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À Murano, le long des canaux et des ruelles, derrière les portes des ateliers, maestros et apprentis domptent le verre. Le secret de leur savoir-faire, qui ne doit jamais atteindre la terraferma, n'est pas l'affaire des femmes. Pourtant, à la mort de son père, voyant l'entreprise familiale décliner, Orsola Rosso décide de sauver sa famille de la ruine en apprenant à fabriquer des perles de verre. Un art qui ne va pas sans celui du commerce. Découvrant le ballet des marchandises dans le port de Venise, Orsola comprend qu'elle devra oeuvrer sans relâche pour atteindre la perfection et déjouer les pièges de la négociation. Et ceux de l'amour, quand Antonio, pêcheur vénitien, rejoint l'atelier Rosso... De ce côté de la lagune, le temps s'écoule différemment. Telle une pierre ricochant sur l'eau, le récit traverse, de siècle en siècle, guerres et épidémies, amours et deuils, tandis qu'Orsola façonne ses bijoux. S'ils servent déjà de monnaie d'échange sur le continent africain, ils orneront bientôt le cou d'impératrices, de Vienne à Paris, et feront un jour le bonheur des touristes de la Sérénissime. Tracy Chevalier fait le portrait d'une femme, celui d'une famille et celui d'une ville, aussi intemporelles que le sont les chefs-d'oeuvre de l'île du verre.
La fileuse de verre de Tracy Chevalier est un roman historique qui relate la vie d'une famille de verriers du XVe siècle à nos jours entre Murano et Venise.
Tracy Chevalier nous fait découvrir plus particulièrement l'histoire d'Orsola, une femme qui va se battre pour s'imposer petit à petit dans le monde des verriers essentiellement masculin.
J'ai apprécié l'immense talent de conteuse de l'auteure. Une très belle découverte.
Sur l’île de Murano, dans la lagune de Venise, vivent des maîtres verriers et leurs familles. Tracy Chevalier a imaginé que pour ceux-ci le temps s’écoule beaucoup moins vite que pour ceux qui vivent sur la terraferma.
C’est ainsi que son héroïne, Orsola Rosso n’atteindra l’âge de 70 ans qu’au bout de cinq siècles.
Née dans la famille Rosso, réputée pour son savoir-faire, Orsola n’a que 9 ans lors du décès de son père, maître-verrier. C’est son frère Marco qui, aidé de sa mère, va devoir prendre les rênes de l’entreprise. Si les femmes sont interdites d’atelier, il y a toutefois un domaine où elles peuvent exercer leur talent, celui des perles de verre.
Orsola est fascinée par le travail du verre. Créer des perles va lui permettre d’aider sa famille financièrement et surtout de développer son talent créateur.
Traversant ces cinq cents ans, de l’apogée de la Renaissance où Venise règne sur le commerce jusqu’à l’après covid, Orsola vivra de grandes épreuves, surmontera des chagrins immenses. Toute sa vie, les perles qu’elle crée lui permettront d’avancer tout en gardant vivace au fond de son coeur son amour perdu, Antonio.
J’ai adoré cette histoire qui m’a permis de découvrir l’univers des maîtres verriers, l’évolution économique de Venise, les épreuves subies par ses habitants, notamment la peste. Les siècles défilent, la petite histoire de la famille Rosso dans la grande histoire de cette ville mythique est absolument passionnante.
Vingt-quatre ans après son immense succès, La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier nous embarque à Murano pour justement une nouvelle histoire de perles, certes moins précieuses mais éclatantes, colorées et symbole d'une émancipation féminine.
Telle une pierre ricochant sur l'eau à intervalles plus ou moins grands, La fileuse de verre traverse de siècle en siècle, guerres et épidémies, amours et deuils, tandis qu'Orsola façonne ses bijoux. Sur l'île du verre, le temps qui s'écoule n'a pas de prise sur les personnages. Au commencement, Orsola n'est qu'une enfant. Elle n'a que soixante-dix ans quand le roman s'achève, six siècles plus tard. Cette singularité précisée dès le début du roman en nous demandant de visualiser l'image de la pierre sur l'eau et de remplacer l'eau par le temps, peut surprendre le lecteur. Mais une fois acceptée, c'est tout le talent de conteuse de Tracy Chevalier qui prend le dessus.
