"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1906, la parution de La Jungle provoque un scandale sans précédent : Upton Sinclair y dévoile l'horreur de la condition ouvrière dans les abattoirs de Chicago aux mains des trusts de la viande. La Jungle est bientôt traduit en dix-sept langues tandis que l'auteur, menacé par les cartels mais porté par le mécontentement populaire, est reçu à la Maison-Blanche par le président Theodore Roosevelt. Une enquête va confirmer ce qu'avance Sinclair et donner lieu à une vague de réformes qui touchent la vie économique toute entière. La Jungle, par sa puissance d'évocation, par sa sincérité, transforment le message humanitaire en épopée.
Plongez-vous dans l'univers sombre voire et miséreux des abattoirs de Chicago fin XIXème.
Accrochez-vous. Vous avez lu Germinal ? C'est pire. Une machine géante à broyer les bêtes et les Hommes. le gigantisme de l'industrialisation qui mène à des aberrations. La production de conserves et de viandes dans des conditions d'hygiène dignes d'un film d'horreur. Des conditions de travail tellement effroyables que vous n'avez pas besoin de prévoir de retraite pour les ouvriers : ils meurent tous avant. Des conditions de vie où chacun essaie de tirer la couverture à soi, mais elle est si petite pour tant de gens, que la misère est le lot du plus grand nombre. Sans parler de tous les gredins qui profitent d'un système tellement corrompu que l'honnêteté devient un handicap pour tenter de survivre.
Et puis pour les immigrants, s'ajoute la barrière de la langue. Leur espoir d'une vie meilleure en Amérique est tellement immense, intense, qu'ils sont prêt à tout et mettent un temps infini à se rendre compte qu'on les spolie, qu'on les exploite et qu'ils sont piégés dans la misère. C'est sombre et triste. Ça pue la viande avariée, les corps qui ne se lavent pas assez souvent, les vêtements usés et crasseux, la soupe trop claire, la neige grise, la canicule de plomb, les eaux stagnantes qui ont oublié qu'elles ont été limpides un jour, les greniers mal aérés aux matelas trop minces pleins de vermine, les gosses morveux et mal nourris, l'alcool bas de gamme, les blessures mal cicatrisées guettées par la gangrène.
Jurgis a du courage, de la force. On le suit avec sa famille de l'espoir lumineux des premiers pas en Amérique, à l'errance entre petites misère et grande misère. Il pense et nous aussi, avoir toucher le fond et non. Il y a toujours pire. C'est injuste, mais c'est comme ça.
La loi du plus fort est remplacée par la loi du plus malin, du plus rusé, de celui qui écrasera l'autre pour prendre sa place le plus vite.
Franchement notre vie actuelle à côté, c'est le paradis.
Au niveau du style, c'est moins romancé que du Zola. C'est plus comme un long reportage, très factuel. On finit par de longs discours sur le socialisme salvateur. J'ai trouvé cette partie un peu trop longue et politisée, mais dans le contexte elle avait sa place.
Alors, faut-il le lire ? Oui. A part peut-être si vous êtes végétarien…
Un livre qui m'a bousculé, révolté par son sujet.
Je n'ai pas arrêté de relire sa date de parution et me suis dit mais est ce que les choses ont réellement changé depuis la parution de ce roman.
Samedi soir j'ai regardé sur LCP un documentaire sur les "opérateurs" des abattoirs et quel effroi d'entendre certains échos sur ces témoignages et des pages de ce roman de Upton Sincalkir, écrit en 1906.
L'auteur va nous raconter la vie de Jurgis, lituanien, qui est venu chercher le rêve américain, une vie meilleure En 1900, il est à Chicago avec sa jeune épouse, Ona, sa belle mère et des cousins. Ils vont survivre dans cette jungle, trouver du travail dans les abattoirs, premier employeur de cette ville. Romanesque, avec un style journalistique, Upson Sinclair nous parle de cette Amérique du début du 20e siècle : le début du capitalisme, de l'industrialisation, de l'American dream, mais quel constat éprouvant. L'auteur décrit très bien cette vie d'ouvriers, de misères, d'espoirs, de désillusions, de combats....
J'avais lu Pétrole ! de cet auteur et avait déjà apprécié son texte, un peu plus romanesque que celui ci.
Un texte même si quelquefois sa lecture est éprouvante et révoltante, il faut le lire car c'est un grand texte romanesque mais aussi un témoignage sur Chicago, l'américan dream, la condition ouvrière.
Ironie de mes lectures, je suis en train de lire et apprécier la lecture de "la femme révélée" de Gaëlle Nohant et celui ci se passe un peu plus tard à Chicago en 1950-1960 et les conditions sociales ont un peu évolué.
Quand le romanesque nous parle de la vie, des espoirs, des combats menés et qu'il faut malheureusement continués à mener.
La Jungle nous raconte la vie d’une famille de migrants européens lors de leur arrivée dans la ville américaine de Chicago, au tournant des 19ème et 20ème siècles, pour y travailler dans les abattoirs de la ville (qui employaient à l'époque plus de 30.000 personnes).
La première partie du roman est un véritable coup porté au lecteur : un réel dégoût émerge rapidement à la lecture des pages. J’ai été profondément choqué par l’absence de moralité de cette société, où la corruption se retrouve à tous les niveaux. Certaines règles sont fixées pour empêcher le travail des enfants ? N’en déplaise, on falsifie leur âge pour qu’ils puissent travailler. Sans parler de la falsification les marchandises avariées pour les faire entrer à nouveau dans la chaîne alimentaire ou encore des conditions de travail dans les usines d’engrais... Ce livre regorge de tels exemples qui font que le parcours normal d’un immigré est celui d’une chute irrémédiable. Au moindre accident de la vie, les protagonistes se retrouvent dans un grand état de dénuement.
Sans vouloir révéler la seconde partie du roman, il semble évident qu’Upton Sinclair a voulu faire endosser à Jurgis plusieurs rôles jusqu’à l’ouverture vers une étape plus prometteuse de sa vie. Cette partie est un peu plus décousue (peut-être) que la première mais n’en demeure pas moins intéressante.
Ce livre a eu un fort retentissement dans le pays, puisqu’il a provoqué une enquête sur les pratiques des trusts de la viande, confirmant les propos de Sinclair, ce dernier ayant même été reçu par le président Roosevelt. Une législation sociale a ensuite été mise en place. Un bel exemple du pouvoir de la littérature !
Je vous en conseille la lecture dans tous les cas.
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