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Pour éviter à sa grand-mère - Mamoune, au parfum de violette et de fleur d'oranger - un placement en maison de repos, Jade la "kidnappe" et l'installe dans son appartement parisien.
L'octogénaire savoyarde et la jeune femme célibataire, journaliste indépendante, vont tisser avec douceur et simplicité une vie commune nourrie de leurs souvenirs. Mais, derrière les choses ténues du quotidien, c'est l'émouvante tragédie de la vie qui se déroule. Celle-ci se dévoile dans les récits croisés des deux femmes, l'une, écrivain en devenir, l'autre, lectrice passionnée qui a secrètement fait de ses montagnes savoyardes son cabinet de lecture. Se construit alors un échange littéraire au cours duquel elles se livrent et se découvrent. Jade, qui concevait sa vie sans ancrages ni repères, apprend de sa grand-mère que c'est uniquement dans la confiance et l'acceptation de l'autre que l'on a des chances d'être soi. Grâce à Mamoune, touchante dans sa dignité chancelante, l'appartement de Jade devient le lieu de tous les possibles.
Habilement, de sa prose douce et bienveillante, Frédérique Deghelt raconte la libération d'une jeune femme perdue dans l'agitation de sa vie. Et livre le portrait étonnant et tendre d'une grand-mère en qui éclot un sentiment amoureux imprévisible.
Les " filles de la grand mère de Jade décident qu'il est tend de la placer, elle commence à ne plus être en sécurité à vivre seule. Mais Jade ne l'entend pas comme ça, alors elle n'hésite pas une seconde, elle fait l'aller retour et prend sa grand mère sous son toit à Paris.
La vie des deux femmes va être bouleversée, ou plutôt impactée.
La grand mère va devoir renoncer à ses montagnes pour se familiariser avec les nouveaux moyens de communication et Jade devra rester présente pour sa grand mère sans l'infantiliser.
Ce n'est pas le roman du siècle mais c'est gentillet, il faut se laisser faire, ne pas juger trop vite ce récit, ce livre se tient sur son ensemble, mais il faut le lire jusqu'au bout pour l'apprécier pleinement.
Un livre de fin de soirée ou de terrasse à l'ombre d'un bel arbre et en savourant un thé délicat.
La Grand-mère de Jade a été publié par les éditions Actes Sud en 2009, puis réédité en 2021 par les éditions J'ai Lu pour la version poche. Le style de Frédérique Deghelt est fluide, très agréable à lire. Les mots glissent comme un drap de soie recouvre les corps avec légèreté et douceur: "Depuis dix-sept jours, Mamoune et sa petite-fille vivaient ensemble. Ce matin, Jade, l'avait laissée après le petit-déjeuner qu'elles prenaient sur le balcon pour saluer ce superbe mois de juin aux températures idylliques. Jade était heureuse que le temps soit clément afin d'éviter à Mamoune l'enfermement d'un appartement, elle qui était toujours dehors sur les chemins de sa montagne." (Page 54).
Construction: les chapitres alternent entre ceux racontés du point de vue de Jade à la troisième personne et au passé; ceux donnant la parole à Jeanne, la grand-mère de Jade, qui, comme le titre l'évoque, est le personnage central du roman, sont à la première personne et au présent. Une façon de faire vivre le personnage au-delà de son destin de papier?
L'auteur a souvent recours à l'appellation "sa petite-fille" pour parler de Jade, comme si la vie de Jade se résumait à son statut de petite-fille de Mamoune; ce qui, bien entendu, est faux...
Thèmes: la vieillesse, la place des personnes âgées dans notre société: "On ne veut plus rien savoir de la mort de nos jours. Et maintenant voilà qu'on cherche à gommer le temps qui la précède. On voudrait pour cela soustraire les vieux vivants que nous sommes, de peur qu'ils n'encombrent le regard de ceux qui veulent oublier que toute destinée a une fin. Et comment nous cacher, nous et nos décrépitudes flagrantes sinon en nous rassemblant dans des maisons loin des regards?" (Page 109). Mais également la lecture, le rapport aux livres et à la lecture: "Je me souviens d'avoir été fascinée par le miracle des bons livres qui arrivaient au bon moment de la vie. Ceux qi parfois tombaient des étagères pour répondre à des questions que me posait l'existence...J'ai tout vécu, j'ai mille ans et je le dois aux livres." (Pages 122)
Fil rouge: la passion de Jeanne pour la lecture et la littérature.
