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Une des premières pièces à mettre en scène des « Nègres » et des « Négresses », mais aussi à braver le préjugé de couleur et à oser une aventure amoureuse en noir et blanc, cette petite comédie mêlée de vaudevilles, écrite par Radet et Barré pour les Comédiens Italiens à la veille de la Révolution (1787), a une place étonnante dans le répertoire comique des Lumières au regard de la représentation de l'Afrique et des Africains au théâtre. Non seulement elle inaugure ce que l'on nommera le parler petit-nègre et convoque le personnage du « Nègre » dansant et chantant qui deviendra un cliché humoristique (et raciste) au théâtre, mais elle s'amuse également du barbouillage à travers le valet Frontin qui, pour se faire passer pour un « Nègre », se peint le visage en noir et adopte la dégaine et le costume. Avec cette comédie, Radet et Barré inventent la figure barbouillée du « Joyeux Nègre » sautillant et baragouinant dont les avatars se retrouveront aux Amériques sous les traits du blackface avec notamment le personnage de Jim Crow.
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