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Longtemps avant « La Flotte perdue » . Nous sommes au moment où, un moyen efficace de voyage interstellaire venant d'être inventé, la Terre a décidé de ne plus se soucier de ses colonies et de désarmer massivement.
D'un coup d'un seul, colons et colonies basculent dans un Far West stellaire sans en mesurer les conséquences. Car en l'absence de tout gendarme, la tentation est forte pour certains pouvoirs locaux de s'approprier les ressources précieuses qui passent à leur portée. Les vaisseaux sans aucune défense et gorgés de matériels de colonisation sont donc taxés, attaqués puis les comptes en banque des colons rescapés vidés !
Jack Campbell étend avec brio son exploration des conflits, en mettant ici en évidence leurs origines bien modestes.
Glenlyon, la planète sauvée trois ans plus tôt par Rob Geary et ses comparses, n'a pas reconduit son sauveur à la tête de la spatiale du système. Par peur d'une prise de contrôle du pouvoir civil par leurs forces militaires. Les deux vaisseaux terriens engagés pour subvenir aux besoins militaires de la planète sont pourvus d'équipages habitués au statu quo et dont la tâche première est d'éviter le combat.
Le désastre est écrit d'avance.
D'autant que les trois « démocratures » que sont Scatha, Turan et Apulu, déjà à l'offensive dans le premier volume, ont continué à resserrer leur étau.
Et elles ont rapidement appris ou réappris qu'une guerre ne se gagne pas qu'au champ de bataille.
Elles n'imposent pas de blocus, juste des droits de passage qui ne cessent de gonfler.
Elles ne commettent pas d'interventions armées, s'inquiètent seulement des droits des citoyens qui se révoltent légitimement contre un pouvoir abusif.
Elles ne se lancent pas dans des guerres d'annexion, juste dans des opérations humanitaires destinées à rétablir le libre arbitre des peuples.
Du côté de Glenlyon, Rob est désormais marié et père de bientôt deux enfants. Et, si besoin était, cette fois la décision de faire son devoir serait bien plus douloureuse à prendre...
Les rencontres faites dans le premier volume restent au centre de l'action et permettent de commencer à tisser des liens entre les systèmes agressés. En miroir des descriptions peu flatteuses des politiciens et de la hiérarchie militaire, l'auteur met en lumière les « facilitateurs » de confiance que sont les diplomates, envoyés ici à la rescousse au prix d'énormes risques personnels.
D'une façon générale, n'est-ce pas toujours la prise de risque raisonnée contre la servitude à des règles, des habitudes ou des chefs que Jack Campbell met en scène ?
À noter qu'il est le premier auteur à faire peser dans les conflits du futur la complexité et la portée de l'opinion publique.
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