l’immense tendresse viscérale que l’on ressent lorsqu’on tient son enfant dans ses bras ? La sensation animale qui se dégage de cette étreinte : le doux museau du bébé, sa peau toute neuve (qui contraste avec l’usure de la vôtre), sa petite main qui se tend vers votre visage, en quête d’un contact familier. Ces caresses furtives et légères comme des phalènes, qui se posent sur votre joue et sur votre poitrine."
Ce roman "Long Bright River " en V.O sera prochainement adapté pour Peacock avec en rôle titre Amanda Seyfried et Nicholas Pinnock.
Nikki Toscano prépare donc cette mini série, on parle de Liz Moore aussi dans l'équipe créative.
Plusieurs jeune filles sont retrouvées mortes ; un serial killer sévit dans Philadelphie.
Mickey, qui patrouille dans les rues pauvres de la ville, va partir sur les traces du tueur tout en cherchant sa soeur, droguée, marginale, qui semble avoir disparue.
Ces deux enquêtes sont la toile de fond pour aborder de nombreux sujets tel que la pauvreté, la dépendance aux drogues, les conséquences d'une famille dysfonctionnelle, le consentement, la violence des hommes et ceux qui ferment les yeux sur cette violence, la corruption de la police...
C'est sombre, on rentre dans des maisons abandonnées, on marche à côté d'aiguilles usagées, on voit des matelas sales et des épaves humaines.
Le scandale de l'Oxycontin et ses ravages sont abordés.
C'est aussi et surtout un formidable roman sur l'amour maternelle et l'amour qui unit deux soeurs malgré tout.
C'est triste, désespérant et émouvant.
Une écriture touchante, un polar intense ; à découvrir.
Je m'attendais à un thriller, je me suis retrouvée dans un roman pour la plus grande partie du livre et puis, en une fois, vers la fin, ça décolle en stress intense pour devenir un thriller pour la boucle finale.
Ce livre est principalement l'histoire douloureuse et dramatique de deux soeurs qui essaient de faire comme elles peuvent pour s'en sortir dans la vie avec les maigres bagages que leurs géniteurs leur ont donnés.
Cette histoire est principalement dominée par la thématique de l'usage des drogues et opiacés et de toute la violence qui en découle.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille alors de lire l'enquête récente d'Eric Eyre sous le titre de Mort à Mud Lick.
Streets of Philadelphia
Sous couvert d'une intrigue policière, l'auteure nous livre un roman noir sur les liens familiaux, l'addiction et plus généralement, une très belle étude sociologique d'un quartier déshérité de Philiadelphie.
Mick et Kacey sont sœurs. L'ainée, Michaela surnommé Mick ou Mickey est flic à Philadelphie, plus précisément agent de patrouille, elle sillonne le quartier de Kensington, répond aux appels d'urgence. A Kensington, tout le monde se connaît, c'est un quartier pauvre où se côtoient les drogués et les prostitué(e)s, les seconds tentant de réunir les dollars nécessaires à leurs doses. Les overdoses sont monnaie courante, et les "abandos" (les squats) où se réfugient junkies, dealers et travailleurs du sexe sont bien connus des services de police. Mickey ne passe pas un jour sans y chercher sa sœur Kacey qui se drogue depuis qu'elle a 13 ans, et quand un mois se passe sans qu'elle la repère, Mickey s'inquiète, et ce d'autant que plusieurs jeunes femmes sont tuées dans le quartier...
Nous suivons donc Mickey, à la recherche de Kacey, et parallèlement l'enquête qu'elle mène pour tenter de retrouver celui qui tue les filles qu'elle connait bien, avant que celui s'en prenne à sa sœur.
Pour nous aider à mieux comprendre les relations compliquées entre les deux sœurs liées par un secret qui pèse trop lourd, l'auteure nous plonge dans leur enfance et leur adolescence : élevées par leur grand-mère, privées d'amour, où chez les O'Brien, il est mal vu d'être bon élève, et où l'engagement de Michaela dans la police n'a pas fait que des heureux...
