Tracy Chevalier déplace les éléments de la tragédie de Shakespeare dans la cour de récréation d’une école primaire...
Tracy Chevalier déplace les éléments de la tragédie de Shakespeare dans la cour de récréation d’une école primaire...
La fileuse de verre de Tracy Chevalier est un roman historique qui relate la vie d'une famille de verriers du XVe siècle à nos jours entre Murano et Venise.
Tracy Chevalier nous fait découvrir plus particulièrement l'histoire d'Orsola, une femme qui va se battre pour s'imposer petit à petit dans le monde des verriers essentiellement masculin.
J'ai apprécié l'immense talent de conteuse de l'auteure. Une très belle découverte.
Sur l’île de Murano, dans la lagune de Venise, vivent des maîtres verriers et leurs familles. Tracy Chevalier a imaginé que pour ceux-ci le temps s’écoule beaucoup moins vite que pour ceux qui vivent sur la terraferma.
C’est ainsi que son héroïne, Orsola Rosso n’atteindra l’âge de 70 ans qu’au bout de cinq siècles.
Née dans la famille Rosso, réputée pour son savoir-faire, Orsola n’a que 9 ans lors du décès de son père, maître-verrier. C’est son frère Marco qui, aidé de sa mère, va devoir prendre les rênes de l’entreprise. Si les femmes sont interdites d’atelier, il y a toutefois un domaine où elles peuvent exercer leur talent, celui des perles de verre.
Orsola est fascinée par le travail du verre. Créer des perles va lui permettre d’aider sa famille financièrement et surtout de développer son talent créateur.
Traversant ces cinq cents ans, de l’apogée de la Renaissance où Venise règne sur le commerce jusqu’à l’après covid, Orsola vivra de grandes épreuves, surmontera des chagrins immenses. Toute sa vie, les perles qu’elle crée lui permettront d’avancer tout en gardant vivace au fond de son coeur son amour perdu, Antonio.
J’ai adoré cette histoire qui m’a permis de découvrir l’univers des maîtres verriers, l’évolution économique de Venise, les épreuves subies par ses habitants, notamment la peste. Les siècles défilent, la petite histoire de la famille Rosso dans la grande histoire de cette ville mythique est absolument passionnante.
Vingt-quatre ans après son immense succès, La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier nous embarque à Murano pour justement une nouvelle histoire de perles, certes moins précieuses mais éclatantes, colorées et symbole d'une émancipation féminine.
Telle une pierre ricochant sur l'eau à intervalles plus ou moins grands, La fileuse de verre traverse de siècle en siècle, guerres et épidémies, amours et deuils, tandis qu'Orsola façonne ses bijoux. Sur l'île du verre, le temps qui s'écoule n'a pas de prise sur les personnages. Au commencement, Orsola n'est qu'une enfant. Elle n'a que soixante-dix ans quand le roman s'achève, six siècles plus tard. Cette singularité précisée dès le début du roman en nous demandant de visualiser l'image de la pierre sur l'eau et de remplacer l'eau par le temps, peut surprendre le lecteur. Mais une fois acceptée, c'est tout le talent de conteuse de Tracy Chevalier qui prend le dessus.
Basé sur une documentation solide, l'auteure nous raconte le verre sous toutes ses formes mais également l'histoire de Venise et celle de la famille Rosso. Elle nous plonge au coeur des ateliers des verriers les plus renommés, nous dévoile la technique de fabrication des pièces les plus prisées, les travaux de recherches aboutissant à des créations toujours plus complexes et sophistiquées. Parce derrière chaque atelier, il y a un clan familial, l'auteure nous immerge dans sa structuration et sa hiérarchisation. Les tâches des uns et des autres sont strictement définies. Les hommes travaillent à l'atelier, les femmes s'occupent de l'intendance du foyer et des enfants. Et si l'une d'elles était assez folle pour s'imaginer qu'elle était capable de travailler le verre, ce ne serait qu'une fois son devoir accompli et à l'abri du regard du maestro, des garzoni et garzonetti. Cette femme c'est Orsola, une femme ordinaire au service des siens, analphabète, qui à force de persévérance, de détermination, de travail et de créativité s'imposera dans ce milieu machiste. Son acharnement, son sens de l'observation, du sacrifice et de la négociation, lui permettront d'assurer la survie de sa famille puis, de s'émanciper.
La fileuse de verre est un récit historique foisonnant impossible à résumer tant il est riche, doublé d'une fresque familiale qui ne laisse aucune place au temps mort. Petite et grande histoire se mêlent pour insuffler un air romanesque sur la lagune vénitienne. Benvenuti a Murano !
https://the-fab-blog.blogspot.com/2024/09/mon-avis-sur-la-fileuse-de-verre-de.html
Cadeau d'anniversaire de la part d'une personne qui ignorait que j'avais déjà lu plusieurs romans de Tracy Chevalier dans le texte.
Un peu compliqué à lire, mais au final cette histoire qui nous emmène dans l'histoire de la Sérénissime du XVIe au XXIe siècle est fort poétique et nous raconte, sans en avoir l'air, plusieurs siècles d'histoire et de fabrication du verre à Murano.
Une fois de plus, Tracy Chevalier nous livre un roman poétique, extrêmement instruit et instructif.
Une perle!
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