"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une violoniste virtuose commande à un peintre brisé le portrait du magnat des finances qui a tué son fils. Elle veut déchiffrer sur son visage la marque de l'assassin. Pour cautériser ses propres blessures, elle ouvre grand la porte de la maison des chagrins dont personne ne sort indemne. Un thriller viscéral qui conduit chaque être vers ses confins les plus obscurs.
Tout annonce que cette tragédie n'aura pas une fin heureuse. Et pour sûr, le décor est planté dès le début. Un homme souffre de la perte de sa famille et une femme fait le deuil de son fils lui aussi tragiquement disparu.
Encore un coup de chapeau l'auteur pour ce thriller très sombre baigné par la vengeance et le deuil.
Victor de l'Arbol distille l'essence torturée des personnages avec une incisive finesse pointée de mélancolie. Sur fond de fresque historique, il brode le destin des uns et des autres et les met face à lui sous couvert d'une élégante noirceur.
Les pulsions noires des protagonistes se heurtent à leur propre solitude. Ce fil conducteur alimente ce drame extrêmement bien ficelé et nous amène même à s'interroger quant à la capacité de l'auteur à passe de la plume à la caméra.
Un livre noir, qui débute par l'histoire malheureuse d'un peintre qui a perdu sa famille et d'une violoniste qui a perdu son fils et qui petit à petit va relier tous les destins des personnages. Un livre à lire
J'adore mais il faut avoir le cœur bien accroché. C'est du polar bien noir mais riche et très prenant.
La Maison des chagrins est vraiment un fabuleux et magnifique roman noir, porté par une écriture puissante, élégante et racée, ainsi que des personnages qui crèvent le papier, et dont l'auteur dissèque la psychologie complexe sous les yeux ébahis du lecteur.
L'intrigue, en apparence simple, se révèle être en réalité un véritable monument de construction virtuose, en ne dévoilant son ampleur, sa profondeur et ses multiples intrications que petit à petit, comme les pièces disparates d'un grand puzzle que le lecteur assemblerait naturellement en suivant le récit captivant de Del Arbol, mais qui, au fil des rebondissements et des retournements de situation, laisserait transparaître au final un tableau d'ensemble vertigineux et terrifiant, radicalement différent de l'image que l'on croyait recomposer initialement.
Magistral, éblouissant, passionnant, glaçant et souvent poignant, La Maison des chagrins est comme une gigantesque et diabolique boîte de Pandore que plusieurs personnes auraient ouverte au nom de la vengeance, croyant ainsi pouvoir apaiser la souffrance qui les ronge, celle du deuil impossible de leur enfant ou de l'être qu'ils aimaient, mais dont ils auront à supporter en retour l'incroyable cruauté de la vérité, laquelle les obligera en plus à regarder dans le miroir l'insoutenable reflet de leur véritable personnalité.
Victor Del Arbol s'impose comme l'un des très grands auteurs de romans noirs, à suivre de près.
Et sa Maison des chagrins fait partie de ces grands romans qui cloueront le bec, en les ridiculisant, de tous ceux qui oseront encore affirmer aujourd'hui que le polar n'est pas tout à fait de la littérature...
Dans ce roman, on croise une galerie de personnages que nous ne sommes pas près d’oublier, dont les destins sont – tragiquement – liés. Ce roman est un véritable puzzle, chaque chapitre apporte une nouvelle pièce qui vient s’imbriquer dans l’histoire.
Tous les personnages – Edouardo, Arthur, Ibrahim, Gloria, Olga, Andrea, M. Who, Maribel –
sont des êtres cabossés par la vie, ou dont la vie a basculé, qui sont tous unis par la douleur, principalement celle de la perte d’un être cher (un enfant, une femme, un mari, un amant…) et par la haine. « À quoi sert la douleur, si on ne peut la partager avec celui qui te l'inflige ? Je ne suis pas là pour pardonner, Eduardo. J'ai besoin de comprendre, et j'ai besoin de haïr » dit Gloria à Eduardo, le peintre à qui elle a demandé de réaliser le portrait de l’homme qui a tué son fils. « Qu'est-ce qui nous unit ? La perte, la culpabilité, le remords ?"
Et tous, à commencer par Edouardo sont à la fois victimes et coupables. Ces êtres portent tous une blessure qui a laissé en eux ou sur eux (pour Ibrahim) des cicatrices. Que cherche réellement Edouardo en acceptant la commande de cette célèbre violoniste de réaliser le portrait du chauffard qui a tué son fils alors que lui-même a perdu femme et enfant dans les mêmes circonstances et qu’il s’est fait justice lui-même ? Le portrait qu’il va faire d’Arthur, le chauffard, n’est-il pas en réalité une sorte d’auto-portrait ? Où la vérité est-elle ailleurs ?
Aucune horreur ne nous est épargnée dans ce roman : viol, torture, assassinat, pédophilie, prostitution, on plonge petit à petit dans la noirceur la plus absolue. Et rien n’est laissé au hasard, et c’est là toute la puissance de ce roman policier, pas de place pour les coïncidences, tout s’explique et tout est lié, chaque acte découle d’un autre. Aucun détail n’est gratuit et les indices laissés par l’auteur sont nombreux pour tisser sa toile.
Del Arbol nous plonge dans la noirceur de l’âme humaine et dans le cercle infernal de la vengeance. L’intrigue est complexe mais ficelée de main de maître et le suspense est soutenu jusqu’à la fin car on ne sait quelle vérité va finalement se révéler, celui qu’on croyait coupable se retrouve victime, et vice-versa. Tous les personnages sont fouillés et l’auteur leur donne tant d’épaisseur qu’on ne peut que s’y attacher.
La construction de ce roman est si habile qu’on ne peut le lâcher : le portrait de chaque personnage est fait par petite touche, à l’image d’une peinture, et on est tour à tour plongés dans leur présent puis dans leur passé et les moments clés de leur vie, qui les ont fait basculés.
Un roman d'une grande noirceur où l’adulte n'est pas protecteur, le père, le mari souvent absents ou défaillants. Ce thème de l'enfance trahie est particulièrement touchant.
Une vraie réussite et une vraie découverte pour moi d’un auteur espagnol que je ne connaissais pas et dont je vais m’empresser de lire le premier ouvrage. Un coup de cœur !
Excellent roman d'un écrivain espagnol qui nous avait déjà offert "la tristesse du samouraï" un thriller captivant qui prenait ses racines dans la période franquiste et nous laissait sans voix. Ici, on retrouve le même thème des âmes torturées par le deuil et le besoin de vengeance. C'est bien construit, rythmé, solide et cela nous touche réellement tant les mots sont proches de nous. A lire absolument !
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