Jeanne, octogénaire, vit seule dans sa ferme savoyarde depuis le décès de Jean, son mari. Ses trois filles prennent pour prétexte un malaise pour décider de la placer dans une maison médicalisée, pour un séjour de courte durée, juste le temps qu'elle se remette. Mais Jeanne sait bien qu'une fois qu'on a mis un pied dans ce genre d'établissement, on en ressort qu'entre quatre planches.
Jade, sa petite-fille, journaliste à Paris, décide, sur un coup de tête, d'enlever sa grand-mère afin de l'installer chez elle, dans son deux-pièces parisien, malgré les doutes qui l'assaillent: "Jade avait peur de l'entraîner dans un monde qui n'était pas le sien. Elle n'était sûre de rien. Elle ne connaissait de sa grand-mère que le côté raisonnable et tranquille mais n'était-ce pas elle qui lui avait dit un jour que tout être recèle une part d'insoupçonnable, que tout être est capable de se révéler étrange voire étranger?...jade avait peur de commettre une erreur en l'emmenant, peur de ne pas pouvoir s'en occuper, peur de lui avoir menti en lui proposant de la sauver." (Pages 18-20).
La cohabitation avec sa grand-mère, que finalement elle connaît bien peu, se passera-t-elle selon ses souhaits? Bien que les deux femmes aient grandi dans deux univers si éloignés, tant géographiquement que culturellement, peu à peu des liens forts se tissent, les aidant à franchir la distance qui les sépare. Jade découvre avec stupeur la femme qui se dissimule derrière la grand-mère:" Mamoune, je croyais la connaître, mais je ne la voyais pas comme une femme. C'était juste ma grand-mère. C'est ridicule, je sais, mais en vivant avec elle je suis remplie de questions, de curiosités et même d'indiscrétions. C'est comme si j'avais sous la main un trésor et que je sache pas encore bien ce que je peux en faire ou comment l'ouvrir." (Page 68).
Jade va de surprises en surprises, surtout quand elle découvre le passé de lectrice avisée que sa grand-mère a dissimulé pendant de nombreuses années, même à son mari, son rapport à la lecture et sa passion pour la littérature. Elle la regarde d'un œil neuf...
Peut-on contraindre sa propre mère, sous prétexte d'un malaise isolé, à intégrer une maison médicalisée contre son gré? Question qui pose un véritable cas de conscience: où s'arrête la liberté de chacun de décider de sa propre vie, de prendre ou non certaines décisions: "Je crois que choisir son lieu de vie et les êtres qui sont autour de soi est la dernière dignité qui reste à un être vieillissant..." (Page 94)...Peut-on reléguer une personne aux oubliettes sous prétexte qu'elle est âgée de plus de soixante-dix ans? Peut-on se ranger derrière ce prétexte fallacieux pour prétendre qu'elle ne peut plus rien entreprendre de nouveau dans sa vie, qu'elle n'est pas en adéquation avec le monde d'aujourd'hui, qu'elle ne pourra plus s'y adapter, ne peut plus interagir avec les jeunes générations que de toute façon elle ne peut pas comprendre? La Grand-mère de Jade pose cette question cruciale: Y a-t-il une vie après la jeunesse? Telles sont les questions existentielles auxquelles Frédérique Deghelt vous invite à réfléchir, tout en vous donnant quelques pistes de réponses...
La Grand-mère de Jade est bien plus qu'un roman; c'est un livre riche d'enseignements, lumineux. Une bouffée d'air frais, un peu piquant comme celui des montagnes de Jeanne, du bonheur cristallin, beau mais si fragile, bienvenue dans le monde égoïste et froid dans lequel nous vivons.
Pour moi, La Grand-mère de Jade est un conte initiatique, flirtant avec le conte philosophique, livrant de nombreuses considérations faisant réfléchir à propos d'aspects de la vie importants, tel l'accès à l'instruction, au savoir, à la culture de qualité et non pas la culture de masse formatée par des dirigeants hypocrites.
A la suite d’un malaise, la grand-mère de Jade, Jeanne dite Mamoune, doit être placée dans une maison de repos médicalisée, et Jade, n’hésite pas une seconde ; elle va enlever sa grand-mère adorée et l’emmener vivre à Paris avec elle. Finalement cette grand-mère au parfum de rose et de violette, elle la connait peu et cette cohabitation va leur permettre de se découvrir l’une l’autre...
