"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur de La Gana renoue ici avec son personnage au point où il l'avait laissé à la fin de son premier roman. Il sort de l'enfance, on l'envoie à l'usine, il nous raconte sa fuite effarante devant les Allemands, ces «coupeurs de paluches», sur les routes de juin 40. Nous retrouvons dans La perruque la cave des gardiens d'immeuble misérables et sa plaque d'égout, les rats, l'escalier malodorant, le terrain vague voisin, le quartier sordide avec ses putes, ses cloches, ses gamins fiévreux, ses ivrognes.
Et toujours la même constellation familiale autour de l'enfant qui monte en graine, maigre, tendre et méchant, fou du besoin d'autre chose, et le cherchant avec acharnement dans le sexe, dans le vin et le vol, dans l'ordure et l'imprécation, dans d'impossibles rêves de fuite... Comme tous les «hommes de la famille», dont il se sent secrètement solidaire, l'adolescent se trouve coincé jusqu'à l'asphyxie dans l'univers des pauvres.
Dans cet effrayant récit d'un apprentissage au coeur d'un univers clos sans espoir, l'auteur avance avec sa musique à lui, boiteuse, sauvage, aride. Il va au-devant de l'horreur comme pour l'exorciser par son excès même, comme si écrire restait encore le seul moyen peut-être de «changer la vie».
Toujours aussi prenant, toujours aussi bien écrit. Toujours aussi argotique, déroutant et émouvant.
Le petit garçon de "la gana" a grandi et avec lui ses questions sur la misère, les classes sociales, la vie, le sexe et les femmes. Il n'a plus dix ans mais dix-sept, les allemands sont aux portes de Paris et on est littérairement englouti dans un monde où l'argent, la guerre, les maladies, l'alcool sont une habitude, une écrasante et dégueulasse envie de vomir. Et pourtant, toute la force de Fred DEUX est là, c'est beau.
Il faut le lire, il faut le faire connaître. Il est certes un peu dur parfois, mais jamais pour rien. Toute son écriture, jusqu'aux passages un peu surréalistes des rêve du petit garçon (surtout dans le premier roman de "la gana"), est une merveille qui ne soit doit qu'à elle même et qui ne ressemble à aucune autre.
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