Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
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Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Le prix "Livres & Musiques" de la Ville de Deauville
À travers le point de vue, décalé et souvent insituable, de son chat Paris, Waberi trace le destin douloureux et magnifique de Gill Scott-Heron, ses engagements pour les droits civiques, la magie de sa musique, ses fantômes et surtout de toutes les histoires collectives dont, tous, nous sommes hantés.
https://viduite.wordpress.com/2017/02/26/la-divine-comedie-abdourajman-a-waberi
La Divine Chanson, c’est le message spirituel universel, et en même temps unique à chacun d’entre nous.
La Divine Chanson, c’est un livre où il est question d’enchantement, de magie noire, d’esprits, de soufisme, mais surtout d’un génie de la musique, et d’un chat…
La Divine Chanson, c’est tout simplement la biographie romancée d’un des plus grands poètes contemporains, Gil Scott Heron, rebaptisé ici Sammy (l’enchanteur) Kamau-Williams. Biographie, racontée par son chat, Paris. Chat, anciennement musulman soufi, adepte d’un grand maître spirituel dans une autre vie.
Tout ça a l’air confus? Rassurez-vous, ça ne l’est pas.
Ce livre plutôt court déborde d’amour pour ce poète à la voix si chaude. Il ne l’idéalise pas, reste même critique à son égard, mais lui donne tout le respect, l’admiration et l’affection que cet artiste mérite. On souffre avec lui, on enrage avec lui. On l’aime tout simplement.
On suit donc la vie romancée de Sammy/Gil et de son chat. Des succès des débuts aux gros passage à vide, des rechutes de dépendances à la prison, de la scène à la mort.
Adeptes de Gil Scott Heron, vous ressortirez sûrement vos vyniles, CD pendant la lecture de ce livre. Vous ne lui ferez plus jamais l’affront de les ranger et de l’oublier.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce grand artiste, ce roman, qui nous emmène en voyage a Chicago, New York, le Tennessee, Bahia et j’en passe, vous fera plonger directement dans son âme tourmentée. Vous n’y manquerez pas, vous aurez besoin d’écouter sa voix, sa musique, de le lire aussi. Comment avez vous pu vivre sans lui?
Je vous ai dit que j’aime énormément Gil Scott Heron? Non? Voilà, c’est fait.
Je m’égare. Ce livre est une véritable bouffée d’air frais, un concentré de poésie, une vraie déclaration d’amour pur. Laissez vous aller à chanter la Divine Chanson…
Je ne suis pas mélomane et ne connais pas grand chose sur ce genre de musique (blues, jazz etc) mais l'histoire que raconte Waberi est intéressante; il s'inspire d'un musicien existant dont il retrace la vie mouvementée: les succès, les dépressions, les disparitions et les résurrections
Paris, Farid, ce chat a eu bien de noms et des vies avant de nous narrer celle de Sammy l’enchanteur, plus connu sous le nom de Gil Scott-Heron, poète et chanteur américain qui a marqué de son empreinte tout un pan de la culture américaine avant de sombrer dans l’oubli. Ce félin soufi battait le pavé avant de se mettre dans les pas de Sammy, qui lui a fait promettre de raconter son histoire.
Entre la faconde des contes africains et la poésie des contes perses, nous suivons le récit de la vie de Paris ainsi que celle de Sammy. Si l’histoire est parfois un peu décousue, elle reprend le fil d’une existence, bercée par le Missippi et le Blues, puis engagée sur le plan politique et artistique, faisant de Sammy, un artiste total.
Il y a une ambiance, le livre n'est pas sans charme mais je n'ai pas été totalement embarquée. J'ai le sentiment que l'auteur a trop vouloir revenir sur la situation des Noirs Américains au cours du XXe siècle en a oublié de nous parler de Gil Scott-Heron et de son histoire singulière.
Ce livre est comme une chanson et le rythme est vraiment celui d'un chat qui raconte, nous perd, se perd, ronronne et tournicote en huit dans nos jambes. Malgré quelques passages erratiques et une arrivée assez tardive dans l'histoire de Sammy l'Enchanteur, je me suis laissée emporter par cette écriture talentueuse aux mille et une références. Abdourahman Ali Waberi est un conteur. J'ai découvert en cette occasion Gil Scott Heron dont j'ai écouté quelques titres. Si je n'ai pas été sensible au style, nul doute que ce personnage haut en couleurs a eu une histoire trépidante, un brin magique. Ce chat nous en parle d'ailleurs fort bien.
Ce roman est une libre inspiration de la vie de Gil Scott-Heron, un des musiciens noirs les plus importants des ces dernières années. Il a emprunté au jazz au blues, a planté les premières graines du rap et du slam, et pourtant, comme beaucoup, je ne le connaissais pas. Enfin, ça c'est ce que je pensais avant d'ouvrir le livre et de faire des recherches sur Gil Scott-Heron. Et là, je découvre que je connais au moins deux titres : The bottle et Me and the devil. Et ces deux titres sont tellement excellents que je vais continuer à découvrir l'œuvre de cet homme.
Le roman est malicieusement construit. Le narrateur, ce vieux chat roux est un raconteur d'histoire hors pair qui n'oublie pas de raconter ses propres mésaventures, qui ressemblent à celles de beaucoup d'Etats-uniens pauvres. Très attaché à Sammy, il le suit partout : "Un jour, après une course-poursuite mémorable, à bout de souffle, il m'a confié que je suis sa lune. Je lui ai rétorqué qu'il est mon soleil. Nous avons éclaté de rire. Un rire franc et massif, sous les yeux des passants ahuris. (...) Je peux vous garantir que pas une fois je ne l'ai quitté d'une semelle car le soleil n'est rien sans la lune, et la lune rien sans le soleil". (p.31) Parfois, il s'éloigne de son soleil pour raconter ses aïeux : le père Reginald Kamau, Jamaïcain débarqué aux Etats-Unis, qui deviendra joueur de football, sera le premier joueur noir à évoluer en Écosse, puis finira sa carrière sportive au Brésil. Les pages consacrées au Brésil et à l'Afrique qui y a laissé son empreinte surtout dans certaines régions sont sublimes : poétiques, musicales, sensuelles, ... Il parlera aussi un peu de la mère de Sammy et beaucoup de Lily, sa grand-mère, celle qui l'a élevé les douze premières années de sa vie, cette femme née en Afrique et arrivée en Amérique, qui fut de toutes les campagnes menées par les noirs américains pour les droits civiques. Des pages aussi sur l'esclavage, pour bien redire que les noirs n'ont pas demandé à être envoyés en Europe ou en Amérique.
Mais bien sûr le livre s'attarde sur Sammy Kamau-Williams, nous donne envie de (re)découvrir sa musique. Sans faire une biographie complète, détaillée et linéaire, il insiste sur des points importants, des concerts mémorables, des morceaux qui ont marqué l'histoire de la musique, des descentes aux enfers, des passages à vide, de sa voix profonde, et toujours cette lumière qui émane de Gil Scott-Heron et qui illumine le roman. Normal me direz-vous pour un soleil.
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