Céline est privée de nourriture, battue des années durant, enfermée. Elle craint chaque week-end pour sa vie, travaille, travaille encore, pour briller et jouer les artistes prodiges tout en gardant le secret sur l'horreur de l'intimité de sa vie familiale. Et le silence autour. Assourdissant. Comment suspecter l'horreur de la servitude sous les atours de l'excellence. L'exigence absolue de la perfection qui devient justification de tous les excès [.] et qui mystifie l'entourage d'autant plus facilement que cette esclave n'est pas affectée à une tâche de souillon mais à une production artistique réservée aux élites. Daniel Rousseau, pédopsychiatre.
Un récit plein de dignité. Il éclaire les mécanismes de la violence familiale et l'obsession des parents à fabriquer des petits génies. Marie Huret, Marianne.
Aspirant à mener un combat universel contre la maltraitance des enfants, Céline Raphaël part à la guerre sans pathos ni hystérie. Ondine Millot, Libération.
Dès son plus jeune âge, Céline a été la chose de son père. Pour la gloire de ce dernier, elle devait être pianiste de renommée internationale. Douée de capacités évidentes, sous les coups, les brimades et autres insultes, elle était brillante et participa très tôt, sans son consentement, à des concours de haut-niveau.
Les étapes qui lui ont permis de s’extraire de son milieu familial, dominé par ce père par ailleurs socialement haut placé, aux côtés d’une mère effacée et sous les yeux de sa sœur cadette, ont été lentes et délicates, souvent impressionnantes.
Aujourd’hui médecin, Céline Raphaël, raconte son combat quotidien, le comportement d’un pervers, certains manquements institutionnels… Elle montre aussi les limites d’un idéalisme porté par la famille sur un enfant, et heureusement dans cette histoire la capacité de résilience de la jeune fille qui a réussi dans la trajectoire qu’elle s’était choisie.
Guère adepte de ce genre de livres, je salue néanmoins le courage de l’auteure de publier son passé douloureux, au service de la lutte contre la maltraitance des enfants, dans une écriture sobre et sans voyeurisme.
Un livre poignant et dur... Je suis marquée par l'indifférence des personnes (professeurs de piano, professeur) qui ont croisé cette petite fille et par la position de la mère, qui laisse faire.
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