"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Trahir qui disparut, dans La disparition, ravirait au lisant subtil tout plaisir. Motus donc, sur l'inconnu noyau manquant - un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal - , blanc sillon damnatif où s'abîma un Anton Voyl, mais d'où surgit aussi la fiction. Disons, sans plus, qu'il a rapport à la vocalisation. L'aiguillon paraîtra à d'aucuns trop grammatical. Vain soupçon : contraint par son savant pari à moult combinaisons, allusions, substitutions ou circonclusions, jamais G.P. n'arracha au banal discours joyaux plus brillants ni si purs. Jamais plus fol alibi n'accoucha d'avatars si mirobolants. Oui, il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fourbir tout un roman sans ça !»Bernard Pingaud.
Bonjour . Je pense que pour lire ce livre , il serait d'abord intéressant de lire le post-criptum . Entre le Cluedo , Zadig de Voltaire . On est entre la poésie du mot , le jeu de cache cache (un mot pour un autre). On mène l'enquête avec les personnages , tout en relevant le défi de comprendre la subtilité des phrases , où chaque mot est une énigme . Chaque phrase s'anime de plusieurs phrases qui nous disent , sous des formes différentes et complexes , voire amusantes , la même chose ; ce qui nous amène à réfléchir longuement sur le pourquoi du comment du meilleur usage de la langue française s'il nous manquait la lettre"E"
Cette enquête des plus simples , est devenue alambiquée grâce à la présence joyeuse de nouveaux mots qui , vous bondissant au visage , comme des mises en garde , et des rires .J'ai l'impression d'entendre : à toi qui n'entend rien à la culture française , à notre si beau et complexe vocabulaire , honte sur toi!. J'ai même dit autour de moi : j'aurais dû faire des études littéraires .
Belles lectures . Prenez soin de vous
Le scrivain Perec nous conte une histoire à l’humour biscornu, comme il la nomme lui-même. Le roman débute par une révolution, dont on ne sait où ni quand elle se déroule. Puis arrive un personnage, Anton Voyl, qui se morfond dans son appartement parisien, en proie à une insomnie et à des problèmes de santé. Après une ablation du sinus, il disparaîtra, et ses amis occupés à le rechercher. L’histoire est menée tambour battant, l’écriture file comme un train, ponctuée çà et là de références littéraires, de Kafka, Virginia Woolf, et bien d’autres. Si au départ l’écriture surprend (normal il s’agit d’un lipogramme), elle emprunte par moments à la tradition médiévale, références à Rabelais et son Gargantua (pour qui l’auteur rugit son admiration). J’ai été embarquée dans cette épopée mi enquête policière mi-fantastique. Georges Perec tout en humour, usant de contournements judicieux pour éviter cette fameuse lettre, ira jusqu’à inventer des mots, utilisera l’anglais, l’argot…tout ce qui constitue cette forme littéraire qu’est l’Oulipo. J’ai été agréablement surprise en découvrant (tardivement mais il n’est jamais trop tard) cet art littéraire, qui permet d’emprunter d’autres chemins, et d’ouvrir en grand les portes de l’imaginaire. La dimension philosophique du roman ne m’a pas échappée, et le thème de la disparition est sans doute métaphorique, quand on dispose des quelques éléments de biographie de Perec.
Cette oeuvre vaut pour sa performance (aucun e dans tout le livre). L'histoire, bien que "tenant debout" n'a pas grand intérêt pour moi mais vaut le coup d'être lue néanmoins!
Pérec était membre de l'Oulipo,( Ouvroir de littérature potentielle), association qui existe toujours, créée en 1960 par Raymond Queneau (écrivain poète) et François Lelionnais (mathématicien). Les membres de l'OuLiPo se réunissent une fois par mois pour réfléchir autour de la notion de « contrainte » et produire de nouvelles structures destinées à encourager la création....
J'avoue que je n'ai pas tout compris à ce livre parce qu'il m'a ennuyée. L'idée d'écrire un roman complet sans la lettre "e" est originale et le faire est difficile. Ce livre est une curiosité à lire.
Voici un roman totalement iconoclaste, à l'imagination débridée. On assiste à une véritable prouesse que celle d'écrire tout un livre sans utiliser ne serait-ce qu'une seule fois la lettre "e". On sent également l'influence de Raymond Roussel (son roman "Locus Solus" est d'ailleurs cité deux fois) tout le long de la narration de ce "lipogramme". L'auteur utilise volontairement tous les poncifs du roman policier pour mieux noyer le lecteur dans son univers absurde, aux coups de théâtre nombreux. Peut-être que la fin déçoit un peu après avoir été malmené tout le long du récit par des retours incessants dans le passé nébuleux des différents protagonistes mais la lecture d'une telle oeuvre vaut le coup d'être lu afin d'admirer toutes les possibilités qu'offrent la littérature poussée dans ses derniers retranchements mais toute fois à déconseiller à ceux qui ne jurent que par une littérature que je qualifierai de facilité car ce roman réclame une lecture active.
Pas forcément un livre que j'ai apprécié ( je n'ai d'ailleurs pas eu la patience de le finir), mais une éxperience originale... avec un livre sans "e"
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