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La Poussière sur l'herbe se déroule entre 1944 et 1948, années terribles pour l'Italie que l'éphémère République de Salo plonge dans le désastre de la guerre civile.
Au fil des chapitres, fragments d'histoires qui vont peu à peu se rejoindre, se détache un jeune partisan, Giorgio Donati, amoureux d'une riche héritière volage, Bianca Ghirardini. Il combat le long du Pô, de la région de Parme au delta, dans le " Triangle rouge " ou " Triangle de la mort ", contre les derniers représentants de Salo, les Brigadistes noirs. Cependant les personnages qui peuplent ce roman empêchent de croire à un manichéisme confortable : déserteurs, racaille, bandits évadés, tous s'emparent un peu au hasard des emblèmes politiques de la guerre, communisme ou fascisme qu'importe, ils veulent leur part du butin, goûter au sang, à la vengeance, prolonger le désordre, la folie, les crimes impunis.
De tout cela, un enfant est témoin, de ce déchaînement de violence mais aussi - et c'est l'autre face du roman - du retour, à la Libération, des rites ancestraux, de la très riche mythologie du fleuve que sa mère lui explique, comme Amelia Donati, que ses amants ont surnommée Chimère, l'expliquera à Giorgio : les processions de Pâques, le rite du taureau qu'on égorge pour apaiser le Pô en furie. Le roman transcende alors le simple témoignage historique ; il atteint au mythe de la lutte fratricide par la mémoire vive de ces rites très anciens que les hommes perpétuent en pénitence de ce qu'ils sont devenus.
Par-là, il devient universel. Un très grand livre.
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