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1935, Virginie-Occidentale. Après avoir passé quarante-sept ans derrière les barreaux, Mattie Appleyard franchit les portes de la prison de Glory en homme libre. À ses côtés, deux autres ex-prisonniers, le doux rêveur Billy Lee Cottrill et le jeune orphelin Johnny Jesus. Dans la poche de Mattie, un joli chèque à encaisser, des indemnités de l'État qui vont permettre aux trois compères de réaliser leurs rêves. Mais une ombre de mauvais augure plane sur eux, celle du terrifiant Doc Council. Gardien de prison, celui-ci est en effet prêt à tout pour éliminer ces « mauvaises graines » et mettre la main sur leur argent. Et tout le monde sait que Doc Council n'a aucune limite.
Publié en 1969 et resté inexplicablement inédit en France jusqu'à ce jour, La Parade des imbéciles est l'autre grand livre de Davis Grubb. Après le révérend Harry Powell, interprété par Robert Mitchum dans La Nuit du chasseur, il nous propose une autre inoubliable figure du mal, celle de Doc Council, personnage d'autant plus effrayant qu'il est cette fois du côté de la loi.
Ils sont trois, fraîchement libérés de prison. L’un deux y a passé quarante-sept ans. Le petit pécule qui lui a été attribué s’est transformé au cours de ces nombreuses années en une somme plus que rondelette, qu’il compte bien récupérer à la banque pour aller aux bout de ses rêves et de ceux de ses deux compagnons : ouvrir un magasin. Mais dans ces années où l’Amérique vit des moments dramatiques sur le plan économique, ils sont plus d’un à se mettre en travers de cette tâche simple qui consiste à présenter le chèque à la banque pour empocher la somme. Des hommes de main les traquent et sont prêts à tout pour contrarier ce projet.
Outre le fait que l’on attache immédiatement à ce trio qui a purgé sa peine (le plus jeune d’entre eux à quatorze ans et a passé trop de temps dans cette prison pour un crime qu’il n’a pas commis) et on vit avec angoisse leurs efforts désespérés pour survivre et accomplir leur destinée.
On saisit bien le contexte historique, qui ruinait du jour au lendemain des familles qui se retrouvaient à la rue. Toutes les fragilités de ce pays apparaissent à travers le propos romanesque.
Les dialogues au ton juste sont criants de vérité. L’ambiance est résolument celle du western un genre qui mérite qu’on s’y attarde, car il est le support idéal pour développer une analyse historique de ces années difficiles
Une excellente lecture.
368 pages Sonatine 8 septembre 2022
#LaParadedesimbéciles #NetGalleyFrance
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