Basé sur une documentation solide, l'auteure nous raconte le verre sous toutes ses formes mais également l'histoire de Venise et celle de la famille Rosso. Elle nous plonge au coeur des ateliers des verriers les plus renommés, nous dévoile la technique de fabrication des pièces les plus prisées, les travaux de recherches aboutissant à des créations toujours plus complexes et sophistiquées. Parce derrière chaque atelier, il y a un clan familial, l'auteure nous immerge dans sa structuration et sa hiérarchisation. Les tâches des uns et des autres sont strictement définies. Les hommes travaillent à l'atelier, les femmes s'occupent de l'intendance du foyer et des enfants. Et si l'une d'elles était assez folle pour s'imaginer qu'elle était capable de travailler le verre, ce ne serait qu'une fois son devoir accompli et à l'abri du regard du maestro, des garzoni et garzonetti. Cette femme c'est Orsola, une femme ordinaire au service des siens, analphabète, qui à force de persévérance, de détermination, de travail et de créativité s'imposera dans ce milieu machiste. Son acharnement, son sens de l'observation, du sacrifice et de la négociation, lui permettront d'assurer la survie de sa famille puis, de s'émanciper.
La fileuse de verre est un récit historique foisonnant impossible à résumer tant il est riche, doublé d'une fresque familiale qui ne laisse aucune place au temps mort. Petite et grande histoire se mêlent pour insuffler un air romanesque sur la lagune vénitienne. Benvenuti a Murano !
https://the-fab-blog.blogspot.com/2024/09/mon-avis-sur-la-fileuse-de-verre-de.html
Cadeau d'anniversaire de la part d'une personne qui ignorait que j'avais déjà lu plusieurs romans de Tracy Chevalier dans le texte.
Un peu compliqué à lire, mais au final cette histoire qui nous emmène dans l'histoire de la Sérénissime du XVIe au XXIe siècle est fort poétique et nous raconte, sans en avoir l'air, plusieurs siècles d'histoire et de fabrication du verre à Murano.
Une fois de plus, Tracy Chevalier nous livre un roman poétique, extrêmement instruit et instructif.
Une perle!
Une énième histoire sur Venise et ses verriers mérite t'elle encore d'être lue, est-il encore possible d'être agréablement surpris par un thème mille fois rebattu ?
A toutes ces questions ont peut répondre sans hésitation : OUI...
L'amour de la lagune vénitienne transpire littéralement à
travers l'écriture de ce roman. Orsola Rosso fille et sœur de verrier est le fil conducteur de cette magnifique histoire découpée en 3 phases historiques distinctes.
On y retrouve tout les ingrédients d'un bon livre en y ajoutant une richesse de détails qui vous incitent à aller à la page suivante...
Un des meilleurs roman qu'il m'ait été donné de lire sur Venise et ses alentours.
Un roman passionnant dans une Venise enchanteresse, les destins de femmes cherchant leurs places et se battent. Une temporalité s'écoulant différemment avec une héroïne et les habitants vieillissants mais immortelles, un contexte historique fascinante, mystère, secret, jalousie, fresque familiale et verrerie.
"Orsola ne pouvait que regarder, impuissante, le flot de touristes qui, après avoir jeté un coup d’œil sur les objets haut de gamme de sa vitrine, se tournaient vers les articles meilleur marché de l’autre côté de la rue. Ce spectacle la déprimait tellement qu’elle venait moins souvent travailler à Venise, laissant Rosella et Angela se charger des ventes. "
"Marco se jeta si énergiquement dans le sauvetage de l’atelier Rosso que c’est à peine s’il revenait dans la maison pour avaler un morceau, travaillant même parfois de nuit, car le four brûlait sans discontinuer. D’ordinaire, la nuit, c’étaient les apprentis qui l’utilisaient pour s’entraîner, mais à présent c’était Marco. Il força Paolo à lui montrer encore et encore comment on fabriquait les jattes, jusqu’à ce qu’il réussisse à en faire qui tiennent sur une table sans trembler. Ils passèrent ensuite aux verres à pied assortis, et enfin aux pichets, avec la difficulté de créer un bec qui ne bave pas et une anse de la bonne taille, placée au bon endroit. Il n’avait pas été assez attentif quand son père lui avait enseigné son savoir, mais maintenant que la verrerie était en danger, il endossait le rôle du fils qui sauve l’entreprise familiale avec autant de ferveur que devant un public de plusieurs milliers de personnes. Orsola en vint à apprécier les jours où il ne partageait pas leurs repas car, quand il venait, il parlait avec gravité et suffisance du verre, de l’instabilité de cette matière et de la nécessité pour les maestros de la dompter et de lui montrer qui commandait."
