"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
0300Aventures, croisades, cours d'amour et héroïnes guerrières constituent les thèmes principaux de ce grand roman épique en terre provençale.« Aubeline attendit sans respirer l´irruption de l´armée de Barcelone. Elle s´imagina à son père à sa place. Othon dans sa tenue de templier, insensible à la peur, fier de servir le Christ et de mourir pour la gloire de Dieu. Elle n´avait pas encore sa trempe, sa foi. Elle craignait la blessure qui la défigurerait, le coup qui l´amputerait, la lance qui la transpercerait. Je suis la fille du templier ! s´asséna-t-elle mentalement. »Mai 1146. Chevaliers et templiers sont en terre de Judée aux côtés de Louis VII et Aliénor d´Aquitaine pour la deuxième croisade tandis que sur la Sainte-Baume, Aubeline, fille du templier Othon d´Aups et sa servante Bérarde, à la force colossale, deviennent le bras armé de Bertrane de Signes qui préside la Cour d´Amour (tribunal jugeant tout litige amoureux). Sous sa bannière blanche au Cygne d´or, les femmes de la cour s´opposent à l´ultime bataille entre Catalans et Provençaux. Elles acceptent la trêve et la perte de leurs terres. Mais Hugon des Baux n'admet pas cette ingérence et décide de se venger. Il charge des guerriers de tuer Bertrane, Aubeline ainsi que sa propre mère, Stéphanie des Baux ! Bientôt, Othon d´Aups est de retour, accompagné du chevalier d´Agnis, investi d´une mission sacrée : cacher les extraordinaires trésors découverts sous le Temple de Jérusalem et une partie de l´or amassé depuis la fondation de l´Ordre... Au terme d´un tournoi sanglant, le traître périra. Aubeline, en digne fille de templier, part pour Jérusalem avec Jean d´Agnis.
je n'ai pas accroché, je ne suis pas allée au bout
Roman d'aventures médiévales foisonnant. On y croise des personnages ayant vraiment vécu et d'autres purement fictionnels. Les intrigues sont diverses et trop nombreuses pour que je puisse en faire état ici. Beaucoup de personnages pour plusieurs intrigues, mais pas de quoi se perdre, car chacun est clairement identifié et, au risque d'être caricatural fait ce qu'on attend de lui. Pas ou peu de surprises dans ce roman, mais des aventures plaisantes et distrayantes.
Ce qui gâche la lecture ce sont les longues digressions inutiles emplies de prières : un vrai missel ! On sait qu'à cette époque, la religion était très présente et très forte, mais l'auteur peut en faire état sans nous asséner des prières à toutes les fins de chapitre ou presque. Athée convaincu -presqu'anticlérical, d'où ma grande intolérance et ma subjectivité-, j'avoue mon agacement devant tant de dévotions. L'autre reproche que je ferais à ce bouquin c'est d'y dresser le portrait d'une Provence totalement en marge de la société médiévale dure, inégalitaire et très violente. Là, on a l'impression qu'à la cour d'amour de Bertrane, il n'y a qu'amour, joie et volupté. Les paysans sont contents d'aller travailler : ils chantent au labeur, se prosternent de joie lorsque leur maîtresse passe entre eux. Elle-même et les chevaliers ne sont pas en reste, ne refusant pas d'aller "donner la main" à un paysan dans le besoin. Jean-Michel Thibaux donne à la Provence des qualités essentiellement féminines à l'époque et celles dont se réclame l'Eglise -même si justement à l'époque nombre de ses représentants s'asseyaient un peu dessus, si vous me passez l'expression, alors que maintenant...- : la bonté, l'entraide, l'amour de son prochain, ... Peu crédible cette gentillesse dégoulinante quasi omniprésente en Provence au XII ème siècle !
D'aucun pourront m'objecter qu'il y a les méchants, les chevaliers qui tuent et qui pillent. Certes, je vous l'accorde, mais ils sont peu présents et ne sont là que pour faire contraste.
A part cela -qui pollue quand même pas mal le livre- eh bien, les aventures d'Aubeline et de Bérarde sont plutôt plaisantes : elles auraient méritées d'être plus concentrées (300 pages au lieu des 410 écrites !). D'ailleurs, j'ai repéré une phrase de l'auteur qui résume un peu le propos, même si je sais que ce n'est pas bien de sortir une seule phrase de son contexte, mais bon, je me fais un petit plaisir : "Constate-le, j'ai la logorrhée facile et je disserte, je palabre, je pérore, je philosophe assez bien pour ne rien dire."(p.175). C'est juste ce qui résume mon avis : trop de longueurs et de digressions qui rallongent un récit qui n'en a pas besoin : les aventures des protagonistes sont largement suffisantes pour tenir le lecteur. Dites M. Thibaux, vous pourriez pas faire un peu plus court ?
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