"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Décembre 1916. Capturés par la police du Reich, les Lulus se retrouvent au camp de détention de Holzminden où ils partagent le quotidien de nombreux prisonniers civils de différentes nationalités. Pour échapper à l'ennui et au manque de liberté, ils vont échafauder un plan d'évasion digne des plus grands livres d'aventures !
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Un nouveau tome des aventures des Lulus et encore une réussite ! Comment font-ils ? Ils, ce sont Régis Hautière et Damien Cuvilier bien sûr. Damien Cuvilier qui nous régale de ses aquarelles tantôt légères (dans les hortillonnages d’Amiens après la guerre) tantôt denses dans le camp de Holzminden, mais toujours parfaitement exécutées. Mentionnons également les cadrages et les dépassements réguliers de la notion « d’angle droit » qui dynamisent le tout. Enfin, tout comme pour le premier tome de ce diptyque, l’attention particulière portée aux « tronches » des personnages qui, c’est le cas de le dire, en disent plus qu’un long discours sur la psychologie de ces derniers.
Hautière, quant à lui, nous offre un scénario dont le rocambolesque assumé laisse tout de même une place très importante à l’anti-militarisme et la critique sociale qui va avec. Car c’est bien là, sous-jacent, qu’est à mon avis le sujet de ce nouvel album.
A travers la figure d’Onésime Decombray, c’est bien l’image du gros bourgeois notable, potentiellement profiteur de guerre, qui se dessine. Celui pour qui vont mourir par millions les pauvres paysans et ouvriers pendant que ce dernier s’entend plutôt bien avec les allemands. Celui qui considère les russes comme des « paysans mal dégrossis » mais qui trouve normal que ceux-ci aillent se faire trucider pour défendre la France (leur alliée), mais totalement inacceptable et inconcevable qu’ils se mettent en grève… Celui qui, 25 ans plus tard, s’il est toujours vivant, choisira forcément son camp du côté de Vichy et de la milice… Bref, un vrai salaud dont on ne sait pas s’il est plus bête que méchant, mais qui, c’est souvent le cas, se pare des habits de la vertu en se rendant à la messe tous les dimanches…
Vous l’aurez compris, je vous recommande la lecture de ce 2ème tome de la perspective Luigi qui est un vrai plaisir.
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