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La Lady Macbeth de Mtsensk (1865) de Nikolaï Leskov met en scène la première tueuse en série de la littérature russe, l'une des premières héroïnes de cette littérature à enfreindre l'interdit sexuel. Elle annonce les femmes émancipées et dangereuses de la modernité fin de siècle. Cette traduction reste au plus près des stratégies narratives de l'auteur entre folklore et littérature savante. Elle invite à une nouvelle lecture du petit chef- d'oeuvre de Leskov, qui utilise la tradition du conte oral comme un instrument de subversion et de parodie.
Katerina Lvovna s’ennuie. Voilà six ans qu’elle a épousé un marchand du double de son âge. Elle n’avait pas le choix, elle était pauvre. Pas d’enfants issus de ce mariage sans amour, pas de loisirs, de vie sociale. Juste des journées qui s’étirent avec une lenteur folle, du vide à tenter de combler d’une façon ou d’une autre.
Un jour Katerina s’enhardit et passe sa porte d’entrée, parle à un beau commis, et voilà l’engrenage terrible qui se met en route.
Ma chronique sera fort brève car il s’agit d’un très court roman. Celui-ci met en scène une femme que la passion pousse à briser tous les tabous moraux de la bonne société.
Pas de femme fragile au programme, au contraire si au début elle s’ennuie, très vite Katerina prend les choses en mains pour satisfaire sa volupté et son amour.
Si la brièveté du roman ne permet pas une analyse très approfondie des caractères des uns et des autres, il n’en demeure pas moins que la jeune femme est un personnage très marquant. Coincée dans une vie, elle choisit certes un mauvais chemin, mais elle décide de ne plus subir.
On retrouve un peu de Thérèse Raquin en elle. L’auteur, dans ce roman, entendait dénoncer l’émancipation des femmes, pour autant, malgré le côté monstrueux des crimes commis, on ressent une compassion pour cette Katerina.
La plume de l’auteur est belle, bien travaillé entre de belles descriptions, une grande sensualité et le parler d’une population marchande, pas très éduquée.
Un roman que j’ai beaucoup aimé, et dont il me tarde de découvrir l’adaptation en film.
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