C’est un roman merveilleux à deux voix, celle de la petite fille , journaliste indépendante, trentenaire célibataire, elle vient de mettre fin à une relation de cinq ans, qui se pose beaucoup de questions sur le sens de la vie, qui a écrit un roman, refusé par les éditeurs et celle de la vieille dame de quatre vingt ans , quasiment jamais sortie de son village de montagne, qui va se révéler être une lectrice cachée, fine et érudite lui proposant timidement de la relire”je pourrais bien t’aider, moi” ... Car ce livre parle beaucoup de littérature, du plaisir d’écrire et de celui de lire.... les mots réunissent les deux femmes par delà les années qui les séparent et un dialogue passionnant s’engage entre elles... C’est un livre d’une grande tendresse, un livre qui fait du bien à celui qui le lit, je me suis sentie vibrer avec Jade, j’ai éprouvé les inquiétudes de Jeanne, j’ai ri avec elles deux, j’ai adoré les regarder vivre ... l’épilogue bouleversant m’a laissée k.o., lisez ce livre de toute urgence, c’est un bijou...
La grand-mère de Jade, c’est l’histoire de Jade, trentenaire et journaliste, qui décide un jour de prendre sa grand-mère (Jeanne) sous ses ailes et de l’emmener chez elle à Paris, de l’arracher des griffes de ses tantes qui désireraient la voir en maison de retraite… Dis comme ça, ça peut paraitre un peu étrange (j’ai fait exprès de noircir le tableau, bien évidemment), mais La grand-mère de Jade c’est aussi une histoire d’Amour, oui, oui, d’Amour ! Car l’Amour avec un grand « A » existe entre une grand-mère et sa petite fille. Amour, remplaçant le gouffre présent entre ces deux générations, gouffre qui est vite comblé par des confessions, du partage…
Petit à petit, Jade apprend à connaître sa grand-mère, la redécouvre. Comme elle le dit dans le roman, elle connaissait Mamoune et elle vient de rencontrer Jeanne !
Au fil des pages, différents thèmes sortent de la lecture :
On se rend compte de l’évolution des mœurs et de la société au fil des années : Jade remarque que les choses qui tiennent au cœur de sa grand-mère peuvent lui paraître insignifiantes, comme aller voter, qui est bien plus qu’un devoir pour Jeanne étant donné qu’elle a vécu le premier vote des femmes ! Il y a aussi cette fracture présente avec l’avancée du numérique, et l’apprentissage qui s’en suit : Jade apprend à sa grand-mère comment se servir d’un ordinateur, un geste qui peut nous paraître anodin aujourd’hui, mais qui révèle de la sorcellerie pour d’autres !
Cette histoire pleine de tendresse met en avant le thème de la vie, de la vieillesse qui nous guette tous, mais aussi celui de la solitude qui nous effraie !
On découvre dans cette histoire des réflexions, qui sont très agréables à lire, sur la lecture et l’écriture, sur le rôle de l’écrivain, sur le partage des lecteurs…
Avec son écriture fluide, Frédérique Deghelt nous livre cette histoire, cette amitié naissante entre deux femmes… qui nous amène vers une fin éblouissante que je n’aurais jamais pu imaginer ! Le livre alterne entre différents points de vue : celui de Jade, celui de « Mamoune »… Et c’est vraiment intéressant de les comparer, de voir comment réfléchit voir même réagit l’une ou l’autre face à une même situation.
C’est un roman touchant et entrainant qui nous donne en quelque sorte une leçon de vie et nous rappelle l’importance d’être présent avec les gens que l’on aime au cours de notre vie. J’ai trouvé cette histoire délicate et pleine de vie ! Et forcément, comme à chaque fois, je me suis attachée aux personnages (autant à celui que Jade qu’à celui de Jeanne)!
Bref, c’est une lecture que j’ai adorée, un livre qui regorge de surprises ! Et je serais très curieuse de découvrir d’autres œuvres de l’auteure tant sa plume m’a plu !
J'ai beaucoup apprécié les deux héroïnes du roman qui sont très attachantes.
En premier lieu, Mamoune, mamie de 80 ans qui échappe à la maison de retraite et aussi Jade, sa petite-fille de trente ans qui vient la chercher et l'amène à Paris.
Elles vont se découvrir et s'enrichir au contact l'une de l'autre.
Un livre que j'ai particulièrement apprécié, un vrai petit bijou pour moi.
