80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
« - ...Faut coire que je suis bon pour autre chose... Elle insinua : - Pour ce gosse ? Il t'a converti ? Il réprima un commencement de violence et lui répondit : - Tu fais bien d'en parler, je vais tout te dire. Ça vaut la peine... Elle attendait. - On l'a trouvé dans la rue, tout seul, en pleine fumée, la nuit du 3, la première... Au Quartier... Il avait rappliqué au grand galop de sa banlieue éloignée dès qu'il avait eu la nouvelle... Et puis toutes les autres nuits de ces deux mois, on s'est pas quittés... Ce qu'il a fait comme coups... fumants, sanglants... je te le dis pas : on peut toujours répondre que c'est de l'inconscience... Et d'ailleurs on s'en fout : ce qu'on a fait, c'est très peu... Le truc à signaler, c'est qu'il était heureux... Heureux comme nous-mêmes on ne pouvait pas l'être... Il ne l'avait jamais été, jamais, tu comprends ? C'est pas parce que c'est lui... enfin, pas tellement... Il s'embrouillait. Il reprit : - Ce n'est pas notre sous-prolo, notre bonne oeuvre. Y'en a plein comme lui, mais c'est avec nous qu'il est... Il parlait comme à une amie prise dans son rêve : - Et puis, à Flins... chez lui... la bagarre dans l'usine, dans le village, et dans les blés en gerbe, ou pas encore coupés... tu vois ça ? Ce n'est pas nous qui avons mis le feu aux meules, c'est les grenades... »
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