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Dominique Fernandez La Course à l'abîme Rome, 1600. Un jeune peintre inconnu débarque dans la capitale et, en quelques tableaux d'une puissance et d'un érotisme jamais vus, révolutionne la peinture. Réalisme, cruauté, clair-obscur : il bouscule trois cents ans de tradition artistique. Les cardinaux le protègent, les princes le courtisent. Il devient, sous le pseudonyme de Caravage, le peintre officiel de l'église. Mais voilà : c'est un marginal-né, un violent, un asocial ; l'idée même de « faire carrière » lui répugne. Au mépris des lois, il aime à la passion les garçons, surtout les mauvais garçons, les voyous. Il aime se bagarrer, aussi habile à l'épée que virtuose du pinceau.
Condamné à mort pour avoir tué un homme, il s'enfuit, erre entre Naples, Malte, la Sicile, provoque de nouveaux scandales, meurt à trente-huit ans sur une plage au nord de Rome. Assassiné ? Sans doute. Par qui ? On ne sait. Pourquoi ? Tout est mystérieux dans cette vie et dans cette mort.
Il fallait un romancier pour ressusciter, outre cette époque fabuleuse de la Rome baroque, un tempérament hors normes sur lequel on ne sait rien de sûr, sauf qu'il a été un génie absolu, un des plus grands peintres de tous les temps.
La vie tumutueuse du Caravage écrite par un auteur qui s'est glissé dans la peau du peintre
Un voyage aventureux dans l'Europe de la renaissance netre amours interdite, peintures maudites et génie méconnu
Un roman qui donne envie de découvrir les œuvres décrites, de parcourir les églises et les Musées de Rome et de partir à la recherche de ces tableaux
Un grand roman sur un peintre génial
Michelangelo Merisi, né à Milan en 1571, est un immense artiste, tellement expressif et au destin épique. Un véritable roman pour ce peintre magnifique du clair-obscur. Il surprend, déroute, séduit, fascine plus de quatre siècles après sa mort, en 1610, entourée de circonstances étranges. Une vie emplie de fureur, de bruit et de violence, une vie de mauvais garçon aux mœurs troubles, qui ne pouvait s’achever que dans l’ombre du mystère. Une mort, tragiquement prémonitoire de celle du poète italien Pier Paolo Pasolini sur la plage d’Ostie en 1975 (bien qu’aujourd’hui, on pense que Caravage est mort dans un lit d’hôpital). Bref, il n’est rien d’étonnant à ce que Dominique Fernandez s’empare de sa biographie pour en faire un roman rythmé, passionnant de bout en bout, jusqu’au dénouement, jusqu’à la suffocation finale. Sincèrement, les œuvres elles-mêmes suffiraient à éblouir n’importe quel amateur de peinture et il semble étonnant que personne n’ait pensé auparavant à transformer le Caravage en héros de fiction.
Après une enfance passée à Caravaggio, à l’âge de treize ans, il entre dans l’atelier de Simone Peterzano. A vingt ans, il arrive à Rome où il reçoit la protection du Cardinal del Monte, une des personnes les plus cultivées de la ville. A partir de cette date, il est baptisé « il Caravaggio » (un autre Michelangelo avait déjà laissé son empreinte – et quelle empreinte – en art). Mais surtout il va élaborer une peinture en réaction au maniérisme de la fin du XVIe siècle, une peinture non académique, moins théorique, plus sensuelle, plus naturaliste. Mais cette révolution se fait en gardant certains aspects du maniérisme : la tension de la ligne et les contours nets et précis. D’autre part, il va chercher ses modèles dans la rue (des adolescents, des femmes du peuple) ; il introduit une nouvelle gamme de tons gris qui valorisent la force du sujet ; il théâtralise fortement par des jeux d’ombre et de lumière des sujets souvent dramatiques. Bref, il initie un nouveau langage pictural. Ainsi, le Caravage est souvent considéré comme étant l’auteur de la première nature morte, tant il donne une présence aux objets quotidiens, véritables sujets de la toile, aux côtés des enfants de la rue. Ce qui m’amène à me poser la question suivante : un tableau comme « L’Amour victorieux » avec son nu frontal serait-il encore possible aujourd’hui sans encourir les foudres des associations protectrices de la famille ?
Oui, Saint Mathieu est un vieillard, aux mains calleuses et aux pieds crasseux. Oui, Marie-Madeleine est une femme pâlichonne aux cheveux sales. Et les scènes sacrées acquièrent une dimension profane. Le Repos de la Sainte Famille devient le moment de pause de n’importe quelle famille. Et le cadavre de la Vierge présente toutes les caractéristiques d’un corps ayant longuement séjourné dans les eaux du fleuve. La face obscure de l’homme est omniprésente, chez les aristocrates, chez les religieux comme dans le peuple. La violence est partout. La solitude également.
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