"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Village du causse Méjean, en Lozère. C'est avec enthousiasme et chargé de ses souvenirs d'enfance que Damien avait décidé de reprendre la ferme de ses grands-parents. Mais c'était sans compter sur les coups du sort, nombreux pour l'agriculteur novice qu'il est. Aujourd'hui, au désespoir, il regarde avec insistance la solide poutre du plafond de sa grange. Ou plutôt, la corde qu'il vient d'y installer. Plus que quelques minutes et tous ses problèmes seront réglés. Mais la vie a bien des tours dans son sac, notamment en la charmante personne de Chloé Beyllet...
Sur le causse Méjean, un agriculteur de 28 ans, Damien Ménestret est sur le point de commettre l'irréparable et de se pendre. Ex informaticien, il avait repris la ferme de ses grands-parents, heureux de réaliser son rêve : vivre sur le causse et renouer avec ses racines paysannes. Mais la réalité l'avait rattrapé "c'est-à-dire la concurrence âpre que certains producteurs et éleveurs se font entre eux, et surtout, la malchance."
Chloé Beyllet, 26 ans, quant à elle, ingénieure agronome, vient d'obtenir un poste en CDD en Lozère, poste qui pourrait déboucher sur un CDI. Elle doit justement rencontrer le jeune chevrier pour lui apporter une petite solution à ses problèmes.
C'est un beau roman d'amour qui pourrait presque être qualifié de "roman à l'eau de rose". Car dès le début de ce livre découvert grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions de Borée, on devine facilement qu'une relation va unir Damien et Chloé. Ce qui bonifie cette romance, c'est d'abord le paysage dans lequel elle se déroule avec les magnifiques descriptions que fait Guy Charmasson de ce sauvage causse Méjean encore peu habité. Mais, l'attrait principal a été pour moi, l'approche du milieu paysan aujourd'hui.
L'auteur place le coeur de son roman dans cette phrase : "La course à la modernisation, par le biais des subventions, a entraîné la surproduction souhaitée mais aussi un surendettement dramatique des paysans et un déluge de contraintes administratives".
On navigue d'ailleurs entre le récit de vie de cet éleveur de chèvres malmené par cette politique agricole toujours d'actualité et celui de cette jeune ingénieure qui saura profiter d'un coup de pied aux fesses donné par le destin pour mener à bien un projet de permaculture leur permettant de mettre en cohérence leurs vies et leurs aspirations, une ferme pouvant devenir un lieu privilégié d'apaisement où la Terre et le Bonheur peuvent être intimement liés.
Ce que j'ai apprécié dans cet ouvrage qui pourrait paraître parfois plus ou moins idyllique, c'est la façon dont les personnages s'appuient sur des projets existants, dont l'auteur n'oublie pas de noter les références en bas de page et dans ses remerciements en fin d'ouvrage. Ces modes de culture ou d'élevage ayant déjà fait leurs preuves donnent beaucoup de crédibilité au roman et apportent une belle note optimiste dans ces temps où l'eau, notamment, va devenir un élément de plus en plus rare.
Il ressort de cette lecture que les paysans ont un grand rôle à jouer pour l'avenir de l'humanité. Puissent-ils en prendre conscience très rapidement ...
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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