J'ai beaucoup aimé ce roman -qui pourra décevoir les amateurs de polars- la peinture de ce quartier cosmopolite où les boutiques de tatouages voisinent avec les friperies, les supérettes où tout est à un dollar, les arrières boutiques qui abritent tous les trafics, les habitants, tristement abandonnés par les autorités ...
J'ai beaucoup aimé la bienveillance de l'auteure envers ces laissés pour compte, son regard sobre mais acéré et sans concession sur les responsabilités de chacun, la municipalité, la police dont certains membres peuvent se laisser corrompre, mais aussi ceux qui sont victimes de ces addictions, notamment les bébés, nés de ces femmes drogués, qu'il faut désintoxiquer à leur naissance ...
J'ai beaucoup aimé les personnages, celui de Michaela, la policière qui fait respecter la loi malgré une hiérarchie dépassée et désabusée, Michaela qui est aussi une mère qui élève seule son fils Thomas et qui doit tenter de concilier sa vie professionnelle et sa vie de famille... Autour de Michaela gravitent d'autres personnages, Kacey bien sûr que nous découvrons surtout dans le récit de l'enfance et de l'adolescence des deux soeurs, Gee leur grand-mère, courageuse mais endurcie, Simon qui a séduit Mickey, Truman l'ex-coéquipier de Mickey, Lafferty, le nouveau... J'ai beaucoup aimé l'histoire de ces deux jeunes femmes qui l'une et l'autre tentent de survivre dans cette ville emblématique des Etats Unis...
Un excellent roman noir, à lire en écoutant la non moins excellente chanson de Bruce Springsteen (BO du film Philadelphia) "Streets of Philadelphia" à laquelle j'ai emprunté le titre tant les paroles collent au propos de l'auteure.
Streets of Philadelphia
"I was bruised and battered
I couldn't tell what I felt
I was unrecognizable to myself
Saw my reflection in a window
And didn't know my own face
Oh brother are you gonna leave me wastin' away
On the streets of Philadelphia?"
Voila un roman comme je les aime : une intrigue passionnante, des personnages attachants, une écriture percutante et addictive.
En partant d’une histoire on ne peut plus classique, Liz Moore nous entraîne dans un drame qui peu à peu prend le pas sur l’intrigue policière et c’est particulièrement réussi.
Nous sommes à Philadelphie, dans le quartier de Kensington, haut lieu du trafic de drogue et de la prostitution.
Un cadavre de femme vient d’être découvert. En se rendant sur les lieux, Mickey, policière ressent à nouveau la crainte de reconnaître le corps de Kacey, sa jeune sœur.
Si Mickey est du bon côté de la loi, Kacey flirte depuis longtemps avec les paradis artificiels l’obligeant souvent à se prostituer pour se procurer ses doses.
Tout s’est délité peu à peu entre les deux jeunes femmes qui avaient été tellement proches et complices.
L’auteure revient sur leur enfance lorsqu'elles fusionnaient, sur la perte des parents, la dureté de la grand-mère qui les recueille. Des liens familiaux distendus, râpeux et douloureux. Avant, elles se parlaient, aujourd'hui, elles se murent dans l'éloignement et le silence.
Entre histoire familiale douloureuse et thriller, il m’a été impossible de lâcher ce roman avant d’avoir le fin mot de l’histoire.
Les personnages sont peu nombreux mais leurs caractères, complexes voire très complexes, sont superbement dépeints. J’ai apprécié la force de l’écriture, fluide et directe de l’auteure qui se fait un plaisir de jouer sur les ambiguïtés pour mieux nous perturber et nous induire en erreur. C’est subtil mais pas machiavélique et c’est un régal.
Merci à NetGalley et aux Editions Buchet-Chastel.
#Larivièredesdisparus #NetGalleyFrance
La rivière des disparues de l’auteure américaine Liz Moore se déroule à Kensington, un quartier de la ville de Philadelphie en Pennsylvanie, un quartier ravagé par la crise des opioïdes, véritable fléau sanitaire.
Dans ce quartier, nous allons suivre deux sœurs. L’aînée Michaela surnommée Mickey, la narratrice, travaille dans la PPD, le département de police de Philadelphie et Kacey, la cadette, a sombré dans la drogue.