Bien sûr je connaissais Tracy Chevalier de nom, en particulier pour son célèbre roman "La jeune fille à la perle" mais je ne l'avais jamais lue. C'est une des raisons qui m'a poussée vers ce roman ainsi que la magnifique couverture et l'envie d'en savoir plus sur le verre de Murano dont mes parents avait une coupe à fruits qui a accompagné toute mon enfance.
J'ai aimé découvrir les différentes étapes de la fabrication des objets en verre que Tracy Chevalier, qui semble s'être très sérieusement documentée, rend plaisantes à lire, sans sombrer dans trop de détails et sans que la fiction s'efface derrière les informations techniques.
J'ai aussi aimé les descriptions de l'atmosphère de Venise, bouillonnante et laborieuse, puis déclinante, puis envahie de touristes, celle des ateliers des verriers et des gestes précis de chacun.
Le personnage d'Orsola Rosso, dont nous faisons la connaissance en 1486, alors qu'elle a 9 ans est attachant dans son combat pour s'émanciper des hommes de sa famille, pour être fileuse de verre, métier qui était interdit aux femmes, pour vivre son amour mais aussi pour son attachement à son île et à la tradition verrière. le roman nous offre un bel exemple de sororité et de tutorat féminin car ce sont deux femmes exceptionnelles qui formeront Orsola au travail du verre.
En revanche, j'ai été désarçonnée par la double temporalité : nous traversons environ six siècles d'histoire de Venise et de Murano de la Renaissance à nos jours pendant qu' d'Orsola, elle ne vieillit pas au même rythme. Cet artifice permet de suivre l'évolution de Venise de 1486 à nos jours tout en racontant l'histoire d'Orsola et de sa famille. L'auteur fait se rejoindre ces deux temporalités de manière artificielle à la fin du roman. J'aurais préféré suivre une famille Rosso dans son époque.
Enfin, j'ai trouvé le roman un peu longuet; il aurait mérité d'être plus ramassé et plus dynamique.
Il n'en reste pas moins que ce fut une agréable lecture distrayante et riche de nouvelles connaissances.
Comme souvent dans les romans de Tracy Chevalier, l'art et l'artisanat servent de toiles de fond.
Après « La Brodeuse de Winchester » en 2020, l'autrice revient avec « La Fileuse de verre ». Nous quittons l'Angleterre pour nous rendre en Italie sur l'Adriatique où deux confettis de terre – Murano et Venise – sont les cadres du récit à la chronologie originale.
En effet, contrairement aux habitants de la « terraferma », les îliens vieillissent lentement, comme si le temps s'était presque arrêté.
C'est ainsi que les personnages traversent les siècles, de la fin du 15e à nos jours.
Et c'est autour d'Orsola Rosso que s'organise la narration. Elle a neuf ans en 1486 et réside à Murano dans une famille de verriers. À cette époque, Venise, la voisine, vit son âge d'or de capitale du commerce.
C'est auprès de Maria Barovier (qui a réellement existé), rare femme à travailler le verre et créatrice de la « rosetta », qu'elle découvre, fascinée, la fabrication des perles, une activité qu'elle pratiquera toute son existence en bravant l'opposition de son frère, devenu maestro après la mort prématurée du paterfamilias.
Avec cette fresque romanesque à la fois saga, récit historique, description d'un art qui se transmet de génération en génération et portrait d'une femme courageuse qui sacrifie son amour à sa famille, Tracy Chevalier prouve de nouveau qu'elle est une conteuse hors pair.
http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-la-fileuse-de-verre-tracy-chevalier-la-table-ronde/
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