"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Persuadé d'être « passé à côté de sa propre histoire » Marc Travenne décide de quitter sa vie agitée de designer et homme d'affaires pour s'en aller au hasard des routes. Il se retire dans un gîte perdu sur un plateau de l'Ardèche battu par les vents. Bientôt, une étrange randonneuse vient troubler sa solitude. Elle marche depuis des jours le long de ce que les géographes appellent la « Diagonale du vide », cette étroite bande de territoire partageant la France des Landes aux Ardennes, à la densité de population faible et aux zones sauvages nombreuses.
Travenne va se lancer à la poursuite de cette femme qui aura le temps de lui livrer une part de ses secrets avant d'être enlevée sous ses yeux. De rencontres en révélations, il va voir sa vie s'emballer en découvrant que la diagonale des solitudes passe aussi par New York, Paris, et l'Afghanistan.
Aventure originale. Magnifique roman. le héros est déjà admirable : il quitte tout pour une randonnée. Au départ, il ignore où cela l'amènera et la rencontre d'une femme insolite permet de lui donner un but : il va la suivre et essayer de percer ses secrets. Cela l'entraîne dans des secrets d'Etat, ceux de l'armée et notamment en Afghanistan. Beaucoup d'émotions à la fin du livre. Génial.
Ce roman est assez étrange parce qu'il part d'une retraite d'un homme d'affaires, fatigué du rythme de son travail et surtout ébranlé par la mort subite de son seul ami et nous entraîne sur des péripéties militaires en Afghanistan. Le lecteur ne s'attend pas à un tel écart entre l'état mental initial de Marc Travenne et l'endroit où il va nous emmener.
Conscient du vide de sa vie comme sur cette diagonale (chemin de randonnée) où il rencontre une jeune militaire, il va en quelque sorte se lancer dans la vie et le malheur des autres. Tout d'abord, il recherche cette jeune femme énigmatique puis il va renouer avec une ancienne amie atteinte d'un cancer incurable.
On s'éloigne alors en Afghanistan et on plonge dans les horreurs de la guerre et de l'armée.
Toutes les impressions qui me venaient à la lecture de ce livre étaient de suite confirmées par le narrateur. Il avoue se noyer dans le malheur des autres, s'étonner d'histoires aussi rocambolesques, avoir compris le lien avec Luc, le fils de son ex-amie et reconnaît le cumul abusif d'évènements étranges qui croisent sa route.
Le lecteur aussi, reste en marge de cette histoire qui arrive bizarrement dans la vie de Travenne.
Mais l'écriture est sublime, les histoires nous embarquent très loin (souvent trop loin) et l'émotion est présente, surtout avec le jeune Luc. Par contre, les malheurs de la jeune militaire m'ont peu touchés ce qui correspond aux remarques de l'auteur sur la guerre et l'armée.
Je suis tombée amoureuse de l'écriture de Pierre Péju avec "La petite Chartreuse".J'ai donc presque tout lu de lui : "du rire de l'ogre", en passant par "Naissances" "Vie courante" "coeur de pierre" ...
Il est devenu un de mes auteurs préférés que j'ai rencontré cet automne. Le titre m'a interpelé. je ne connaissais pas cette diagonale là.Ecriture poétique où les mots ont une place de choix.On se laisse vite absorber par l'histoire et on a envie de croire à cette rencontre,de prendre le même chemin que celui de la marcheuse, de la suivre, de vivre à ses côtés pour connaître son histoire.J'aime chez Pierre Peju ses descriptions de paysages si précis qu'en fermant les yeux on peut les faire vivre devant nous. idem pour les personnages. Oui je crois que c'est ce que j'aime dans l'écriture de Pierre Péju l'importance dans les mots choisis, sa précision dans les détails
C'est un livre d'une bonne qualité litteraire .Le rythme meme dans les descriptions n'est pas du tout ennuyeux et meme on a du mal à lacher le livre.On est curieux de connaitre ce qui va arriver à la belle marcheuse.Bon livre!
Pierre Péju est de ces auteurs contemporains qui concilient qualité littéraire et assentiment public (prix Inter 2003 pour La petite chartreuse et prix du roman FNAC 2005 pour Le rire de l’ogre). Éclectique, il a signé entre autres une dizaine de romans qui tricotent les états d’âme d’hommes-albatros sur le bateau de la vie qui les trimbale. De ce thème au cœur de la littérature, il livre une version ancrée dans la vie d’aujourd’hui : réussite sociale et financière, famille sacrifiée, divorce, enfants que l’on ne voit pas grandir, envie de tout laisser tomber, mélancolie qui pousse à épouser le vide de campagnes françaises authentiques… Le roman trouve là son titre : les géographes désignent la « diagonale du vide », étroite bande de terre qui partage le pays des Landes aux Ardennes, préservant un territoire sauvage que la population a déserté. Le livre prend sa force au travers d’une intrigue de roman policier que servent une analyse psychologique subtile de ses acteurs - seconds rôles inclus (Jean qui tient le café rural à l’enseigne de l’ÉTOILE du RÉCONFORT… et termine en sage ses phrases par « mais bon… ») - une écriture classique empreinte de poésie et du bonheur des mots (« J’ai aimé son accent rocailleux, sa voix comme une motte de terre sèche qu’on effrite »). Cette quête de « l’étoile du réconfort » nous concerne et nous touche : il ne faut pas manquer ce livre terriblement humain.
ps on peut y voir un scénario et même se faire un casting. Ce n’est pas une obligation pour apprécier comme ici l’œuvre littéraire !
Un bon scénario..Qui en fera un film?Avec François Cluzet par exemple...
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