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Cristina Campo est l'auteur d'une oeuvre concise et secrète, mais d'une rare incandescence. Pietro Citati nous en a donné un fidèle et saisissant portrait : «Cette anachorète possédait la courtoisie mondaine, la grâce exquise et insaisissable d'une dame italienne de la Renaissance ou d'une aristocrate de la Fronde. C'était aussi une créature enflammée, violente, pleine d'une ardeur chevaleresque, une Clorinde qui ignorait la prudence et les demi-mesures. Sa sensibilité subtile et ombrageuse - tressaillements de l'âme, vibrations de l'univers - atteint à l'extrême de la tension, se muant en une sensualité surnaturelle. Elle n'écrivit jamais de romans ni de nouvelles, de traités ou de longs essais - mais seulement de brèves proses. Elle aimait ce qui est petit. Infiniment plus délicate et terrible est la présence de l'immense dans le petit, que la dilatation du petit dans l'immense. Elle avait un sens souverain des limites, de la frontière - elle, si démesurée dans son âme.» La Noix d'or est un livre composé de textes arrachés à l'oubli. Comme dans Les Impardonnables, Cristina Campo y manifeste son amour de la perfection et son sens suraigu de la forme. «Il y a quelque chose de royal dans le style mental de cet écrivain», remarquait Giorgio Manganelli. On le vérifie ici dans des textes consacrés à Shakespeare, Virginia Woolf, Jorge Luis Borges, Katherine Mansfield, Djuna Barnes, Simone Weil, Truman Capote, entre autres écrivains, mais aussi aux arts, aux villas florentines, aux contes, aux rites et à la liturgie.
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