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Buenos Aires, années 70. Julia a hérité de sa grand-mère Josefina un don précieux et encombrant : parfois des scènes de l'avenir lui apparaissent, vues à travers le regard de l'autre. À charge pour elle d'interpréter sa vision. Dès l'âge de cinq ans, elle doit intervenir pour empêcher le déroulement d'événements malheureux.
L'histoire de Julia va basculer lors du retour de Perón en Argentine. Sympathisants du mouvement des Montoneros, elle et son compagnon vont connaître le destin de cette jeunesse idéaliste et révolutionnaire d'Amérique latine, fascinée tout autant par la figure du Christ que par celle de Che Guevara et confrontée à la réalité de la dictature militaire. Capturés par des escadrons de la mort, ils réussiront à s'évader...
On retrouve ici certains des thèmes qui traversaient Même le silence a une fin, le grand récit d'Ingrid Betancourt relatant ses années de captivité dans la jungle : la privation de liberté et ses conséquences, le courage individuel et la servilité collective, l'espoir en l'avenir de l'humanité considéré comme un acte de foi. Mais de ce dilemme entre le choix de la vengeance et celui de la vie, elle a d'abord fait la matière d'un vrai roman d'aventures.
Même si le style est plat, l'intérêt du livre porte sur l'engagement en politique de l'héroine avec une plongée dans l'histoire tourmentée de l'Argentine avec le coup d'Etat militaire dirigé par le général Jorge Videla qui a marqué la fin du gouvernement d'Isabel Peron et le début de la dictature en Argentine. C'est alors le début d'une répression contre les « ennemis de la nation » avec l'arrestation violente des opposants au régime qui seront torturés puis jetés dans le Rio de la Plata voire enterrés dans l'anonymat, souvent dans des fosses communes.
De l’Argentine, je ne connaissais finalement que très peu de choses.
Vous m’avez plongée au coeur de sa terrible Histoire, que j’ai trouvée aussi fascinante qu’horrible.
Parce qu’au-delà des personnages de votre roman qui sont très attachants, le génocide politique de votre pays est là, bel et bien présent, à chaque page.
Mon avis complet sur http://www.arthemiss.com/la-ligne-bleue-de-ingrid-betancourt/
Pourquoi le nier, au tout début de la lecture du premier roman d'Ingrid Betancourt, celle qui fût l'otage des FARC pendant plus de six ans, on ne peut s'empêcher de chercher des similitudes entre Julia l'héroïne de la ligne bleue et ce que l'on croit savoir de la captive la plus médiatisée de France. Au tout début seulement... Très vite, la première œuvre fictionnelle d'Ingrid Betancourt fait justement disparaître l'auteur, et emporte le lecteur au cœur de la révolution argentine, cette période trouble durant laquelle toute une génération de jeunes gens épris de liberté et de renouveau fût éradiquée par la junte militaire.
Roman d'aventures autant que de passion, La ligne bleue est portée par une écriture à la superbe musicalité. Si Ingrid Betancourt ne possède pas comme Julia son héroïne le don de percevoir les évènements avant que ceux-ci ne se produisent, elle a bien hérité d'un don, celui de l'écriture. L'une des forces du roman réside en effet dans la tension narrative extrêmement forte, une tension qui n'a rien à voir avec une écriture bien huilée presque mécanique, mais que l'on sent tout au contraire impulsée par les questionnements profonds et sincères qui habitent l'auteur.
En prêtant vie à deux personnages centraux qui s'aiment - Julia et Théo - mais qui vont réagir de manière diamétralement opposée aux évènements similaires qu'ils ont subis (l'enfermement, la torture, la culpabilité...) Ingrid Betancourt aborde par petites touches la philosophie de vie qu'elle a faite sienne et que l'on avait déjà entraperçue dans le récit de sa captivité Même le silence a une fin : la haine et la vengeance cadenassent et enferment, pardonner ne pas laisser aux bourreaux où aux évènements le pouvoir de nous façonner allègent et libèrent. La liberté vient du pardon que l'on s'octroie et de celui que l'on accepte d'accorder à l'autre permettent de reprendre le contrôle de sa vie.
La ligne bleue est un roman lumineux ourlé d'une humanité salvatrice. Un grand roman qui dépayse passionne et interroge comme tous ces romans qui évoquent la folie passée des hommes. Un roman qui bouleverse et émeut profondément...
Argentine 1976. « Le coup d’Etat militaire dirigé notamment par le général Jorge Videla, marque la fin du gouvernement d’Isabel Peron et le début de la dictature en Argentine. Commence alors une répression contre les « ennemis de la nation ». Les opposants au régime sont arrêtés violemment, torturés puis jetés dans le Rio de la Plata ou enterrés dans l’anonymat, souvent dans des fosses communes. »
C’est dans ce climat politique des plus dramatiques que nous entraine Ingrid Betancourt à un rythme soutenu à en perdre haleine avec de fréquents flash-back, à travers Julia et Théo proches des Péronistes déchus, qui vont être confrontés au nouveau régime, celui de la terreur.
Douée d’un don de voyance et de prémonition surdéveloppés Julia s’en servira pour tenter de sauver ceux qu’elle aime des pires situations de la lutte pour la survie des Trotskistes que le nouveau pouvoir a décidé d’exterminer et dont Théo défend la cause.
Aux côtés de Julia l'Argentine, Ingrid Betancourt donne vie à d'autres superbes figures féminines comme la grand-mère, Mama Fina.
Avec « La ligne bleue » Ingrid Betancourt signe un grand et magnifique roman,
à la fois roman d’amour, et roman d’aventure servi par une très élégante écriture.
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