Juste un petit bémol en ce qui concerne l'épilogue qui m'a un peu attristée ... mais malgré cela je le conseille ... Pour moi, c'est en quelque sorte une belle histoire aux allures de conte qui nous parle des raisons de notre présence ici-bas pour nous les passionnés des livres : l'amour , la lecture et l'amour de la lecture.
Un roman émouvant, une relation "amoureuse" entre une petite fille et sa grand-mère.
https://lecturesfamiliales.wordpress.com/2015/07/25/la-grand-mere-de-jade-de-frederique-deghelt/
J’ai beaucoup aimé, parce que c’est émouvant, touchant et plein de bons sentiments.
Cependant, il faut prendre ce roman pour ce qu’il est : une belle histoire.
Jade est célibataire, journaliste, la trentaine, elle habite un appartement parisien dans un quartier sympathique et ne semble avoir aucun soucis financier.
« Mamoune » est la grand-mère idéale : elle sait se faire discrète, elle est attentionnée, cultivée, sensible, gentille, mobile et motivée pour aller de l’avant.
Toutes les conditions sont présentes pour que la vie commune soit possible. En serait-il de même si un homme venait s’installer avec Jade ?
Voilà ce qui m’a un peu gêné dans ce livre, ce petit côté moralisateur qui pourrait faire naître ou entretenir une culpabilité par ceux qui sont ou seront confrontés à ce problème délicat de l'autonomie des personnes âgées.
Il arrive qu'avant même d'achever la lecture d'un roman, le lecteur sache, sente qu'un lien profond et puissant s'est noué avec les mots de l'auteur et ses personnages, que ce livre il ne pourra l'oublier tant la marque qu'il aura laissée est peut être invisible, mais sans nul doute indélébile. Pour certains, ce sont les sensations qu'il aura éprouvées, puissantes, envahissantes, qui étreignent, qui font battre le coeur plus vite, qui obligent à interrompre la lecture quelques instants pour reprendre son souffle. Pour d'autres s'ajoutera à ces manifestations le besoin impérieux de recopier des extraits qui deviennent parfois des pans entiers du roman, parce qu'ils sentent qu'ils auront besoin d'y revenir un jour et/ou pour conserver la beauté, la fluidité d'une expression, d'un paragraphe, d'une idée... je suis de ces lecteurs là. Et, rarement, j'aurais autant recopié des passages d'un livre.
La grand-mère de Jade est un roman bouleversant et de toute beauté, les liens qui unissent Jade cette trentenaire un peu perdue dans sa vie et qui s'est lancée dans l'écriture d'un roman et de sa grand-mère Mamoune qu'elle vient de kidnapper pour lui éviter d'être envoyée dans une maison de repos sont d'une rare humanité. C'est par le biais de la littérature qu'elles vont se redécouvrir, que Mamoune qui toute sa vie a caché aux siens son amour de la littérature va devenir Jeanne - une femme lettrée et dotée d'une vive intelligence qui n'est pas que celle du coeur - aux yeux de Jade.
À travers cette relation pleine de tendresse, Frédérique Delghelt explore avec une justesse rare le rapport qu'entretient le lecteur passionné avec les livres et les romans. Elle renvoie le lecteur à ce qu'il ressent souvent sans pouvoir l'exprimer de manière aussi limpide, quel lecteur n'a jamais pensé comme Mamoune que : "Je ne serais jamais capable d'écrire le moindre texte, mais quand je lis le roman d'un écrivain, je suis toujours frappée de ce regard singulier, cette façon de saisir la banalité et d'en rendre compte sous un angle insolite, cet art de tisser un lien entre des choses qui n'ont pas l'air d'en avoir."
De cette belle écriture, de cette langue fluide et musicale, que je me suis plu à lire parfois à haute voix, l'auteur aborde les questionnements liés à la fuite du temps et du temps qui passe , à la transformation des êtres, à la transmission entre les générations... Tout au long du roman, l'on se prend à se questionner : qui apporte le plus à l'autre, Jade qui accompagne Mamoune dans sa découverte des codes de la vie moderne, ou Mamoune qui transmet à sa petite fille son expérience, le fruit de ce qu'elle a vécu, de ce qu'elle a compris de la vie ? On se plait alors à penser que c'est cet échange qui permet à ces deux générations d'avancer et de mieux se reconnaître.
Et vient l'épilogue qui tombe sur la tête du lecteur tel une pluie de pierres en susurrant qu'avec un petit oui ou un petit non, nous avons tous le pouvoir de changer la vie d'un ou d'une autre... de sa propre vie aussi peut-être...
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