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Le narrateur de ce récit - un mari qui surveille sa femme - est au centre de l'intrigue. Il reste d'ailleurs en scène de la première phrase à la dernière, quelquefois légèrement à l'écart d'un côté ou de l'autre, mais toujours au premier plan. Souvent même il s'y trouve seul.
Ce personnage n'a pas de nom, pas de visage. Il est un vide au coeur du monde, un creux au milieu des objets. Mais, comme toute ligne part de lui ou s'y termine, ce creux finit par être lui-même aussi concret, aussi solide, sinon plus.
L'autre point de résistance, c'est la femme du narrateur, A., celle dont les yeux font se détourner le regard. Elle constitue l'autre pôle de l'aimant.
La jalousie est une sorte de contrevent qui permet de regarder au dehors et, pour certaines inclinaisons, du dehors vers l'intérieur ; mais, lorsque les lames sont closes, on ne voit plus rien, dans aucun sens. La jalousie est une passion pour qui rien jamais ne s'efface : chaque vision, même la plus innocente, y demeure inscrite une fois pour toutes.
Mon premier « nouveau roman ». Sur le papier, il avait tout pour me dérouter, me perdre, voire me déplaire. D’une part parce que je n’ai jamais étudié les lettres au-delà du lycée et ne possède pas toutes les clés nécessaires à la bonne compréhension de certaines œuvres, d’autre part parce que les descriptions longues et froidement détaillées ne m’emballent pas plus que de raison.
Oui mais voilà, j’aime les concepts, j’aime ce qui sous-tend une idée. Et c’est à ma grande surprise que je me suis totalement laissée couler entre les jalousies de cette maison dont le pilier projette une ombre sur la façade Nord-Est, ou est-ce Nord-Ouest ?
Du titre, il faut y lire le double sens : les jalousies à travers lesquelles le narrateur observe A., supposément sa femme, mais aussi la jalousie supposée du narrateur pour la relation trouble qu’entretient A. avec Franck, le voisin de la plantation voisine, quelque part dans une Afrique coloniale.
L’action, minimale, se répète en boucle, brouillant les pistes d’une chronologie pourtant simple.
Lire la Jalousie, c’est comme s’immerger au cœur d’une œuvre de cinéma ou d’art contemporain. Il y aurait de quoi disserter des heures sur ce récit brillant, hypnotisant, métaphorique mais le mieux est de se frotter au texte sans a priori et de se faire sa propre expérience. Pour ma part, j’ai a-do-ré.
Lecture de plaisir ? Je ne pense pas.
Le but recherché par l'auteur est intéressant mais le livre "La jalousie" donne plus l'impression de devoir être analysé que d'être lu.
Les descriptions de A. se coiffant traduisent néanmoins le talent évident de l'auteur.
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