"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Eté 1918. Dans un hôpital militaire, un jeune homme se réveille amnésique. Il a tout oublié de son passé, jusqu'à son nom, mais parle aussi bien le français que l'allemand.
Les services secrets français voient en lui l'espion idéal. Ils lui donnent l'identité d'un mort allemand. Mais peut-on être un autre quand pour soi-même on est personne ?
Grande fresque historique et roman d'aventures captivant, où personnages imaginaires et réels se côtoient, La danse des vivants nous entraîne dans une épopée à travers l'Allemagne de Weimar. C'est toute l'Europe de l'entre-deux-guerres déchirée par la violence des nationalismes et des idéologies que nous dépeint l'auteur à travers ce héros sans mémoire.
De surprises en surprises, une réflexion sur l'identité et le destin de l'homme emporté et bouleversé par la marche de l'Histoire.
Géniale cette idée d'amnésie pour cette explorer cette période trouble de l'entre deux guerres. J'ai dévoré le roman d'une traite et j'ai été ravie de découvrir qu'il existait une suite, j'espère ne pas être déçue.
Un joli roman même s’il y a trop de dialogues à goût ... chez Albin Michel pour ce que j’en lis , il y a toujours un choix de faciliter la lecture et pourtant on a l’impression que l’auteur pourrait faire beaucoup mieux ... moins vendeur peut-être
La danse des vivants d’Antoine Rault est une belle fresque qui commence à la toute fin de la 1ere guerre mondiale. Une belle leçon d’histoire qui montre bien comment l’armistice signé a composé le terreau de la seconde guerre mondiale. En suivant Charles, jeune soldat amnésique suite à un violent choc au front de Verdun, nous découvrons les méandres de la diplomatie et des services secrets de l’époque.
Également un intéressant questionnement sur l’identité et comment vivre sa vie sans passé.
Un thème également abordé dans le film « Frantz » de François Ozon en salle actuellement.
Bonne lecture
Quelle belle idée de départ que ce jeune homme amnésique qui parle et pense aussi bien en français qu’en allemand à l’aube de cette année 1918 ! Belle idée romanesque, car le jeune héros a été trouvé enterré vivant dans un trou d’obus. Portant un uniforme français, il sera donc français. Sans famille, sans souvenirs, sans identité, il est l’homme idéal pour endosser, au profit du « 2ème bureau », une identité allemande et espionner, au début de 1919, les velléités allemandes de revanche. L’histoire est étonnante, l’aventure est passionnante.
Mais aussi, quelle érudition, que d’informations historiques finement distribuées tout au long de ce récit.
Saviez-vous, par exemple, que Gustave Roussy, avant de donner son nom au premier centre de lutte contre le cancer en Europe, était un neurologue chargé pendant la Grande Guerre de démasquer les simulateurs d’amnésie ? Saviez-vous que la légende du « coup de poignard dans le dos » avait été, bien avant d’être reprise et instrumentalisée par Hitler et les nazis, inventée par l’état-major allemand dès 1918 ? Plus surprenant encore, l’expression aurait été suggérée par un général anglais. Vous souvenez-vous que Clémenceau fut victime d’une tentative d’assassinat et qu’il intervint pour que la peine de son agresseur, condamné à mort en mois d’un mois, fut commuée en dix ans de prison ? L’argument employé par « Le Tigre » pour y parvenir mérite à lui seule la lecture.
Que savez-vous des combats de 1919 dans les pays Baltes ? Connaissez-vous les arcanes du traité de Versailles ? Comme moi peut-être, vous avez su ou cru savoir ; puis vous avez oublié et juste retenu la doxa : les conditions du traité imposées à l’Allemagne étaient trop dures et ont causé, vingt ans plus tard, la seconde guerre mondiale…Est-ce si simple ? Y avait-il une autre solution, pour empêcher le sentiment de revanche, le même que celui des Français après 1870, de conduire à une nouvelle catastrophe, que celle proposée par Clemenceau ?
Nous sommes conviés à un très agréable cours d’histoire sur les débuts de la République de Weimar, au travers des aventures éminemment romanesques d’un héros encore plus attachant quand il se croit amoureux d’Yvonne de Galais, la belle et inaccessible héroïne du Grand Meaulnes, ou quand, à la gare centrale de Berlin, il se remémore la scène du bal de Guerre et Paix.
Histoire et Littérature, quel beau cocktail ! J’en reprendrai volontiers une autre dose avec La Traversée du Paradis.
Un jeune homme se réveille amnésique dans un hôpital militaire, il ne se souvient de rien, même pas de son nom mais il parle aussi bien français, qu’allemand.
Ce soldat sans passé, est récupéré par les services secrets qui l’infiltrent dans l’armée allemande sous une fausse identité pour s’assurer du respect des accords de paix qui viennent de mettre un terme à la guerre 14/18, la « Der des Der ».
J’ai trouvé un double intérêt à ce roman.
J’ai bien sûr été intéressée par l’histoire du héros qui cherche à pénétrer le mystère de son passé pour pouvoir se construire un avenir.
Mais, j’ai surtout apprécié la partie historique parfaitement documentée où l’auteur nous fait vivre la bataille de Verdun, la signature du traité de Versailles, ou la révolution russe.
On se laisse promener dans cet univers et la vie errante du protagoniste en se fichant pas mal de savoir s’il s’agit d’un roman d’aventure, d’espionnage ou de guerre, car « La danse des vivants » est tout celà à la fois.
L’écriture précise, fluide est un atout supplémentaire pour faire de ce livre, malgré le sujet douloureux, un grand plaisir de lecture.
J’ai aimé suivre ce héros sans mémoire : qui est-il ? Il ne le saura jamais, le lecteur, si.
Comment va-t-il gérer cette double identité d’espion ? Ne va-t-il pas se dévoiler malgré lui ?
J’ai aimé également suivre l’après-guerre du côté français et allemand : la façon dont les hommes politiques ont géré la victoire ou la défaite vis-à-vis de l’opinion publique.
J’ai ainsi appris que les soldats allemands, après la démobilisation, sont partis directement se battre dans la Baltique contre les Bolchéviques.
On découvre Clemenceau dans ses tractations. Un roman riche historiquement et qui pose la question de la fin de la guerre et de l’identité.
L’image que je retiendrai :
Celle du traitement à l’électricité que subit Charles, censé faire retrouver la mémoire. Une torture avant l’heure (serions-nous, nous français, les spécialistes de la torture à l’électricité ?…..)
http://alexmotamots.fr/?p=2515
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