Mickey se souvient que treize ans plus tôt, lors de sa prise de poste, les overdoses mortelles se produisaient deux à trois fois par an, alors que « rien que cette année, la ville est en passe d’atteindre les mille deux cents cas, dont la grande majorité se sont produits dans notre zone ». Aussi, chaque fois qu’elle doit se rendre sur les lieux où un corps a été découvert, l’angoisse est là « Et si c’était Kacey ? », question récurrente.
Lorsque la police découvre qu’un serial-killer est à l’œuvre et opère dans les maisons abandonnées de Kensington, nombreuses, suite à la crise économique, Mickey n’a plus qu’une obsession, retrouver sa sœur qui a disparu depuis un mois.
En alternant deux époques et en les intitulant Aujourd’hui et Avant, Liz Moore nous permet de suivre la vie de Mickey au moment présent et sa course contre la montre pour tenter de récupérer sa sœur et parallèlement de connaître l’enfance et l’adolescence respective des deux sœurs ainsi que les rencontres qui ont modelé leur personnalité et leur vie.
Si ce livre est un roman policier noir par l’atmosphère glaçante dans laquelle il se situe, par les relations professionnelles tendues et confuses au sein de la police, et par les drames engendrés par cette addiction à la drogue dure, il est par ailleurs un roman familial riche par la diversité des sentiments éprouvés par les personnages les uns envers les autres et surtout par le lien qui unit ces deux sœurs, lien serré et complexe.
Liz Moore analyse minutieusement la psychologie des frangines et comment malgré les terribles événements et épreuves qu’elles traversent, leur amour mutuel peut parfois vaciller sans pour autant jamais s’éteindre.
Ce mix entre enquête policière et récit familial nous offre une lecture terriblement réaliste, je ne peux employer le terme addictive, tant l’addiction est dans ce livre source de dégâts souvent irréversibles.
Dès les premières pages, nous sommes au cœur de l’horreur avec la découverte du corps d’une jeune femme qui semble avoir succombé à une overdose. Mickey envoyée sur les lieux avec une jeune recrue, en observant attentivement le cadavre déclare qu’il s’agit probablement d’un homicide. Cependant, l’enquête ne va pas démarrer illico mais plutôt lentement et le premier tiers de l’ouvrage nous permet surtout de faire connaissance avec ce quartier de Kensington où les Tracks, ces rails de l’ancienne voie ferrée, rappels de la riche activité industrielle, sont devenus une planque pour les drogués en quête d’un fixe ou pour les prostituées. Sont relatées l’enfance et l’adolescence de Mickey et Kacey élevées « à la dure » par leur grand-mère maternelle Gee après le décès de leur mère lorsqu’elles n’avaient encore que quatre et deux ans et demi, leur père étant parti peu de temps après. Nous sont également présentés les différents personnages qui évoluent autour de Mickey et Kacey, notamment Thomas le fils de Mickey, son enfant chéri, Simon, le père de Thomas, Truman l’ex-coéquipier de Mickey, Paula, l’amie de Kacey et d’autres…
Liz Moore a su parfaitement ménager le suspense en allant crescendo, à la fois dans le déroulement des divers meurtres et dans leur résolution. Ce n’est vraiment qu’à la moitié du livre que tout s’emballe, que le rythme devient haletant et qu’il est quasiment impossible de le reposer et pourtant, il est parfois nécessaire de faire des petites pauses, plus de 400 pages obligent…
Le titre La rivière des disparues fait référence à toutes ces jeunes personnes asservies à la drogue « qui dispensaient de l’amour et en recevaient, toutes parties chacune à leur tour, en cortège, en un flot sans source ni embouchure, longue rivière lumineuse d’âmes disparues. »
Ce polar haletant où suspense, psychologie et saga familiale sont savamment mêlés, se déroulant dans un cadre hélas réel, (l’aspect documentaire est pour beaucoup dans sa réussite) m’a vraiment conquise et conduite de surprise en surprise.
Je me dois ici, de remercier sincèrement BePolar et le Club Sang ainsi que les éditions Buchet/Chastel pour cette magnifique découverte !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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